LA FORTERESSE CACHE SON JEU!

Château de Tarascon.
Photo: (c) Ville de Tarascon

LE CHÂTEAU DE TARASCON

Passés les murs et les formes abrupts typiques d’une architecture médiévale, on entre dans l’univers riche et ciselé de la Renaissance…
Saisissant!
Invitée par la blogueuse de « La fille de l’Encre » (www.lafilledelencre.fr) j’ai eu le plaisir de visiter cet étonnant monument, devant lequel j’étais passée assez souvent sans ressentir l’envie d’y pénétrer, tant ses lignes austères ne m’inspiraient pas! Comme quoi, cessons de nous fier aux apparences 🙂

« Édifié dans la première moitié du XVe siècle, le château de Tarascon est l’une des plus belles forteresses de France. Bâti sur un rocher peu élevé, à l’intersection des voies terrestres et fluviales reliant la Provence au Languedoc, le château assume le rôle de sentinelle monumentale. Il contrôle, jusqu’en 1481, la frontière politique du Rhône qui coule à ses pieds. Tarascon est, tout au long du Moyen Âge, la base territoriale d’expansion et de conquête des comtes de Barcelone puis des ducs d’Anjou, devenus comtes de Provence.
René Ier (1434-1480) prend possession du château dans son état actuel.
Il n’effectue, dans cette demeure, que des aménagements décoratifs et de confort. À chacun de ses nombreux séjours, il en fait un lieu de rencontre, de fête et de prestige.
Siège du pouvoir régalien du comte, le château sert, dès le début, de lieu de détention. En 1480, un prisonnier catalan, partisan du roi d’Aragon, ennemi du roi René Ier, y est enfermé. Il grave, dans deux cachots, des graffiti exceptionnels de bateaux de guerre, de commerce, des motifs religieux et profanes. La fonction carcérale du château est accentuée entre 1642 et 1926. Tour à tour, le site est utilisé comme prison, maison d’arrêt et de correction. Les salles sont alors transformées en cachots collectifs ou individuels.
Sous la Révolution française, les partisans de Robespierre y sont exécutés en 1795.
De cette histoire, subsistent des centaines de graffiti gravés par des soldats espagnols, des marins britanniques et hollandais, témoins des guerres euro- méditerranéennes des XVIIe et XVIIIe siècles.
Ouvert à la visite à partir de 1933, le château est, depuis 2008, la propriété de la commune de Tarascon. »
Extrait de la présentation. Ville de Tarascon.

René, Roi de Sicile XV° siècle. (c) Ville de Tarascon.

ERRANCE…

Chapelle. Photo: (c) Sylvie Maugis

Une vingtaine de chambres, des salles de réception, de lecture, des innombrables escaliers en colimaçon pour monter sur la terrasse d’où vous pourrez admirer un paysage infini, puis d’autres escaliers, d’autre salles en enfilade, d’autres couloirs pour redescendre vers la cour d’honneur …
Quel plaisir de se perdre dans leur dédale! Chaque pièce vous plonge dans un pan de l’histoire du château et on imagine aisément les belles dames brodant près d’immenses cheminée, comme les prisonniers gravant leurs noms sur les murs de pierre ou le roi René dans sa bibliothèque: une expérience unique!

Bateau gravé par des prisonniers.
Photo:(c) Sylvie Maugis


Les grandes salles et les chambres sont rythmées de figures animalières et monstrueuses, caractéristiques des bestiaires du Moyen Âge. Ours, cerfs, renards, éléphants, chameaux, chevaux, griffons, tarasques, sirènes, pégases, etc. forment un vaste répertoire, qui fait écho à celui présent dans les églises romanes et gothiques, dans les maisons ou encore dans les châteaux.

Sirène. (c) Ville de Tarascon
Monstre (c) Ville de Tarascon

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN

Le château, Centre d’Art René d’Anjou, présente régulièrement le travail d’ artistes contemporains en résidence.
Habituellement, je ne suis pas très « fan » de ce type de mélange, mais là, la réussite est totale!
« Mano à mano » d’Iris Marchand et Arsène Welkin s’intègre étonnamment dans ces grandes salles vides.
Lignes à l’encre de chine, formes et couleurs franches se mêlent à l’écriture, explorent et réinterprètent l’architecture, les décors du château, et ses illustres – ou moins illustres – hôtes. Elles nous interrogent sur les thèmes intemporels que sont le bestiaire, la vie de cour, le masculin-féminin, la prison, avec une acuité propre aux jeunes artistes.

Une oeuvre de l’exposition: « Mano à mano »
Photo: (c) Sylvie Maugis

En 2017, le Centre d’Art a accueilli Christian Lacroix qui a exposé quatre grands tapis inspirés des bestiaires du château. L’artiste a offert ses oeuvres au château et on peut se régaler du contraste!

Tapis de la salle des festins par Ch.Lacroix.
Photo: (c) Sylvie Maugis

Outre ces expositions temporaires, le Château et le Centre d’art René d’Anjou proposent de nombreuses animations tout au long de l’année, pour adultes et/ou enfants: www.chateau.tarascon.fr

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