

– « Le Paris d’Agnès Varda de-ci, de-là » au musée Carnavalet à Paris
Jusqu’au 24 Août 2025.
– « Je suis curieuse. Point. » au musée Soulages à Rodez
Jusqu’au 4 janvier 2026.
Peut-être pensez-vous connaître Agnès Varda ? Peut-être ne la connaissez-vous pas ?
Ces deux expositions, d’un bout à l’autre de la France, vous feront découvrir le génie inventif de cette grande artiste !
« Née le 30 mai 1928 à Bruxelles, Agnès Varda passe son enfance à Sète dans l’Hérault, puis étudie la photographie et l’histoire de l’art à Paris. Amie d’enfance de l’épouse de Jean Vilar, elle devient photographe du TNP (Théâtre National Populaire à Paris), enregistrant tout, des maquettes audio aux répétitions et aux spectacles, de 1951 à 1961. Ses photos de Gérard Philipe feront le tour du monde et fourniront la matière d’une magnifique exposition au festival d’Avignon de 2007. Mais, voulant se mesurer au mouvement et à la parole, elle conçoit toute seule à vingt-cinq ans et réalise, sans expérience cinématographique, un long-métrage, « La Pointe courte ». Remarqué en marge du festival de Cannes 1955, le film fait de cette jeune femme cinéaste une pionnière bientôt internationalement reconnue et lui permet de réaliser trois courts-métrages. Elle se retrouve bientôt plongée dans le bouillonnement créatif et critique qui annonce la « nouvelle vague » et rencontre Jacques Demy, son futur époux.
(…) À partir de là, Agnès Varda va édifier une œuvre inclassable et abondante dont la singularité réside dans l’exercice d’une marginalité assumée, indissociable de son existence même. Sa création s’investit d’abord dans la photographie, puis des films et enfin des installations d’artiste.
Mais c’est l’intelligente complexité de son cinéma qui fonde la cohérence de son triptyque de vie, articulant sa curiosité et sa passion tant pour les arts (classiques et contre-culture) que pour les gens. »
Extrait de l’Encyclopédia Universalis.

Lors du vernissage de l’exposition « Je suis curieuse. Point. » au musée Soulages, Rosalie Varda, la fille d’Agnès Varda, nous parle de sa mère…

au musée Soulages à Rodez.
– LE PARIS D’AGNÈS VARDA. DE-CI, DE-LÀ » au musée Carnavalet à Paris
« Il m’est naturel d’aller de-ci, de-là, de dire quelque chose puis le contraire, et de me sentir moins piégée parce que je ne choisis pas une seule version des choses. » Agnès Varda
L’exposition met en valeur l’œuvre photographique encore méconnue de l’artiste et révèle la place primordiale de la cour-atelier de la rue Daguerre (Du nom d’un photographe!) à Paris, lieu de vie et de création, de 1951 à 2019. Elle montre l’importance de Paris dans une œuvre libre et foisonnante qui ne cède jamais à la facilité et fait merveilleusement dialoguer documentaire et fiction.
L’exposition s’appuie essentiellement sur le fonds photographique d’Agnès Varda et met en regard l’œuvre de Varda photographe avec celle de Varda cinéaste à travers un ensemble de 130 tirages, dont de nombreux inédits, et des extraits de films entièrement ou en partie tournés à Paris.
Elle présente également des publications, des documents, des objets ayant appartenu à l’artiste, des affiches, des photographies de tournage ainsi qu’une sculpture de sa chatte Nini.

Après avoir révélé les premiers pas d’Agnès Varda comme photographe, le parcours propose une première immersion dans la cour-atelier, à l’époque où elle est à la fois un studio de prise de vue, un laboratoire de développement et de tirages et le lieu de sa première exposition personnelle en 1954.
« Le photographe photographié ». Une facétie d’Agnès Varda :
Scène 1 : Agnès Varda sort de son atelier rue Daguerre à Paris…
Scène 2 : Elle installe son appareil photo dans la rue…
Scène 3 : puis son modèle… Le photographe Brassaï !


Vient ensuite un ensemble de photographies qui soulignent le regard décalé, teinté d’humour et d’étrangeté que l’artiste porte sur les gens et les rues de la capitale. Agnès Varda a en effet répondu à de nombreuses commandes, notamment de portraits mais aussi de reportages, traités à sa façon, avec originalité.
De son passage au Théâtre National Populaire (TNP) on admirera de très beaux portraits de comédiennes, comédiens, metteurs en scène…
On découvre aussi les photos « de commande » pour des journaux, pubs etc.









Le regard de la cinéaste sur Paris est évoqué dans un parcours chrono- thématique mettant en valeur les films tournés entièrement à Paris à commencer par Cléo de 5 à 7 (1962). un extrait du court-métrage Les fiancés du pont MacDonald (1962) et des photographies de tournage de Loin du Vietnam (1967). À travers une sélection d’extraits de longs et courts métrages, certains inédits ou inachevés, l’exposition interroge également la façon dont la caméra d’Agnès Varda explore la ville et montre sa passion pour les détails urbains, invisibles pour des yeux pressés.


Photos de Liliane de Kermadec

Commande du Ministère de la Santé. 1981.

L’exposition se poursuit avec des thématiques chères à l’artiste comme son attention aux gens et plus particulièrement aux femmes et à ceux qui vivent en marge en tissant à chaque fois des liens entre l’œuvre de la photographe et de la cinéaste. Pour le film L’une chante l’autre pas (1977), qui raconte l’émancipation de deux femmes qui gagnent en liberté et vérité, Agnès Varda a reconstitué la boutique d’un photographe parisien. Pour ce faire, elle a réalisé une série de portraits féminins dont 12 seront exceptionnellement remis en scène dans le parcours. Elle présente également des extraits de Daguerréotypes (1975), documentaire tourné rue Daguerre dans lequel Agnès Varda réalise un ensemble de portraits de ses voisins commerçants.

L’exposition s’achève autour de portraits de l’artiste photographiée et filmée dans sa cour-atelier devenue cour-jardin, à partir de laquelle elle a fait rayonner son œuvre tout en cultivant un personnage haut en couleur.


– « AGNÈS VARDA JE SUIS CURIEUSE. POINT. » AU MUSÉE SOULAGES à RODEZ
Après la densité créatrice d’Agnès Varda au musée Carnavalet, le musée Soulages à Rodez propose une exposition lumineuse sur la période méditerranéenne de l’artiste.
Pierre Soulages et Agnès Varda se connaissaient et partageaient cet amour de la région sétoise.
Photos, installations, films … Témoignent de son – de leur – attachement à Sète et à toute la côte !

Le titre « JE SUIS CURIEUSE. POINT » prend ici tout son sens, tant on sent l’artiste portée par sa curiosité des gens, des lieux, des savoir-faire, des effets de lumière sur les pellicules…
Elle capte méticuleusement les moments de vie, les sourires ou la gravité d’un regard.
Un grand espace est consacré au film « La pointe courte » (du nom d’un quartier de pêcheurs de Sète) : photos, installations, vidéos…
On y découvre aussi le film « Le Bonheur » réalisé en 1965,
Un hommage au sculpteur Calder,
Les cabanes de l’île de Noirmoutier :
La mer bien sûr… Changeante et généreuse comme elle,





futurs « acteurs » du film.





« La Pointe Courte »





© Photo T Estadieu



Agnès Varda est décédée le 29 mars 2019.
Ces deux expositions lui sont un hommage magnifique !

75003 PARIS

Jardin du Foirail . AvenueV.Hugo
12000 RODEZ