Fascination…
Le Musée de l’Homme présente depuis cet hiver l’exposition : «Arts et Préhistoire» .
C’est une occasion unique de voir (ou revoir) les œuvres qui ornent les grottes de Lacaux, Chauvet ou d’autres à travers le monde, grâce à des centaines d’images numériques de peintures et de gravures, venant de toutes les régions du Monde ainsi que des pièces préhistoriques originales.
- Une première salle regroupe ce que l’on appelle « l’art mobilier » c’est à dire les objets sculptés et/ou gravés
- Dans la seconde salle on retrouvera l’Art pariétal et rupestre à travers des projections et des animations visuelles très didactiques.
L’art pariétal étant, au sens large, des oeuvres réalisées par l’Homo sapiens sur des parois de grottes et l’art rupestre sont les œuvres réalisées en plein air (gravées sur pierre par exemple)
- Dans la troisième et dernière salle, des artistes contemporain.es rendent hommage à la « Vénus de Lespugue », petite bonne femme rondelette en ivoire, découverte il y a tout juste cent ans et qui traverse l’Histoire de l’Art depuis 25000 ans.
La Préhistoire est généralement définie comme la période comprise entre l’apparition du genre humain et l’apparition des premiers documents écrits.
La majeure partie des traces tangibles de ces sociétés sont donc les œuvres d’art ! Peints sur les murs des grottes ou gravés sur des pierres, les animaux y sont majoritairement représentés. On trouve peu de représentations d’êtres humains… Sauf quelques scènes, comme « La scène du Puits ».
Ce qui fascine dans l’Art Préhistorique, ce sont les mystères qui entourent ces œuvres et les rendent encore plus attractives : que représentent les animaux dessinés ? Certains pensent qu’iels se représentaient eux/elles mêmes à travers les animaux. Les troupeaux seraient les emblèmes des tribus, où les animaux laineux seraient postés au-dessus, comme des ancêtres blanchis par le temps qui les protègeraient…
Et, en réussissant à transcrire le mouvement des troupeaux courant dans les plaines, on peut leur attribuer l’invention du cinéma !
Quand on visite une grotte ornée on repart avec plus de questions qu’à l’arrivée : dans quel sens lire les dessins ? Qui sont ces artistes ? Des hommes ? Des femmes ? Quelle était leur place dans la société ? Pourquoi ont-iels voulu laisser ces traces ? Étaient-iels conscient.es de laisser une trace d’ailleurs ?
La puissance magique de ces oeuvres inspirent toujours les artistes, depuis longtemps…
Pour Giacometti, c’était une obsession « Dessins des cavernes, cavernes, cavernes, cavernes. Là et là seulement le mouvement est réussi », notait-il dans un de ses carnets.
« La peinture est en décadence depuis l’âge des cavernes » renchérissait Joan Miró.
Quant au sculpteur Henry Moore, bouleversé par le site de Stonehenge, il affirmait en écho :
« Tout art a ses racines dans le « primitif », autrement il devient décadent. »
Pour clore l’exposition « Arts et Préhistoire » une partie de la deuxième salle propose aux enfants (mais pas que.. J’avoue que moi-même….) de dessiner avec le doigt sur un mur qui s’animera et mélangera les différents dessins pour former une fresque…
Expressions des traces laissées par le public qui enthousiasment les jeunes artistes et leur public !
Bibliographie: deux ouvrages particulièrement passionnants:
- « Le beau livre de la Préhistoire » de Marc Azéma et Laurent Brasier
- « Le temps sacré des cavernes » de Gwenn Rigal: De Chauvet à Lascaux : les hypothèses de la science.