Dernier épisode de ma
trilogie Dali…
Pass-sanitaire, passeport et masques en poche, je me décide enfin à franchir la frontière pour faire connaissance avec le château que Dali offrit à sa femme Gala, à Pubol, situé entre Figueres, où se trouve le musée Dali et Portlligat où le couple a vécu.
« Lorsque Dalí achète le Château, en 1969, il est en fort mauvais état : plafonds effondrés, lézardes profondes et jardin à l’état de semi-jungle. Tout ceci confère à l’ensemble un air romantique que les Dalí sauront apprécier et tenteront de conserver. L’extérieur fût ainsi restauré sans que les marques du temps soient toutefois dissimulées ou l’aspect originel de ruine altéré. Salvador Dalí met intelligemment à profit les murs et les plafonds à moitié défoncés, en créant des espaces inattendus aux dimensions très contrastées ; il conçoit la décoration intérieure à base de peintures murales, d’éléments d’architecture médiévale, de textiles baroques, d’antiquités, et de symboles romantiques… Le résultat : un lieu clos, mystérieux, privé, austère et sobre (…) »
Extrait du site: www.salvador-dali.org
Quand Gala mourut en 1982, elle fut inhumée au château et Dalí déménagea alors de Figueres pour s’y installer.
En 1984, un incendie éclata dans sa chambre à coucher, Dali fut sauvé et retourna à Figueres, dans son théâtre-musée, y mourut en 1989 et y fut inhumé .
Au château de Pubol, j’ai ressenti cette même impression qu’à Portlligat: entrer dans l’intimité d’un personnage médiatiquement extravagant et y déceler sa sensibilité d’homme « ordinaire », même si sa créativité hors normes explose à chaque détour de couloir! Mais derrière une pièce où foisonnent des dorures et des velours tapageurs, vous trouvez des petites niches de quotidien…
Salvador et moi…
Depuis ma visite à Portlligat, (voir mon article) je voue une sorte de culte à « L’Angélus » de Millet, car la découverte faite par Dali sur ce tableau me l’a rendu fascinant au point que je m’amuse à collectionner des objets le représentant…
Quelle ne fut donc pas ma surprise et mon émotion de voir que les Dali collectionnaient aussi ces objets!
Gala, Dali et Dior
Le Château-musée de Pubol propose une très jolie petite exposition sur les relations entre Gala, Dior et Dali: robes authentiques, films et photos nous racontent comment Gala comprendra vite que le style de Dior peut l’aider à briller et à se forger une image tout aussi singulière que l’est celle de son époux!
SI PERO*…
Salvador Dali, personnage extravagant, génial peintre ultra médiatisé, fut ami intime de Féderico Garcia Lorca – fusillé par les franquistes – et de Juan Bunuel…
Proche aussi de Franco et de son fiston et admirateur d’Hitler, ce qui entraînera son exclusion du mouvement surréaliste.
Cette face sombre du personnage, surnommé « Avida dollars » par ses détracteurs, nous renvoie à la brûlante question de l’homme et de l’oeuvre.
Peut-on admirer un artiste qui a des amitiés fascisantes ou des accusations avérées de viols, d’inceste, d’abus sexuel ou de harcèlement?
*Oui, mais..