

… POUR UN DIALOGUE ARTISTIQUE HAUT EN COULEUR !
Le Musée du Luxembourg présente jusqu’au 20 juillet un hommage à Fernand Léger mais aussi une célébration pour Niki de Saint Phalle, la seule figure féminine dans le groupe des « Nouveaux Réalistes »:
« TOUS LÉGER ! AVEC NIKI DE SAINT PHALLE, YVES KLEIN, MARTIAL RAYSSE, KEITH HARING »
« Imaginée essentiellement à partir des collections du musée national Fernand Léger à Biot et de celles du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice (MAMAC), l’exposition fait dialoguer les œuvres de Fernand Léger (1881-1955), pionnier de l’art moderne, avec la génération qui lui a immédiatement succédé, les « Nouveaux Réalistes » qu’il n’a jamais rencontrée. Tous ont, à leur manière, prolongé et réinterprété son regard sur la société contemporaine, la ville, l’industrie et la culture populaire.
Lancé en 1960 par le critique d’art Pierre Restany, le mouvement des « Nouveaux Réalistes » réunit des artistes tels que Arman (1928-2005), César (1921- 1998), Raymond Hains (1926-2005), Yves Klein (1928-1962), Martial Raysse (1936), Daniel Spoerri (1930-2024), Niki de Saint Phalle (1930-2002).
Ces artistes s’emparent des objets du quotidien de la société de consommation et de l’esthétique de la rue. Leur démarche ne vise pas la représentation du réel mais son appropriation poétique. »
(Dossier de presse)

La scénographie met en valeur les œuvres : les murs blancs sont ponctués de teintes vives et vibrantes qui soulignent l’architecture et répondent aux sculptures, peintures et installations, et le parcours de l’exposition aborde différentes thématiques.
Dans la première salle, on trouve les « cinq » éléments : l’air, le feu, la terre, l’eau – qui sont les quatre éléments qui composent l’univers – auxquels s’ajoute la couleur.
La seconde salle est consacrée à « la vie des objets », la troisième à la représentation du corps et des loisirs car : « L’art c’est la vie » et la dernière évoque la place de l’art dans l’espace public : « le beau est partout ».

L’art de Fernand Léger n’a jamais cessé d’inspirer. Précurseur visionnaire, il a su capter l’énergie du monde moderne et transformer les objets du quotidien en œuvre d’art en insufflant un nouvel élan à la couleur et à la forme. Dès les années 1920 il définit sa démarche artistique de « Nouveau réalisme »,
« une terrible invention à faire du vrai ».
- LA SALLE DES CINQ ÉLÉMENTS
« Faisons entrer la couleur, nécessité vitale comme l’eau et le feu, dosons-la savamment. »
Fernand Léger (1924)
En entrant dans cette première salle, nul besoin de chercher le dialogue artistique entre le pionnier de l’art moderne et les Nouveaux Réalistes. Les cinq éléments sont devant nous.

L’AIR :
Nous découvrons deux tableaux qui se donnent la réplique. Sur notre gauche, un tableau en trois dimensions « The birds 11 » (Les oiseaux 11) réalisé par Arman avec des pinces autobloquantes métalliques et, en angle, un tableau de Fernand Léger : « Composition aux deux oiseaux sur fond jaune » 1955.

LA COULEUR :
Un tableau de Fernand Léger, « La danseuse bleue » (1930) et un moulage d’Yves Klein, « Vénus bleue » (La Vénus d’Alexandrie) vers 1962. En 1960, Le peintre Yves Klein fait breveter la formule d’un bleu outremer intense qu’il baptise « International Klein Blue ». L’IKB deviendra la marque de fabrique de l’artiste en même temps qu’un symbole d’immatérialité et d’infini.

LE FEU:
Fernand Léger, deux dessins préparatoires pour la décoration de l’usine de Gaz de France à Alforville (1955) et Yves Klein « Peinture de feu sans titre « (1961).
Yves Klein commence à travailler dès 1957 sur le feu avec la flamme d’un bruleur qui donne naissance à des empreintes sur papier. En 1961, le Centre d’essais de Gaz de France lui permet de perfectionner sa technique, tout comme ils l’avaient proposé à Fernand Léger.
C’est sur un mur de l’exposition « Tous Léger » que les deux artistes vont se rencontrer !

LA TERRE ET L’EAU :

De gauche à droite:
- Yves Klein : « arbre ».
- Fernand Léger: « La Forêt » (1942) peinture réalisée pendant l’exil à New-York.
Le tableau est dominé par une sorte de croix bleue, élément récurrent dans l’œuvre de F. Léger représentant une barrière et symbolisant l’intervention humaine dans le paysage…
- Fernand Léger: « La Baigneuse » (1932). Fernand Léger évoque dans ce tableau le mouvement du bras nu d’Ingres. Un corps déstructuré répond aux formes humanisées d’un tronc d’arbre.
Une draperie bleue se fond avec la chevelure féminine qui évoque les remous d’une cascade.
- Alain Jacquet: « La Source ». Dans la mouvance du « Pop Art », (Le pop art est un art qui –dans les années 60 – représente la société de consommation) Alain Jacquet détourne dès 1964 les icônes de l’histoire de l’art en les juxtaposant avec des images populaires. Ici, une allégorie moderne de « La Source » d’Ingres.


- LA VIE DES OBJETS
« L’objet […] devait devenir personnage principal et détrôner le sujet. »
Fernand Léger (1945)
L’objet, symbole de la société moderne :


Avec son tableau « La Joconde aux clés » (1930), Fernand Léger tourne en dérision une image iconique de la Renaissance en attirant l’attention du spectateur-trice sur des objets ordinaires, en l’occurrence un trousseau de clés qu’il grossit et isole au centre du tableau.
De son côté, Raymond Hains réalise, en 1964 sa première pochette d’allumettes géantes, copie fidèle d’un modèle courant.
DÉTRUIRE POUR RECONSTRUIRE, MONTRER DES OBJETS USUELS SOUS DE NOUVEAUX ANGLES, À LA MANIÈRE DES NATURES MORTES CUBISTES :


Série « Tableaux-Pièges »
DES VISAGES OBJETS :


« Engrenages, l’homme et ses machines«
L’ESTHÉTIQUE DU VIDE-POCHE ET DES OUTILS DE L’ATELIER QUI RACONTENT UNE RELATION INTIME AUX OBJETS DU QUOTIDIEN :




- L’ART C’EST LA VIE
« Transportés par l’imagination, nous atteignons la « Vie », la vie elle-même qui est l’art absolu. »
Yves Klein (1959)
L’essor des loisirs, l’esprit festif du spectacle (danse, musique, cirque), les sujets sportifs (cyclistes, plongeurs) sont pour Fernand Léger l’occasion de célébrer le dynamisme du monde moderne, la plénitude des classes populaires qui se ressourcent au plus près de la nature, ou encore la souplesse des corps en mouvement des athlètes et acrobates.
Afin de s’adresser à tout le monde, Léger évoque ces nouveaux sujets, pleins de joie de vivre, dans des formats monumentaux qui intègrent l’œil et le corps du spectateur.
À partir des années 1960, certains artistes du « Nouveau Réalisme » font aussi l’éloge de la société des loisirs et de l’émancipation des corps, à l’image de la série des « Nanas » de Niki de Saint Phalle.
En saisissant la poésie du quotidien, ils gomment les frontières entre l’art et la vie. Ils détruisent ainsi les symboles de l’ancien monde pour en construire un nouveau, placé sous le signe de la liberté.






« Mes dessins ne tentent pas d’imiter la vie, ils tentent de créer la vie, de l’inventer. »
Keith Haring

Dès les années 1930, Fernand Léger crée – parallèlement à ses tableaux de chevalet – des œuvres abstraites et décoratives spécialement conçues pour l’architecture. Dans le contexte de la reconstruction d’après-guerre, il répond à des commandes publiques pour accomplir son rêve d’insérer sa peinture dans les paysages urbains ou naturels.
En 1946, sa première réalisation sera la façade en mosaïque de l’église du plateau d’Assy.



Niki de Saint Phalle rejoint les préoccupations de Léger en multipliant dès 1967, les projets de sculptures monumentales et habille le monde de ses figures rondes aux couleurs éclatantes.
Elle imagine sa « Nana Ville » avec le désir de donner le pouvoir aux femmes et de lutter contre la morosité de l’urbanisme moderne.





Musée du Luxembourg :
19 Rue de Vaugirard, 75006 Paris
