Ce jour-là il tombait une douce pluie de printemps et les jardins scintillaient de perles d’eau… Cette luminosité particulière avait du charmer Claude Monet, quand il s’installa à Giverny en 1883 et déclencher sa passion du jardinage!
Le Clos Normand d’abord, puis à partir de 1890, le Jardin d’Eau, témoigneront de son engouement pour les plantes mais aussi pour leur « mise en scène » où il révélera une extrême originalité, réalisant deux jardins qui ne ressembleront à nul autre. S’entourant des conseils avisés d’un Georges Truffaut, échangeant ses expériences avec ses amis Gustave Caillebotte ou Octave Mirbeau, tous deux habiles jardiniers, fervent lecteur des catalogues des pépiniéristes, courant les expositions de plantes et les jardins botaniques, Claude Monet invente des jardins qui évoquent sa peinture, toujours en mouvement, où la lumière révèle les couleurs en vibrations continuelles.
Peu à peu abandonnés à la mort du peintre, les jardins seront restaurés à partir de 1977 avant d’être ouverts au public le 1er juin 1980.
La visite commence par la grande maison qui abrita la nombreuse famille recomposée , lui même ayant eu deux fils et sa seconde épouse six enfants!
Restaurée entre 1977 et 1980, la maison restitue méticuleusement l’ambiance du lieu de vie que s’était aménagé le peintre…
Les tableaux et les nombreuses estampes japonaises – passion de Monet – sont, bien entendu, des copies et je n’ai pas réussi à savoir où étaient tenus les originaux 🙂
La salle à manger et la cuisine sont assez incroyables: jaunes et bleus pétants, figés comme un décor, où les ravissants bouquets de fleurs imaginés par l’équipe de jardiniers et renouvelés au fil des saisons, soufflent un peu de vie.
Descendons au jardin…
Quel serait le sentiment de Claude Monet s’il découvrait, aujourd’hui, ses jardins ? Peut-être aurait-il la sensation qu’ils n’ont cessé de l’attendre tels qu’il les avait laissés. Il verrait une dizaine de jardiniers s’activer aux mêmes tâches que ceux de son époque, et puis, selon les saisons il retrouverait ses chères plantes associées en fonction de leurs coloris, il irait jusqu’à son jardin d’eau, franchirait le pont japonais et revivrait, sans doute, l’émotion procurée par les mêmes jeux de lumière qui l’avaient tant fasciné.
Au fil des saisons les couleurs s’épanouissent, se répondent dans ce jardin lumineux et si reposant que l’on aimerait s’y laisser enfermer pour le regarder s’endormir et s’éveiller dans la rosée!