Le musée Soulages. Esquisse pour le projet. RCR Arquitectes.
RCR arquitectes
Ici et ailleurs,
la matière et le temps.
Refermons fermement l’agenda 2022 et ses écheveaux de tristesse ! En ce début d’année, retournons au Musée Soulages à Rodez en Aveyron pour y rencontrer le cabinet d’architectes RCR, à qui fut confiée sa réalisation.
RCR pour Ramon Vilalta, Carme Pigem et Rafaël Aranda, les trois architectes qui remportèrent en 2008 le concours international pour la réalisation d’un musée dédié à Pierre Soulages à Rodez en Aveyron. Iels présentèrent un projet de bâtiment allongé et semi-enterré sur lequel s’élèvent des parallélépipèdes bardés d’acier Corten, cet acier moiré de rouille. La construction s’allongera au nord de la ville de Rodez : « un musée dans un jardin » comme le souhaitait Pierre Soulages. Les RCR, comme à leur habitude, s’étaient rapprochés de Soulages pour comprendre son œuvre et notamment le passage du noir à la lumière, ce qui se traduit en architecture par des surfaces et des volumes qui filtrent la lumière, pour accueillir les œuvres.
Rafael Aranda, Carme Pigem et Ramon Vilalta de RCR Arquitectes, studio Albert Bertran. (c) RCR
Le musée fut construit de 2010 à 2014. En noir et brun, il souligne un rapprochement entre le bâti et l’oeuvre du peintre, entre le brou de noix et l’acier. S’il existe beaucoup de musées dédiés à l’oeuvre d’un.e peintre (musée Picasso, musée Hartung, musée Dubuffet, musée Chagall… Et bien d’autres…) seul le musée de Rodez présenta l’oeuvre d’un artiste en activité. De plus, fait aussi innovant, il se situe en centre-ville de Rodez, comme une sorte de contrepoint à la cathédrale!
Rodez. Photo: (c) Hisao Suzuki.
Comme toujours au musée Soulages, l’exposition sur le cabinet RCR est une parfaite réussite! L’agencement de l’espace – très lumineux – consacré aux expos temporaires permet une libre déambulation au milieu de leurs réalisations et de leurs projets. On peut virevolter, admirer, se pencher tout près pour capter un détail… Puis repartir vers l’oeuvre de Soulages dans les salles un peu obscures et revenir plonger dans la lumière. Un va-et-vient qui permet de comprendre l’inspiration des architectes catalans!
Une salle de l‘exposition RCR.
Une salle Soulages. Photo:(c) Hisao Suzuki.
« L’exposition RCR Arquitectes. Ici et ailleurs, la matière et le temps rend hommage au travail des RCR avec une importante sélection représentative de maquettes, de plans, d’esquisses, de gouaches, vidéogrammes et de photographies sur plus de 30 années de création des RCR. La scénographie s’appuie sur trois ensembles distincts et constitutifs de l’expérience RCR: le paysage, l’architecture et le design. (…) À ces trois espaces scénographiques est ajoutée une salle destinée au musée Soulages, à son histoire et à son avenir.
En 2020, le Centre Pompidou présenta une importante donation des RCR Arquitectes : les prêts de l’exposition à Rodez en proviennent en partie. (…) L’ensemble est varié, maquettes, plans, dessins et gouaches. D’autres prêts proviennent des collections RCR d’Olot en particulier des maquettes d’architecture, des meubles, des sièges, des maquettes d’objets, des éditions pour l’industrie, notamment des appareils sanitaires…
L’exposition est ponctuée d’œuvres qui ont irrigué la créativité des RCR : Donald Judd, Joan Miró, Claudi Casanovas, Leonci Quera, Pierre Soulages, Salvador Dalí… Un dialogue avec les artistes se noue en salle d’exposition. » Benoît Decron Directeur du musée Soulages.
Maquette du musée Soulages. RCR.
Maquette Ile Seguin à Boulogne Billancourt.
Chaise longue « Territorio Cercas »
Espace Barberi, Olot. Espagne.
Joan Miro. « Tête d’oiseau » . 1972
Pierre SOULAGES
C’est toujours un véritable ravissement pour moi de parcourir les salles du musée Soulages. Aujourd’hui, je les revisite avec beaucoup d’émotions et de tendresse… Le géant noir nous a quitté cette année et, bien qu’il nous reste un oeuvre considérable, on se prend à rêver d’immortalité et à ce qu’auraient été de nouvelles créations! Juste au moment de sa disparition, cinq oeuvres ont été accrochées au musée de Rodez, dépots de collectionneurs particuliers. Mon jeu sera de les retrouver! Je dois dire fièrement que je les ai toutes identifiées et me suis rendu compte à quel point ce musée m’est familier…
Cependant, j’ai voulu interroger une hôtesse pour plus de certitude. Celle-ci m’a gentiment orienté vers une salle en me disant: « Vous verrez c’est une grande toile noire et marron! » et je n’ai pas pu m’empêcher de lui répondre que je ne risquais donc pas de la louper 🙂 Et cette grande toile noire et marron est ma préférée:
Huile et acrylique 1982
… Je vous invite à chercher les autres, à travers les salles, tout aussi fortes et remarquables…
Pour le plaisir et le souvenir, revenons sur l’inauguration du musée Soulages en 2014:
Restauration de la Galerie Mansart de la BnF Photo:(c) J-C Ballot
Le nouveau site Richelieu
de la BnF
En travaux pendant près de dix ans, le site « Richelieu » de la Bibliothèque Nationale de France à Paris à réouvert ses majestueuses portes en septembre dernier, pour offrir au public un lieu lumineux et aéré. Initialement accessible aux seul.es lecteurs/lectrices enregistré.es (étudiant.es, chercheurs..) la BnF propose maintenant une salle de lecture – la salle Ovale – en accès libre, ainsi que plusieurs salles du musée où se trouvent des expositions permanentes (médailles, livres, manuscrits,disques, estampes, jeux vidéos…) et temporaires. On peut aussi admirer la salle Labrouste, bibliothèque de l’INHA ( Institut National d’Histoire de l’Art).
Escalier du hall d’entrée. Photo:(c) Laurent Julliand.
En recomposant les espaces, les architectes Virginie Bregal et Bruno Gaudin ont permis de désacraliser le lieu en le rendant accueillant, tout en gardant cette atmosphère feutrée si chère aux bibliothèques! Puits de lumières, baies vitrées et mobilier moderne du hall d’accueil participent à la convivialité des lieux de passages vers les salles mythiques et le Musée.
La salle Labrouste
La salle Labrouste. Photo: (c) Kadia Rachedi
Bibliothèque de recherche en Histoire de l’Art, la salle est néanmoins accessible au public qui pourra admirer silencieusement et rapidement les décors fabuleux des murs et du plafond.
La salle Labrouste. Photos: (c) Kadia Rachedi.
La salle Ovale
Cette magnifique et immense salle, fermée pour travaux pendant six ans, devient une salle gratuite, ouverte à tous et toutes, a vu arriver entre 1500 et 3000 visites/jour depuis son ouverture en Septembre! Six mille ouvrages sur l’Histoire des Arts et du Patrimoine, neuf mille BD et un calendrier impressionnant d’animations, de rencontres et de lectures sont proposés aux lecteurs et lectrices de tous âges. Grâce à des bornes interactives et des « niches » d’écoute au casque, on peut accéder à des documents exceptionnels… J’ai ainsi pu écouter la voix de Gérard Philipe dans un extrait du Cid et plus loin, jouer à enfiler des costumes de théâtre!
CHUUUUT!
La salle Ovale. Photo:(c) Kadia Rachedi
Plafond de la salle ovale. photo:(c) Kadia Rachedi.
Quel que soit son âge, le public qui pénètre à la BnF adopte d’instinct une attitude silencieusement respectueuse… Les enfants jouent calmement et les ados retiennent la porte sur votre passage… Magie du lieu! Ou peut-être que celles et ceux qui lisent ou travaillent irradient de calme et de sérénité…
En pratique:
La BnF est accessible par la rue Richelieu et par la rue Vivienne 75002 PARIS. Voir les horaires sur le site: www.bnf.fr
EXPOSITION TEMPORAIRE: « Molière, le jeu du vrai et du faux » Jusqu’au 15 janvier 2023. Cette exposition réunit un ensemble exceptionnel d’œuvres d’art, de pièces d’archives, d’éditions originales, de costumes, de photographies, de maquettes de décors et de documents audiovisuels.
Le Musée archéologique Henri-Prades est situé dans la commune de Lattes, dans le département de l’Hérault. Il est nommé en l’honneur de l’archéologue Henri Prades, à l’origine des premières fouilles sur le site dans les années 1960. Aménagé dans l’ancien mas Saint-Sauveur, près du chantier de fouilles du port antique de Lattara, le musée archéologique présente le résultat des fouilles menées à Lattes par Henri Prades et le Groupe Archéologique Painlevé dès 1963 et, depuis 1983, par l’équipe scientifique pluridisciplinaire du C.N.R.S. Le musée archéologique témoigne de la vie quotidienne locale durant l’Antiquité. Il vous invite à découvrir le port antique de Lattara et les différentes civilisations anciennes qui l’ont occupé. Il est également possible de découvrir d’autres civilisations méditerranéennes antiques à travers les expositions temporaires réalisées en partenariat avec des musées français et étrangers.
Diane DUSSEAUX
Laissons à Diane DUSSEAUX, Conservatrice du Patrimoine et Directrice du Site archéologique Lattara/Musée Henri Prades, le soin de nous présenter ce site:
UNE EXPOSITION FASCINANTE
Cet hiver, le musée vous propose de pénétrer dans l’univers envoutant des Statues-Menhirs. Articulée autour de 4 sections, l’exposition nous transporte au Néolithique, dans la région Occitanie, pour découvrir ces sculptures incroyables que sont les statues-menhirs. Pierres dressées, gravées ou sculptées, elles s’apparentent aux menhirs, plus connus et qui nous sont plus familiers. On en a comptabilisé plus de 200 dans la Région Occitanie, qui datent de 3200 à 3500 avant notre ère.
Cartographie de Statues-menhirs….
… En Occitanie.
Ces statues représentent des êtres humains (femmes ou hommes?) en buste ou en entier. Sur la face, le dos et les côtés, elles portent des motifs gravés ou en léger relief qui représentent des attributs physiques: bouches, yeux, mains, seins ou des parures vestimentaires ou/et guerrières. Dans une période où les pierres dressées – menhirs et dolmens – sont une tradition depuis plusieurs siècles, la présence de ces statues-menhirs attestent d’un changement culturel important: représenter l’humain. Le sens de ces créations restent encore un mystère, comme le sens des peintures pariétales des grottes ornées, et beaucoup de questions émergent en les admirant: qui sont ces personnes représentées? Pourquoi? Est-ce que l’Art avait une place particulière dans ces sociétés?… La liste des mystères est longue et c’est ce qui, de mon point de vue, en fait le charme et déclenche la fascination! Ce qui crée l’atmosphère si particulière de cette exposition, c’est l’impression de deviner un sourire, ou une attitude solennellement posée, et percevoir, à travers les traits gravés, le geste de l’artiste… Émouvante rencontre!
Statue-menhir de Frescaty / Lacaune (Tarn) Grès.
Cependant, il apparaît que les personnages représentés portent des attributs qui correspondent à des objets de valeur (haches, colliers…) Ce seraient donc des êtres détenteurs d’un certain statut: héros, ancêtres ou dignitaires… Reconnus par leurs pairs, ils sont placés, dressés dans des endroits stratégiques et visibles par le plus grand nombre, avec la volonté de marquer visuellement leurs territoires.
Diane DUSSEAUX
Retrouvons Diane Dusseaux qui nous raconte – avec passion! – les STATUES-MENHIRS:
Statue-menhir de la Jasse du Terral. Niolles (Tarn) Grès.
ANIMATIONS Un livret-jeux est à disposition du jeune public pour pimenter leurs visites et l’équipe du Musée organise des animations pour toutes tranches d’âge. J’attire particulièrement votre attention sur celles qui se dérouleront lors des vacances scolaires de Noël: j’ai ouï-dire qu’une association va entraîner les enfants à réaliser un film d’animation autour des statues-menhirs… Nombre de participant.es limité… Inscription obligatoire! (voir plus bas)
Un petit moment de poésie:
PRATICO-PRATIC:
Musée Henri Prades/Site Archéologique Lattara: 390 route de Pérols 34970 LATTES (moins de 20 km de Montpellier et très bien fléché!) 10h-12h et 13h30-17 h sauf les mardis. 0499547820 (Renseignements et inscriptions animations)
Niki de Saint Phalle… Que vous retrouverez dans les deux expos…
« Parisiennes citoyennes !
Engagements pour l’émancipation
des femmes (1789-2000) »
Le Musée Carnavalet – Histoire de Paris, est le plus vieux musée de la capitale. Il a ouvert au public le 25 février 1880 dans l’hôtel Carnavalet situé au cœur du Marais, l’un des quartiers de la capitale où le patrimoine architectural est particulièrement préservé. Depuis 142 ans, ses collections, sans cesse enrichies, retracent l’histoire de Paris, de la préhistoire à nos jours.
Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est la première fois depuis son ouverture que le Musée Carnavalet-Histoire de Paris, présente une exposition essentiellement consacrée aux femmes: « Parisiennes, citoyennes ! »
Un fil chronologique Le parcours de l’exposition suit un fil chronologique qui commence avec la revendication du «droit de cité » pour les femmes, pendant la Révolution, et se clôt avec la loi sur la parité, en 2000: une ambitieuse traversée historique qui suit les traces des luttes que les femmes ont menées, à Paris, pour leur émancipation.
Présentation de l’exposition par Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers, membre de l’Institut universitaire de France, Commissariat scientifique extérieur de l’exposition:
Christine BARD. Photo: Laurence Prat.
Avant d’accéder à la première salle de l’exposition, notre regard est arrêté par des fanions portant les prénoms de femmes qui ont traversé l’histoire, et l’on peut déjà s’amuser à retrouver des noms…
Tout au long de notre déambulation, nous croisons des citoyennes révolutionnaires de 1789, de 1830, de 1848, des Communardes, des suffragettes, des pacifistes, des résistantes, des femmes politiques ou syndicalistes, des militantes féministes, des artistes et des intellectuelles engagées, des travailleuses en grève, des collectifs de femmes immigrées.
Une exposition joyeuses, par Christine Bard
Des années 1789 à 2000 se déploie une dynamique de l’émancipation des femmes explorée dans toutes ses dimensions : elle implique le droit à l’instruction comme celui de travailler, les droits civils et les droits civiques, si difficiles à obtenir, mais aussi la liberté de disposer de son corps et l’accès à la création artistique et culturelle.
Peintures, sculptures, photographies, films, archives, affiches, manuscrits, ou autres objets militants, voire insolites, rendent compte de la diversité des combats et des modes de revendications. Dans une vitrine, un livre en dit plus que tout sur les obstacles que les femmes ont réussi à franchir c’est celui de Maréchal Sylvain: « Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes (1801) ». Cent treize considérations qui précèdent les quatre-vingts articles de la loi dans la lignée d’une tradition d’idées misogynes et sexistes concrétisées pour certaines dans le Code civil de Bonaparte en 1804.
Au fil de votre visite, vous allez croiser ces Parisiennes citoyennes aux mille et un visages au service d’innombrables causes, dans une capitale qui crée l’événement, fabrique des icônes et rend possible les avant-gardes et les combats collectifs. Je peux vous assurer qu’il m’a été difficile de ne pouvoir choisir que quelques photos car tout ce qui est présenté dans l’exposition a toute son importance. Mais, faisant fi de mes états d’âme, en voici quelques unes : femmes dans un club patriotique, un extrait de journal, des communardes emprisonnées à Versailles (si vous regardez bien, en bas à gauche vous reconnaitrez Louis Michel), des Midinettes en grève, Séverine, première journaliste et première femme à diriger un journal « Le Cri du peuple », Maria Vérone, suffragette, Rose Zener, militante syndicaliste…
Dans cette exposition, vous allez découvrir – ou redécouvrir – les contextes historiques dans lesquels ces « Parisiennes, citoyennes » se sont engagées pour l’émancipation des femmes.
Lesueur: « Club patriotique de femmes »
Commune de Paris. La prison de Versailles.
« Grève des midinettes »
Séverine. Première femme à diriger un journal
Rose Zener. Militante syndicaliste.
Slogan des années MLF. (Mouvement de Libération des Femmes)
MUSÉE CARNAVALET – HISTOIRE E PARIS: 23 rue de Sévigné 75003 PARIS Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Le parcours permanent est gratuit. Les expositions temporaires (comme celle-ci) sont payantes.
Construit à l’occasion de l’Exposition coloniale internationale de 1931, considéré comme un joyau de l’Art déco, la vocation première du Palais de la Porte Dorée fut d’être un musée des colonies, devant représenter les territoires, l’histoire de la conquête coloniale et son incidence sur les arts. Considéré de manière unanime comme l’un des ensembles années 30 les plus remarquables de Paris, il incarne aujourd’hui un témoignage précieux de la conception muséographique d’une époque où ce type d’établissement jouait un rôle central dans la diffusion et le partage des connaissances. Après avoir changé plusieurs fois d’appellations, il prend le nom de Musée National de l’Histoire de l’Immigration le 1er janvier 2012.
« L’art migre à Paris et nulle part ailleurs – 24 artistes étrangers à Paris de 1945 – 1972 », la plus grande exposition d’art présentée dans ce musée à ce jour, est une exposition riche et passionnante qui stimule le regard, l’esprit, le corps, avec des œuvres variées, tant par leurs techniques (peintures, collages, sculptures, installations, assemblages) que par leurs formats, sans perdre en cohérence. À cette époque, sur les 15 000 artistes actifs à Paris 60 à 65 % d’entre eux sont des étrangers venus des quatre coins du monde. Le parcours est organisé en quatre parties thématiques : « l’exil », « le mélange des cultures d’accueil et d’origine », « le sentiment d’étrangeté » et « la construction d’un langage sans frontières » et ceci dans un quotidien parfois difficile dans une ville cosmopolite devenue leur nouveau foyer.
Présentation de l’exposition par le Commissaire Jean-Paul AMELINE:
On ne quitte pas son foyer sans raison. Si certain·es artistes viennent à Paris pour apprendre leur métier, rejoindre un mouvement artistique, d’autres fuient un régime politique ou une société hostile. Paris est, en ces années d’après-guerre, un carrefour cosmopolite où l’on perd ses repères pour en créer de nouveaux.
La remémoration positive ou négative par J.P AMELINE
Antonio SEGUI…
Sur les 24 artistes étrangers présents dans l’exposition, on dénombre seulement sept artistes femmes. Six sont présentes par leurs œuvres, leurs portraits et leurs voix, et Niki de Saint Phalle par cette photo seulement:
On peut s’étonner de la très très faible représentation des artistes femmes quand on parle d’une présence de 60 à 65% d’artistes étrangers dans la période concernée. Pour rééquilibrer, un peu, et donner de la visibilité à ces artistes, nous allons vous faire découvrir (ou redécouvrir) quelques unes de leurs œuvres que vous pourrez retrouver dans l’exposition et bien d’autres encore et vous faire entrer dans certains de leurs ateliers…
Et l’étonnante Véra MOLNAR:
Véra MOLNAR: « Lettres de ma mère »
Vous pourrez aussi voir comment certains peintres représentent les femmes. Pour les artistes femmes comme pour les artistes hommes, après la Seconde guerre mondiale, malgré l’attractivité de plus en plus forte de New York, c’est encore à Paris, et, pour beaucoup, nulle part ailleurs, qu’il faut aller se former, créer, exposer, confronter son travail à celui des autres, écrire l’histoire de l’art. Ces années ont vu l’émergence de nouvelles visions artistiques, dans le domaine de l’abstraction, de la figuration et de l’art cinétique. En migrant, ces artistes ont participé de la migration de l’art, un art pour toutes et tous, au-delà des frontières, des barrières de langue, de culture ou du milieu social.
Milvia Maglione coud sur des toiles toutes sortes d’objets empruntés à l’univers féminin, déconnectés de leur usage, Maria Helena Vieira da Silva garde en mémoire les perspectives urbaines de sa Lisbonne natale et Joan Mitchell revisite l’expressionnisme abstrait new-yorkais en s’imprégnant des paysages des impressionnistes.
MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION 293, avenue Daumesnil – 75012 Paris Du mardi au vendredi de 10h à 17h30. Le samedi et le dimanche de 10h à 19h ***********
Un grand merci à KADIA RACHEDI pour le compte-rendu et les photos de ces deux expositions parisiennes!
Derrière cette affiche très kitch – et à mon sens peu représentative – l’exposition: « Métamorphose/ La photographie en France 1968-1989 » s’expose au Pavillon Populaire de Montpellier. Une très belle et très forte exposition sur un art qui a connu un tournant important dans les années 70… Plus seulement illustration de Presse, la photographie se trouve reconnue comme un fait culturel, un Art à part entière. Engagement social et/ou politique, le regard posé par les photographes va réinventer la façon de voir et d’analyser la société et s’impose dans les galeries, les musées et les Centre Culturels de quartiers… Là où sont les gens.
Cette exposition s’articule sur plusieurs thèmes: » Nouvelles écritures », « Corps en liberté », « Présence des choses », « Viv(r)e la crise », « Paysages contemporains » et « Espaces de l’image ». Chaque séquence vous fera rencontrer des photographes peu ou pas connu.es du grand public et des « noms » repérés comme Depardon, Salgado, Sarah Moon, Bettina Rheims, Lafont … Qui ont toutes et tous posé leur empreinte sur la photographie. Des barricades de Mai 68 à Paris aux portraits d’ouvrières de province, le noir et blanc nous saisit, puis les clichés en couleur retravaillées et forcées nous replongent dans le souvenir de nos fêtes de famille ou de nos vacances. Il est intéressant de souligner qu’un nombre important de femmes photographes sont exposées dans cette rétrospective! Par leurs refus de s’enfermer dans des sujets dits féminins, par leur humour et l’innovation des cadrages, elles reflètent les luttes féministes de l’époque.
(c) Jeanine NIEPCE. Manifestante brandit un drapeau rouge pendant une manif de la CGT Paris 1968
(c) Martine BARRAT. Mon ami Malik, content dans sa petite maison. Quartier de la Goutte d’Or à Paris.1982
(c) Sarah Moon.Invitation Cacharel 1982
(c) Alix CLÉO ROUBAUD. Autoportrait 1981
(c) Raymond DEPARDON.San Clemente 1979
Sébastiao SALGADO. Mali/Éthiopie. 1984/1985
(c) Suzanne LAFONT. Sans titre 1989
(c) Bettina RHEIMS. Série « Modern Lovers » 1990
LE PAVILLON POPULAIRE, situé sur l’esplanade Charles de Gaulle, près de la place de la Comédie, à Montpellier, est en accès gratuit du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14hà 18h. De nombreuses visites guidées, gratuites également, sont proposées aux publics de tous âges (Enfants de 3/11 ans et adultes) horaires au 04 67 66 13 46
Fermé depuis Novembre 2019, ce très beau musée a fait peau neuve, grâce à une nouvelle aile réalisée par le cabinet d’architecture Pierre-Louis Falocy. Le bâtiment ainsi agrandi de 1300 m2, a ré-ouvert ses portes en mars 2022. Cet ajout a permis de réinventer la muséographie, et la collection permanente (absolument fascinante!!) est remarquablement mise en valeur et le soin apporté aux éclairages est vraiment à saluer, tant parfois je fulmine de ne voir que moi dans les vitres des encadrements! Céret a vu séjourner un nombre impressionnant d’artistes : Chagall, Picasso, Braque, Juan Gris, Dufy, Dubuffet, Soutine etc. qui réaliseront chacun des oeuvres majeures. La ville de Céret, puis bientôt son musée d’Art Moderne, deviennent le cadre exceptionnel de la création contemporaine. La collection permanente s’enrichit depuis son ouverture d’expositions temporaires très variées. Voici la dernière, à ne pas manquer si vos pas vous portent dans les Pyrénées Orientales à quelques kilomètres de Perpignan:
« Chagall, Modigliani, Soutine
et Cie: L’école de Paris (1900-1939) »
Cette période de l’Histoire de l’Art est pour moi une vraie jubilation et l’émotion que procurent ces oeuvres est parfois difficile à communiquer! User de superlatifs, fouiller les dictionnaires de synonymes n’arriverait pas à transmettre ce que je ressens quand je me retrouve devant un Chagall, un Modigliani, un Delaunay, un Miro… Que se passe-t-il? Une impression que ces artistes sont là, proches, que la toile est tout juste terminée et que je suis seule à pouvoir l’admirer… Oui, j’en conviens, c’est étrange! Encore plus étrange: c’est la même chose si je reviens voir tel ou tel tableau plusieurs fois de suite, à plusieurs moments – voire d’années – d’écart: il y a lui/elle et moi. Parfois un détail nouveau m’accroche… Une histoire sans fin !
Marc Chagall: « À la Russie, aux ânes et aux autres » 1911. Détail
Un tableau résonnera différemment suivant l’actualité, mon humeur et mes préoccupations. Comment ne pas sourire un peu jaune devant « À la Russie, aux ânes et aux autres » de Chagall en ce moment? Et quel sentiment de douce sérénité dans « La jeune fille endormie » de Sonia Delaunay, que je voudrais tant pouvoir lire sur certains visages de femmes…
M.Chagall « à la Russie, aux ânes et aux autres »
S.Delaunay « Jeune Fille endormie »
L’École de Paris désigne l’ensemble des artistes, dont un grand nombre d’étrangers, qui ont travaillé à Paris de 1900 à 1960, faisant de cette ville un centre d’art de premier plan dans le monde. Parmi les plus connus on retrouve Soutine (tableau de l’affiche: « Le groom » 1925), Modigliani, Utrillo, Chagall, Zadkine, Foujita, Picasso … « L’exposition – à travers six séquences chronologiques – met tour à tour l’accent sur des mouvements auxquels ces artistes ont contribué (fauvisme, cubisme et abstraction), mais aussi sur des regroupements topographiques, parfois favorisés par des origines nationales communes (La Ruche et Montparnasse), ou encore sur les genres artistiques privilégiés que sont le portrait ou le paysage urbain, illustrés ici par la photographie. Présentée dans les nouvelles salles d’expositions temporaires du musée d’art moderne de Céret, l’exposition « Chagall, Modigliani, Soutine & Cie, L’École de Paris (1900-1939) » est proposée par le Centre Pompidou à partir des collections du musée national d’art moderne. » (Extrait du dossier de Presse)
Marc Chagall
Sonia Delaunay
Amédéo Modigliani
Constantin Brancusi
La pétillance de ces regards se retrouvent dans les oeuvres de ces artistes: couleurs, formes, mises en page ou en espace témoignent du bouillonnement que l’on sent à travers ces portraits!
En cheminant dans l’exposition vous vous laisserez envouter par l’humour parfois très grinçant des auteur.es et leur auto-dérision (dans les autoportraits notamment), l’éclatement des couleurs et leurs façons de bousculer les académismes…
Tamara de Lempicka: « Portrait du baron Kuffner
L.Fujita: « auto-portrait » 1928
Marc Chagall: « Le poète Mazin »
Kees Van Dongen : « Portrait d’Adèle Besson » 1909
A.Modigliani: « Portrait de Dédie » (c) Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP
L’école de Paris:
Le Musée d’Art Moderne de Céret est ouvert toute l’année 8 boulevard Maréchal Joffre 66400 CERET 0468872776 www.musee-ceret.com
Photos de l’article: Christian Avenel et Sylvie Maugis (Sauf A.Modigliani)
En déambulant dans les salles d’expositions temporaires du musée de Lodève, dans l’Hérault, vous allez découvrir une sélection d’oeuvres illustrant l’évolution du paysage depuis le 18° siècle et le début du 19°, jusqu’à la modernité, issues des collections du musée des Beaux-Arts de Reims, actuellement fermé pour travaux jusqu’en 2025.
Pour commencer ce parcours à travers les paysages, une première salle est consacrée à Camille Corot avec onze très belles toiles. Ensuite le lien est fait naturellement avec ce que l’on appelle « l’École de Barbizon » C’est-à-dire un groupe de peintres qui s’installèrent à Barbizon près de Fontainebleau, pour peindre les paysages directement sur place, au plus près de la réalité, dans la campagne environnante.(Cependant, parfois, Camille Corot terminait ses toiles en atelier) On y retrouve Courbet, Brascassat, Daubigny, Diaz de la Pera…
Camille Corot: « Mantes, le soir »
Narcisse Diaz de la Pera: « Sous bois »
Daubigny: « l’étang d’optevoz »
Les générations d’après vont s’attacher aux variations atmosphériques des paysages, en poussant parfois à l’extrême leur sens de la couleur, comme Monet, Sisley, Mauffra et Martin…
Maxime Mauffra: « Effets de lune »
Henri Harpignies: « Clair de lune aux environs de Marseilleet détail
Et puis, on découvre des oeuvres très étonnantes comme celles de Denise Esteban, qui présentent une facture plus « moderne », aux formes épurées et aux teintes diaphanes:
Denise Esteban: « Paysages marins »1977
Les deux petits « plus »
de cette exposition:
Mauffra: « La Tour Eiffel »
Ce tableau de Mauffra représentant la Tour Eiffel illuminée…. Ce tableau est le préféré de Jérôme, le gardien de l’exposition! Grace à lui, j’ai appris que CE tableau est le premier qui a représenté la Tour Eiffel après l’Exposition Universelle… On devrait toujours s’adresser aux gardiens des expositions, car iels écoutent les guides, regardent et savourent les oeuvres! À Lodève, Jérôme vous fera partager ses coups de coeur avec passion et humour 🙂
Une salle agencée – sur commande du musée – par les étudiant.e.s en Arts Plastiques du Lycée de Lodève qui vous invite à plonger dans le tableau « Les pommiers en fleurs » de Gustave Loiseau. Une jolie réussite, arachnéenne et lumineuse!
Le texte de cet article s’inspire largement de l’interview d’Ivonne Papin, directrice du Musée de Lodève.
Une visite de Venise comme vous ne l’avez encore jamais faite… Venise va se révéler à vous !
Entrée de l’exposition à Paris.
Traverser les murs, découvrir ce qui est caché, c’est le rêve de toutes et tous les passionné·es de Venise. C’est le rêve que vous allez réaliser avec les images présentées dans cette exposition, réalisées en photogrammétrie, (création d’un modèle 3D basé sur la prise de photos à des emplacements variés qui permet de produire un nuage de points). Si vous venez à l’exposition par la ligne 1 du métro parisien et si vous descendez à la station Bastille, vous serez déjà à Venise… Par les vitres du quai qui bordent cette station de métro aérien, vous pourrez voir le canal Saint Martin et le port de l’Arsenal… Et vous imaginer sur le « Le Grand Canal » à Venise…
Le Grand Canal à Venise(projection dans l’exposition)Gravure du Port de l’Arsenal(projection dans l’exposition)
Vous sortez du métro, quelques pas sur le trottoir et vous voici devant le Grand Palais Immersif pour une rencontre étonnante avec Venise : « Venise révélée » une exposition numérique pour découvrir la Sérénissime République de Venise. Comment cette ville édifiée au Ve siècle, sur la boue d’une lagune, sans terrain stable ni eau douce, est devenue la ville la plus connue au monde, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO? Mais aujourd’hui, c’est une ville en danger, à préserver face aux défis qu’impose le changement climatique.
Une exposition accessible à tout public. Chacun·e pourra apprécier tantôt les prouesses techniques, tantôt la beauté et l’esthétique des images ou les deux en même temps. Une petite réserve cependant pour ces expositions «en immersion/interactive». Si on peut penser que les personnes qui sont nées et/ou qui travaillent avec ces nouvelles technologies prendront plaisir à naviguer et à voyager sur les écrans divers et variés, il n’en sera pas forcément de même pour un public moins à l’aise à qui il faudra, probablement, un peu plus de temps pour « traverser les murs ».
Dès que vous arrivez à l’intérieur du Grand Palais Immersif, vous êtes déjà dans Venise, vous avez traversé le mur et vous allez en traverser bien d’autres tout au long de votre déambulation !
Vue large de Venise (projection dans l’exposition)
Pour présenter cette exposition, photos et vidéos vous en diront bien plus que des descriptions. Une exception cependant pour les deux œuvres qui sont présentées : Le Bucintoro: le navire vénitien le plus somptueux et le plus admiré, pas un navire de guerre mais un navire de parade, utilisé lors de la fête de l’Ascension. Maquette moderne en bois précieux, incrustation de nacre, décors à la feuille d’or, velours ancien. (Studio d’Arte Ivan Ceschin, Venise.)
Le Bucintoro
Le Lion de Saint-Marc: le symbole de l’histoire millénaire de la République de Venise. Bois sculpté et peint, de la chaire de la Basilique Saint-Marc attribué à Bianco Alvise, XVIe siècle (Musée Correr)
Le lion de Saint Marc
Maintenant, traversons les murs, pour découvrir ce qui est caché… Le Grand Canal, palais et décors, l’art vénitien de la façade :
Le Palais des Doges, siège de tous les pouvoirs:
La place Saint-Marc Lieux de pouvoir:
Les Vénitiennes: à Venise, les femmes jouissent d’une relative liberté, qui permit à certaines d’entre elle de développer une activité artistique ou intellectuelle unique en Europe à cette époque. Découvrez leurs destins exceptionnels…
Les enfants, petits et grands, ne sont pas oubliés : ils pourront interagir avec huit personnages animés dans la salle « Vénitiennes, vénitiens : qui suis-je ? » Une vraie conversation avec des vénitien.nes du XVIIIe siècle, grâce à l’intelligence artificielle:
« Venise 1481 » : la Venise de la Renaissance dans l’univers d’ »Assassin’s Creed » , un voyage unique dans la Venise de la fin du XVe siècle (1481), une expérience issue de l’univers du jeu vidéo « Assassin’s Creed II »…
LE RÊVE N’EST PAS TERMINÉ… IL RESTE ENCORE BEAUCOUP DE MURS À TRAVERSER DANS L’EXPOSITION!
Commissariat général : Gabriella Belli, historienne de l’art et conservatrice italienne, directrice honoraire de la Fondazione Musei Civici di Venezia avec la collaboration d’Elena Marchetti historienne de l’art et conservatrice du Palais des Doges à la Fondazione Musei Civici di Venezia. Commissaire associé : Yves Ubelmann, président et co-fondateur d’ICONEM START up spécialisée dans la numérisation 3D de sites du patrimoine culturel en péril.
Les textes et photos de cet article sont de Kadia RACHEDI. Merci à elle!
PRATICO-PRATIQUE:
L’ exposition :« VENISE RÉVÉLÉE » est installée jusqu’au 19 février, à l’Opéra Bastille à Paris, Métro: Bastille. Horaires: Lundis de 12h à 20h, du mercredi au dimanche de 10h à 20h, nocturnes les vendredis jusqu’à 22h, fermetures hebdomadaires les mardis.
TARIFS… Là, ça fait moins rêver 🙁 – 16 € – 14 € (demandeur d’emploi) – 12 € (6-25 ans) ; – 6 € (RSA, ASS, minimum vieillesse, scolaires) gratuit pour les enfants de moins de 6 ans
Pour celles et ceux qui ont eu la chance – et le plaisir – de prendre des vacances, il est temps de replier le parasol, ranger la crème solaire et les tongs et de retrouver le chemin des musées!
Pour redémarrer en douceur, on va faire le point sur les livres et les sites qui vous accompagneront dans vos voyages à travers l’Histoire de l’Art.
Les livres:
Si vous recherchez un livre complet sur l’Histoire de l’Art, le Curieux vous conseille: « Histoire de l’Art » de E.H Gombrich chez Phaidon Très accessible au niveau du contenu, grâce à un style simple et direct, il est émaillé de photos de bonne qualité. Un classique!
Et aussi:
« Histoire de l’Art » de J.Thuillier chez Flammarion Chaque époque est évoquée, avec un regard attentif sur l’Art dans tous les pays, en trois volets: architecture, peinture, sculpture. On suit le labyrinthe de l’Histoire de l’Art dans un style précis, accompagné de belles reproductions:
Et encore:
« Histoire universelle de l’Art » ( Traduction de l’ouvrage italien: « Enciclopedia dell’arte ») réalisé par un collectif d’historiens d’Art. Plus « classique » comme facture que les deux autres, il est néanmoins très intéressant, car il propose des informations, bien sur, mais aussi des choix et des prises de position. Il a été édité en 1988 pour « France Loisir »:
il y a également les ouvrages consacrés à des peintres et/ou des périodes précises de l’Histoire de l’Art: – La série « L’ABCdaire » de la Réunion des Musées Nationaux et éditée chez Flammarion, – La série « Découvertes Gallimard » , – Les ouvrages de chez Taschen. Ces ouvrages ont l’avantage d’être très abordables au niveau financier et réellement bien faits et bien documentés!
Sites, blogs et MOOC
On trouve sur Internet beaucoup de sites, de blogs et de MOOC (« Massive Open Online Course » /en français: « Formation en ligne ouverte à tous ») dédiés à l’Histoire de l’Art. Tous les sujets, toutes les époques, tous les styles sont représentés et la sélection que Le Curieux vous propose est forcément un échantillon. Vous devrez aller vous promener avec votre moteur de recherche, pour trouver ce qui vous convient le mieux!
« D’art d’art! » le site de France Télévision qui vous permet de revoir les émissions de Frédéric et Marie-Isabelle Taddeï…. J’adoooore! Il suffit de se créer un compte pour y accéder gratuitement: https://www.france.tv/france-2/d-art-d-art/
Et puis…..Pour cette rentrée Le Curieux a limé ses griffes, brosser ses moustaches, repris son appareil photo et son carnet de notes pour vous emmener découvrir des musées et des expositions à venir qui promettent d’être enrichissantes!
Escalier d’entrée de Maison Rouge Photo: Kadia Rachedi.
… à MAISON ROUGE, musée des
vallées cévenoles.
Dès que l’on pénètre dans l’enceinte de Maison Rouge, on pressent que l’on va vivre un moment hors du commun!
Situé à Saint-Jean-du-Gard, ce musée de la vie cévenole est installé dans une ancienne filature qui ferma ses portes en 1965. Ainsi disparut la dernière filature française de soie…
Dix mille objets exposés sur une superficie de près de 4000 m2, nous plonge dans la vie et les savoir-faire des femmes et des hommes qui ont fait l’histoire des Cévennes.
Une belle construction moderne accolée à la filature, accueille l’écomusée, articulé autour de plusieurs thèmes : l’environnement, les productions agricoles comme la châtaigne, l’olive et les fruitiers, l’élevage, la poterie, les scènes de la vie domestiques etc. Présentés dans des mises en espaces lumineuses et toniques.
La Soie Le bâtiment de la filature abrite une reconstitution magistrale des ateliers, où travaillèrent majoritairement des femmes, soumises à des règles très strictes, tant dans les ateliers que dans leur internat.
En 1850, la ville de Saint-Jean-du-Gard comptait 23 filatures qui employaient 1090 femmes et 150 hommes. « Maison Rouge » est la première filature de soie industrielle à mettre en place un procédé permettant d’utiliser la vapeur pour chauffer les bassines de cocons.
« L’essor de la sériciculture en Cévennes a lieu au XVIIIe siècle suite aux gèles de 1709 touchant gravement les plantations de châtaigniers. On décide alors, pour redresser l’économie, d’investir dans les plantations de mûriers, nourriture exclusive des vers à soie. Le territoire est aménagé : construction de terrasses, aménagements hydrauliques, modification de l’habitat pour développer l’espace pour l’éducation des vers à soie. » (extrait du livret)
Descocons. Photo: Sylvie MaugisVue générale de la magnanerie. Photo: Sylvie MaugisAtelier filature. Photo: Kadia RachediDétail d’un métier. Photo: Sylvie Maugis
Grace à la patience du personnel accueillant, j’ai enfin réussi à comprendre l’histoire du vers à soie! Et bien, ce n’est pas une sinécure: gavé de feuilles de mûriers pour engraisser, ce drôle d’animal va fabriquer sa propre prison (une prison de soie, certes..) puis, à peine transformé en papillon, il se reproduit, les mâles meurent illico et les femelles juste après la ponte… À y réfléchir, notre vie n’est pas si éloignée.. Mais ceci est une autre histoire 🙂
Captures d’écran du superbe film de Michel Verdier: « Histoire de la soie en Cévennes »
Accès aux jardins Photo: Sylvie Maugis
Dans le parc, à l’arrière de la filature, dominant la rivière, se trouvent une éolienne et un salon de thé. De plan carré, reposant sur un socle de pierre et terminée par une pyramide tronquée, coiffée d’une balustrade très simple de fer forgé, l’éolienne avec ses 12 ouvertures inférieures fut construite à la fin du XIXe siècle pour actionner une pompe. Le salon de thé, petit édifice à deux niveaux de briques revêtu d’un placage de pierres, surmonté d’un toit plat orné d’une balustrade en pierre, dénote une recherche esthétique surprenante en milieu industriel. Il semble que ce pavillon, apparenté au style colonial, fut conçu après 1850, pour la détente ou pour recevoir les hôtes dans un cadre exotique, évoquant l’Extrême- Orient et les origines de la soie.
5 rue de l’Industrie et 35 grand’rue à Saint-Jean-du-Gard (30) 04 66 85 10 48