ÉTERNEL MUCHA

De Prague à Paris

Une immersion dans l’oeuvre

d’Alphonse Mucha

« Au moyen de projections immersives, de dispositifs interactifs, ludiques et olfactifs, ainsi que d’une création musicale originale, Le Grand Palais Immersif à Paris, nous invite à (re)découvrir la vision humaniste de Mucha, l’influence permanente de son art, de l’affiche à la peinture monumentale, ainsi que son impact sur la culture contemporaine.
L’exposition est organisée en 5 sections réparties dans les différents emplacements des lieux:
Mucha : Icônes / 1900 / Utopies
Dans une salle modulable au rez-de-chaussée, toute première rencontre avec l’exposition en immersion avec un film projeté sur trois écrans monumentaux disposés en triptyque qui nous aspire littéralement. On regarde, captivé·es par les couleurs et la musique, les trois actes qui traversent la vie et l’œuvre d’Alphonse Mucha, depuis sa naissance en Moravie jusqu’à sa mort en 1939.
L’œuvre de Mucha en détail
Dans le couloir du rez-de-chaussée des écrans interactifs permettent aux visiteurs et visiteuses de choisir les œuvres du film présent dans la salle modulable afin d’en approfondir sa connaissance. Au bout du couloir, Mucha attend les visiteurs et leur parle en tchèque (voix originale) grâce à un hologramme produit à partir d’un portrait photographique de l’artiste. Un écran tactile permet au public de feuilleter le fac-similé du Pater, ouvrage publié en 1899 qui marque un tournant dans la pensée philosophique de Mucha, créé avant la décoration qu’il développera pour le pavillon de la Bosnie-Herzégovine, et qui est un lien indispensable avec le chef-d’œuvre que sera plus tard l’Épopée slave.
Les inspirations de Mucha
Dans la salle triangle se déploie une animation 3D réalisée à partir des plus beaux décors de l’artiste, rythmés par l’apparition de quatre personnages des fameuses affiches de Mucha : Gismonda, sa première affiche pour Sarah Bernhardt, Lorenzaccio, également dessinée pour la grande actrice, Rêverie et Automne, deux des plus beaux panneaux décoratifs de l’artiste. Les comédiennes (filmées) sont habillées de véritables costumes réalisés à partir des œuvres de Mucha, comme des incarnations de la beauté magnifiée par l’artiste dans toutes ses créations.
L’atelier de Mucha
La salle dite « le salon » est dédiée au processus de création développé par l’artiste : esquisses, dessins préparatoires, photographies de villes, de passants, mises en scènes photographiées servant de modèle aux futures œuvres, etc. : tous les outils utilisés par Mucha sont présentés au public dans un jeu de projections enveloppantes, mis en regard des œuvres définitives également projetées. Une ambiance olfactive, inspirée des fragrances propres aux ateliers d’artistes au tournant du siècle, vient surprendre le public et accentuer sa perception sensitive de cette section.
L’héritage de Mucha
Dédiée à l’héritage de l’artiste, cette dernière section située dans la mezzanine, met en lumière la grande influence des inventions graphiques et de l’œuvre de Mucha sur les graphistes et artistes depuis la fin des années 60. Au travers d’une sélection d’œuvres des années 70 (le mouvement « Flower Power » : pochettes de disques, affiches de concerts etc.), de mangas, de street art, de comics, d’œuvres contemporaines et même de tatouages, le visiteur découvre cette influence.
 »
(Extraits du Dossier de Presse)

EXTRAIT DE LA CRÉATION ORIGINALE DE BENOIT DE VILLENEUVE ET BENJAMIN MORANDO
STUDIO DE RADIO FRANCE

ALPHONSE MUCHA, maître de l’affiche à Paris, est né dans un petit village dans le sud de la Moravie. Après avoir étudié aux Beaux-Arts de Munich, il arrive à Paris en 1887 pour poursuivre ses études au sein de l’Académie Colarossi et de l’Académie Julian. Dans la capitale, où la création est stimulée par l’exposition universelle de 1889, il travaille comme graphiste, crée des affiches publicitaires et illustre des catalogues, des calendriers et des livres. Il se fait embaucher par la première grande maison d’édition parisienne, Armand Colin.
En 1894, la tragédienne Sarah Bernhardt commande de toute urgence une affiche pour sa nouvelle pièce, « Gismonda » jouée au théâtre de la Renaissance qu’elle dirige. Par un hasard de circonstances, c’est Mucha qui compose l’affiche. Séduite par son style sophistiqué, elle embauche l’artiste pour six ans. Les affiches valent à Mucha une notoriété certaine. Elles deviennent rapidement des objets de collection et font connaître son style délié, où les courbes féminines répondent aux motifs floraux.

« Les saisons »

Alphonse MUCHA pionnier de la publicité
Par son travail d’affichiste, Alphonse Mucha est considéré comme l’un des pionniers de la publicité.
Il imagine aussi, dès 1896, une affiche publicitaire pour la marque de papier à cigarette JOB.
Cette affiche représentant une femme blonde en train de fumer est l’une des plus célèbres de l’auteur et il n’en existe pas moins de cinq variantes.

Alphonse Mucha et l’exposition universelle de 1900 
Le gouvernement autrichien lui confie la décoration du pavillon de Bosnie Herzégovine au sein de l’Exposition universelle de 1900. L’artiste en fera un manifeste des aspirations slaves. Mucha loue un hangar, il fait défiler des modèles qu’il photographie pour ensuite les intégrer dans d’immenses fresques qui relatent les temps préhistoriques, l’arrivée des Slaves, la coexistence des religions, les légendes.
Ces décors préfigurent le cycle monumental de l’Épopée slave. « Au seuil de ce nouveau siècle, je pensais désormais avec assiduité, à la façon dont je pouvais être utile à mon peuple ».

Fresque du Pavillon Bosnie Herzegovine.
Modèle.
Modèles…
Modèles.

Les « femmes Mucha » 
Dans cette salle, les «femmes Mucha» incarnées par des comédiennes vêtues de costumes réalisés à partir des œuvres de Mucha, prennent vie en descendant l’escalier devant nous, comme « Gismonda » et « Lorenzaccio« , personnages joués par Sarah Bernhard.
Les décors animés permettent de découvrir toute une gamme de motifs inspirés des différents styles et cultures dans lesquels Mucha puisait : mondes celtiques, égyptiens, grecs, islamiques… L’artisanat populaire d’Europe de l’Est, la mosaïque byzantine, les décors baroques et les estampes japonaises s’invitent aussi dans la ronde.

« Gismonda »
« Lorenzaccio »
« Rêveries »…

L’épopée slave 
En 1910 Alphonse Mucha rentre définitivement à Prague.
L’autre vie d’Alphonse Mucha commence… Elle va durer trente ans!
Mucha réalise alors un ensemble peint monumental, « l’Epopée slave » : 20 tableaux de 8 mètres sur 6 chacun. Pour financer ce programme, il part six fois aux États-Unis, entre 1904 et 1910, enseigner, vendre, chercher et trouver un mécène. Cette œuvre grandiose fait polémique dans les années 1930, la République Tchèque subissant l’influence de la montée du nazisme en Allemagne. Mucha est alors considéré par les nazis comme un artiste décadent, aux tendances judéophiles et franc-maçonnes.

C’est aussi cette fervente adhésion à l’émancipation des peuples qui lui vaut d’être arrêté par la Gestapo dès l’entrée des troupes allemandes à Prague, en 1939.
Brisé par son incarcération, celui qui croyait en l’union des forces de la Raison et de l’Amour, meurt quelques mois plus tard.

« L’Épopée slave… »
« Apothéose…
… Épopée slave »

Après (ou avant) de vous rendre au « Grand Palais immersif » à Paris, nous vous proposons de visiter trois expositions sur Alphonse Mucha :

Paris, 1980: Rétrospective au Grand Palais:

Paris, 2018 au Musée du Luxembourg:

Prague 2022: « e-MOTION immersive exhibition »:

Article réalisé par Kadia RACHEDI (écriture et photos)

Pratico-pratique

Le Grand Palais Immersif se trouve 110 rue de Lyon à Paris

(12° arrondissement) M° Bastille
Tous les jours… sauf les mardis 🙂
Voir les horaires sur le site du grand palais immersif
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