ART DÉCO

L’exposition « Art Déco France // Amérique du Nord »,

un dialogue artistique fait d’années d’échanges

et d’allers-retours entre la France et l’Amérique du Nord.


Avec plus de 350 œuvres réunies, l’exposition montre comment le style français art déco a influencé l’architecture, les décors, le mode de vie et le goût des Américains du Nord.
Initiés dès la fin de années 1880, les échanges se poursuivront et s’intensifieront avec l’amitié née de l’implication des états d’Amérique du Nord dans la grande guerre. La dynamique se brise avec la crise économique et la Grande Dépression et commence à prendre fin à partir de 1937 avec l’achèvement d’un nouvel édifice aux dimensions «washingtonniennes»: le Palais de Chaillot, un projet de l’architecte Jacques Carlu, bâti sur l’emplacement du Palais du Trocadéro.

Installée au cœur du Palais de Chaillot, dans La Cité de l’Architecture et du Patrimoine, l’exposition « Art Déco France // Amérique du Nord » n’est pas seulement une exposition sur l’architecture d’édifices et de bâtiments plus modestes, elle est beaucoup plus que cela dans la mesure où le mouvement Art déco touche plus précisément l’aménagement et la décoration d’intérieur en créant le style d’une époque qui va trouver son point culminant en 1925, à Paris, lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes qui renvoie à l’imaginaire du luxe. C’est dans les années 60 qu’est né le mot «Art déco» abréviation de «Arts décoratifs».

Dès les deux dernières décennies du XIXe siècle, l’École des Beaux-Arts de Paris forme une centaine d’architectes américains et canadiens qui, à leur retour d’Europe, construisent et meublent ensuite des buildings Art déco dans les métropoles américaines avec des architectes français appelés pour dispenser leurs enseignements.
En 1919, après l’armistice, l’armée américaine ouvre une école d’art en territoire français qui accueille des soldats des forces américaines présents en France (des « sammies »), étudiants en art et en architecture dans le civil. De ces initiatives vont naitre de riches échanges entre professeurs, et certains vont, par la suite, rejoindre l’Amérique du Nord.
Dans les années 1920 et 1930, avant l’apparition de l’aviation commerciale au long cours, le principal moyen de transport intercontinental est le paquebot. À partir des années 1920, les chantiers navals commencent à faire le choix du modernisme pour l’aménagement intérieur et la décoration des navires. La Compagnie générale transatlantique ose le modernisme pour le paquebot Île de France (1927) et surtout le Normandie de 1935, véritable cathédrale de l’Art déco sur mer grace à des décorateurs tels que Louis Süe et André Mare, Jean Dunand, Paul Jouve, Patout et Pacon, Raymond Subes, Jacques Carlu, Carlhian et bien d’autres.

L’Amérique et la France

Pour vous qui entrez dans l’exposition, c’est sur le quai du port de New York que vous vous trouvez, parmi le flot des voyageurs qui descendent du Normandie.
Et maintenant laissez-vous emporter pour prendre place dans la machine à remonter le temps:

Un des restaurants du paquebot…
Un autre restaurant…
Un salon de thé.

Premier mouvement d’architecture et décoration au retentissement mondial, l’Art Déco reste associé à une période de prospérité et d’insouciance. Entre luxe, confort moderne et technologie, ce mouvement se propose d’offrir un cadre de vie unifié et harmonieux, des pièces d’ébénisterie, tapisseries, peintures et sculptures ornementales aux céramiques et à l’orfèvrerie.
Le design qui débute sur les grandes séries d’équipement de l’habitat et des bureaux peut y être associé, ainsi que la mode vestimentaire et la typographie des signalisations et des réclames affichées et les enseignes.
En voici quelques illustrations …

  • Le mobilier:
    N’oublions pas que le mobilier Art déco est l’œuvre d’artistes décorateurs destinée à une clientèle aisée, ayant soif de nouveauté, mais qui demeure relativement conformiste. Il s’agit de meubles réalisés par des ébénistes qui cherchent le luxe et la perfection. Les meubles sont donc des pièces uniques, un mélange entre l’art et l’artisanat.
  • Les appareils ménagers:
  • Pour le bureau:

Vêtements, bijoux, flacons…

  • La musique:
    L’imagination est désormais captivée par la culture américaine du jazz (tant le chant que la danse), cristallisée par la figure de Joséphine Baker.
  • La peinture:
    Un choix difficile à faire parmi les 350 œuvres présentées, choix qui reste très subjectif mais, dans cette exposition « Art Déco France // Amérique du Nord », peut-être bien plus que pour d’autres expositions, ce sont les « coups de cœur » qui l’emportent, qui nous font voyager, réagir, et s’étonner de tant de créativité.
Sarah Lipska « Femme en rose »
Alfred Courmes « Portrait de Peggy Guggenheim »

1925: Quand l’Art Déco séduit le monde…

Formes géométriques, pures et dynamiques …

Le style Art Déco (1919-1940) se caractérise par son attractivité et sa vivacité. Né de l’impulsion des créateurs français tels que les architectes Henri Sauvage, Robert Mallet-Stevens, Pierre Patout, les décorateurs André Véra, Louis Süe, André Mare et Jacques-Émile Ruhlmann, le couturier Paul Poiret ou encore le sculpteur François Pompon, il est le fruit d’une vision d’ensemble émanant de champs artistiques variés…


Cité de l’Architecture et du Patrimoine
Palais de Chaillot
1, place du Trocadéro Paris 16e
De 11h à 19h lundi, mercredi, jeudi, vendredi
De 10h à 19h le week-end
Nocturne jusqu’à 22h le jeudi

TEXTES ET PHOTOS DE CET ARTICLE: KADIA RACHEDI

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