C’est à Paris et
nulle part ailleurs!
« Parisiennes citoyennes !
Engagements pour l’émancipation
des femmes (1789-2000) »
Le Musée Carnavalet – Histoire de Paris, est le plus vieux musée de la capitale. Il a ouvert au public le 25 février 1880 dans l’hôtel Carnavalet situé au cœur du Marais, l’un des quartiers de la capitale où le patrimoine architectural est particulièrement préservé.
Depuis 142 ans, ses collections, sans cesse enrichies, retracent l’histoire de Paris, de la préhistoire à nos jours.
Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est la première fois depuis son ouverture que le Musée Carnavalet-Histoire de Paris, présente une exposition essentiellement consacrée aux femmes: « Parisiennes, citoyennes ! »
Un fil chronologique
Le parcours de l’exposition suit un fil chronologique qui commence avec la revendication du «droit de cité » pour les femmes, pendant la Révolution, et se clôt avec la loi sur la parité, en 2000: une ambitieuse traversée historique qui suit les traces des luttes que les femmes ont menées, à Paris, pour leur émancipation.
Présentation de l’exposition par Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers, membre de l’Institut universitaire de France,
Commissariat scientifique extérieur de l’exposition:
Avant d’accéder à la première salle de l’exposition, notre regard est arrêté par des fanions portant les prénoms de femmes qui ont traversé l’histoire, et l’on peut déjà s’amuser à retrouver des noms…
Tout au long de notre déambulation, nous croisons des citoyennes révolutionnaires de 1789, de 1830, de 1848, des Communardes, des suffragettes, des pacifistes, des résistantes, des femmes politiques ou syndicalistes, des militantes féministes, des artistes et des intellectuelles engagées, des travailleuses en grève, des collectifs de femmes immigrées.
Des années 1789 à 2000 se déploie une dynamique de l’émancipation des femmes explorée dans toutes ses dimensions : elle implique le droit à l’instruction comme celui de travailler, les droits civils et les droits civiques, si difficiles à obtenir, mais aussi la liberté de disposer de son corps et l’accès à la création artistique et culturelle.
Peintures, sculptures, photographies, films, archives, affiches, manuscrits, ou autres objets militants, voire insolites, rendent compte de la diversité des combats et des modes de revendications.
Dans une vitrine, un livre en dit plus que tout sur les obstacles que les femmes ont réussi à franchir c’est celui de Maréchal Sylvain: « Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes (1801) ». Cent treize considérations qui précèdent les quatre-vingts articles de la loi dans la lignée d’une tradition d’idées misogynes et sexistes concrétisées pour certaines dans le Code civil de Bonaparte en 1804.
Au fil de votre visite, vous allez croiser ces Parisiennes citoyennes aux mille et un visages au service d’innombrables causes, dans une capitale qui crée l’événement, fabrique des icônes et rend possible les avant-gardes et les combats collectifs.
Je peux vous assurer qu’il m’a été difficile de ne pouvoir choisir que quelques photos car tout ce qui est présenté dans l’exposition a toute son importance. Mais, faisant fi de mes états d’âme, en voici quelques unes : femmes dans un club patriotique, un extrait de journal, des communardes emprisonnées à Versailles (si vous regardez bien, en bas à gauche vous reconnaitrez Louis Michel), des Midinettes en grève, Séverine, première journaliste et première femme à diriger un journal « Le Cri du peuple », Maria Vérone, suffragette, Rose Zener, militante syndicaliste…
Dans cette exposition, vous allez découvrir – ou redécouvrir – les contextes historiques dans lesquels ces « Parisiennes, citoyennes » se sont engagées pour l’émancipation des femmes.
MUSÉE CARNAVALET – HISTOIRE E PARIS:
23 rue de Sévigné 75003 PARIS
Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Le parcours permanent est gratuit. Les expositions temporaires (comme celle-ci) sont payantes.
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« 1945-1972 l’Art migre à Paris
et nulle part ailleurs »
Construit à l’occasion de l’Exposition coloniale internationale de 1931, considéré comme un joyau de l’Art déco, la vocation première du Palais de la Porte Dorée fut d’être un musée des colonies, devant représenter les territoires, l’histoire de la conquête coloniale et son incidence sur les arts. Considéré de manière unanime comme l’un des ensembles années 30 les plus remarquables de Paris, il incarne aujourd’hui un témoignage précieux de la conception muséographique d’une époque où ce type d’établissement jouait un rôle central dans la diffusion et le partage des connaissances. Après avoir changé plusieurs fois d’appellations, il prend le nom de Musée National de l’Histoire de l’Immigration le 1er janvier 2012.
« L’art migre à Paris et nulle part ailleurs – 24 artistes étrangers à Paris de 1945 – 1972 », la plus grande exposition d’art présentée dans ce musée à ce jour, est une exposition riche et passionnante qui stimule le regard, l’esprit, le corps, avec des œuvres variées, tant par leurs techniques (peintures, collages, sculptures, installations, assemblages) que par leurs formats, sans perdre en cohérence.
À cette époque, sur les 15 000 artistes actifs à Paris 60 à 65 % d’entre eux sont des étrangers venus des quatre coins du monde.
Le parcours est organisé en quatre parties thématiques : « l’exil », « le mélange des cultures d’accueil et d’origine », « le sentiment d’étrangeté » et « la construction d’un langage sans frontières » et ceci dans un quotidien parfois difficile dans une ville cosmopolite devenue leur nouveau foyer.
On ne quitte pas son foyer sans raison. Si certain·es artistes viennent à Paris pour apprendre leur métier, rejoindre un mouvement artistique, d’autres fuient un régime politique ou une société hostile. Paris est, en ces années d’après-guerre, un carrefour cosmopolite où l’on perd ses repères pour en créer de nouveaux.
Sur les 24 artistes étrangers présents dans l’exposition, on dénombre seulement sept artistes femmes. Six sont présentes par leurs œuvres, leurs portraits et leurs voix, et Niki de Saint Phalle par cette photo seulement:
On peut s’étonner de la très très faible représentation des artistes femmes quand on parle d’une présence de 60 à 65% d’artistes étrangers dans la période concernée.
Pour rééquilibrer, un peu, et donner de la visibilité à ces artistes, nous allons vous faire découvrir (ou redécouvrir) quelques unes de leurs œuvres que vous pourrez retrouver dans l’exposition et bien d’autres encore et vous faire entrer dans certains de leurs ateliers…
Et l’étonnante Véra MOLNAR:
Vous pourrez aussi voir comment certains peintres représentent les femmes.
Pour les artistes femmes comme pour les artistes hommes, après la Seconde guerre mondiale, malgré l’attractivité de plus en plus forte de New York, c’est encore à Paris, et, pour beaucoup, nulle part ailleurs, qu’il faut aller se former, créer, exposer, confronter son travail à celui des autres, écrire l’histoire de l’art.
Ces années ont vu l’émergence de nouvelles visions artistiques, dans le domaine de l’abstraction, de la figuration et de l’art cinétique.
En migrant, ces artistes ont participé de la migration de l’art, un art pour toutes et tous, au-delà des frontières, des barrières de langue, de culture ou du milieu social.
Milvia Maglione coud sur des toiles toutes sortes d’objets empruntés à l’univers féminin, déconnectés de leur usage, Maria Helena Vieira da Silva garde en mémoire les perspectives urbaines de sa Lisbonne natale et Joan Mitchell revisite l’expressionnisme abstrait new-yorkais en s’imprégnant des paysages des impressionnistes.
MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION
293, avenue Daumesnil – 75012 Paris
Du mardi au vendredi de 10h à 17h30. Le samedi et le dimanche de 10h à 19h
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Un grand merci à KADIA RACHEDI pour le compte-rendu et les photos
de ces deux expositions parisiennes!