Plongeon dans l’Art Nouveau

Le stand de « René Lalique » à l’exposition Universelle de 1900

Confinés, déconfinés, reconfinés … Déconfits!
J’avais prévu plein de visites de musées passionnants pour vous faire rêver en cette fin damnée…
Mais là, c’est derrière vos ordis que je dois vous faire voyager!
Alors, je ne peux que vous inviter à relire les précédents articles du Curieux pour savourer tous les joyaux de l’Art que je vous ai présentés depuis sa création…

Tiens…
Joyaux… J’ai écrit « Joyaux »?
Bijoux, pierres précieuses, cristal, verre, meubles aux formes incroyablement douces et rondes, flacons de parfum, rambardes de balcons, libellules, paons…
D’un clic, je vais vous transporter dans les temples de la folie Art Nouveau…
C’est durant un séjour de fin de printemps que mon « amie-belle-soeur » m’avait concocté sur le thème de : « La Lorraine Art Nouveau », que j’ai découvert les façades étonnantes de Nancy, visité la Villa Majorelle et le Musée Lalique…

La « Villa Majorelle »

La Villa Majorelle est une maison emblématique car elle est la première maison entièrement Art nouveau de Nancy.
Elle est l’oeuvre de l’architecte Henri Sauvage pour l’artiste Louis Majorelle . Elle fut construite vers 1901-1902 et est classée Monument Historique.
Ouverte au public depuis 1997, rénovée dernièrement, la Villa Majorelle témoigne toujours, tant dans son architecture extérieure que dans sa décoration intérieure, de la notion d’unité de l’art prônée par les artistes membres de « l’École de Nancy ».

« L’École de Nancy »:
Ses fondateurs définissent l’école de Nancy comme une « sorte de syndicat des industriels d’art et des artistes décorateurs, qui s’efforce de constituer en province, pour la défense et le développement des intérêts industriels, ouvriers et commerciaux du pays, des milieux d’enseignement et de culture favorables à l’épanouissement des industries d’art »
L’inspiration majeure de ces artistes est puisée dans les formes végétales et animales: libellules, ombelles, cucurbitacés etc.
Réalisées en verre, cristal, fer, bois ou acier, ces oeuvres permettront à l’art d’entrer dans les maisons.

Intérieur de la Villa Majorelle à Nancy.
Photo: Sylvie Maugis
Villa Majorelle à Nancy: un petit salon.
Photo: Sylvie Maugis
Villa Majorelle à Nancy: détail de décoration.
Photo: Sylvie Maugis
Villa Majorelle à Nancy: détail d’un vitrail.
Photo: Sylvie Maugis

Le Musée Lalique…

René Lalique (c) Lalique SA.

Puis, niché entre l’Alsace et la Lorraine, le magnifique Musée LALIQUE m’a ouvert ses portes!
René Lalique:
Né en 1860 à Aÿ en Champagne et décédé en 1945 à Paris, René Lalique a marqué de sa personnalité l’Art nouveau puis l’Art Déco, aux styles diamétralement opposés.

L’inventeur du bijou moderne
Puisant son inspiration dans la nature et ayant l’audace d’utiliser le corps féminin comme élément d’ornementation, René Lalique apporte à la joaillerie des renouveaux imprévus. Il n’hésite pas à associer à l’or et aux pierres précieuses des matières jusque là peu utilisées et peu considérées, telles que la corne, l’ivoire, les pierres semi-précieuses, l’émail et bien entendu le verre. A ses yeux, mieux vaut la recherche du beau que l’affichage du luxe… L’esprit reprend le pas sur la matière. À ses débuts, les bijoux avant-gardistes de René Lalique plaisent principalement à une élite intellectuelle et artistique, éloignée des conventions, capable d’apprécier la beauté d’un objet malgré la relative pauvreté des matériaux utilisés. Entre 1891 et 1894, la grande comédienne Sarah Bernhardt lui achète diadèmes, colliers, ceintures et autres accessoires de scène aux dimensions spectaculaires, conçus en fonction de ses rôles.
Ainsi assure-t-elle à la fois la gloire et la notoriété à René Lalique!

Broche « La nymphe Rose » (c) Shuxiu Lin
Pendentif 4 libellules (c) Studio Y Langlois

L’Exposition Universelle de 1900
René Lalique connaît un triomphe sans égal à l’Exposition universelle de 1900!
Son stand fait sensation, ses œuvres novatrices sont unanimement admirées et le voilà promu Officier de la Légion d’honneur. Dès lors, il reçoit des commandes du monde entier!
Qui dit succès, dit également tentatives d’imitation. Mais René Lalique est loin d’en être flatté: inventeur qui ne veut suivre personne, il déteste être suivi. Las d’être plagié, il va progressivement se tourner vers d’autres horizons. Le verre l’attire depuis quelques temps déjà. Une nouvelle carrière se profile…

« La femme ailée » Musée Lalique (c) Studio Y Langlois
Cette sculpture de bronze servit de garde-corps
au stand Lalique de l’exposition universelle de 1900.

L’attrait magique du verre
Les premières expérimentations de René Lalique dans le domaine du verre remontent aux années 1890. Les procédés de fabrication des bijoux le familiarisent avec les matières vitrifiables, et c’est sans doute grâce à l’émail qu’il découvre le verre. Le gravant et le sertissant, il l’utilise progressivement pour remplacer les gemmes ( pierres fines). Translucide et transparent comme elles, le verre a l’avantage de pouvoir être conçu et fabriqué en fonction du projet final.
René Lalique crée également de petits objets, vases et sculptures, selon la technique de la cire perdue. Un peu plus tard, il expérimente la technique du soufflage dans un moule, mais un moule précieux, en argent ciselé, restant solidaire du verre qu’il enserre pour devenir monture.

Vase Languedoc
(c) Coll. Privée. Dépot au Musée Lalique
Ensemble de flacons de parfum
(c) K.Faby Coll. Musée Lalique

Peu à peu, René Lalique diversifie ses productions.
En 1912, maîtrisant parfaitement les techniques, il décide de se consacrer de façon exclusive au verre. Il organise alors sa dernière exposition de bijoux et le grand public le découvre maître-verrier.
Bijoutier d’avant-garde, René Lalique, en devenant verrier, se démarque également de ses prédécesseurs. Il délaisse le verre multicouche aux couleurs variées au profit de la limpidité et de la transparence, qualités naturelles du verre. Au niveau des formes aussi, il affirme sa différence.

Vase Bacchantes
(c) K.Faby Coll. Musée Lalique
Arts de la table (c) D.Desaleux. Musée Lalique
Table tactile Musée Lalique. (c) D.Desaleux.
Le Curieux remercie très chaleureusement
Anne-Céline DESALEUX Directrice adjointe du Musée Lalique, pour le prêt des textes et des photos.
Pratico-Pratique

Rue du Hochberg à Wingen-sur-Moder ( 67)
tel: 03 88 89 08 14 / www. musee-lalique.com

PODCASTS

L’École de Nancy

L’Exposition Universelle de 1900/ Document INA:

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