Une richesse insoupçonnée…
Vous connaissez probablement Millau dans l’Aveyron, car, depuis décembre 2004, la traversée du viaduc le plus haut du monde a éradiqué les bouchons exaspérants, refrains en ritournelles des JT de l’été.
Cette ville toute serrée autour du Tarn, que vous admirez avant de payer le péage, abrite un des musées les plus étonnants de la Région!
Derrière la façade un peu austère de l’hôtel de Pegayrolles se nichent de véritables trésors.
Au rez de chaussée le personnel d’accueil vous expliquera les différents parcours possibles en accès libres:
- Au sous-sol la collection de protohistoire, de l’antiquité gallo-romaine et du Moyen-Âge,
- La paléontologie et les expositions temporaires au Rez de Chaussée,
- La mégisserie, la ganterie et la salle dédiée à Emma Calvé au premier étage.
Les collections et les vestiges
Dans la semi obscurité, je descends avec précaution vers le sous-sol, pour « revisiter l’histoire », comme me promet le fascicule, avec une certaine appréhension de tomber sur des vitrines poussiéreuses et mal éclairées…
UNE BELLE SURPRISE!
De salles en salles, je vais m’émerveiller devant une scénographie lumineuse et intelligente, à la fois didactique et ludique.
Panneaux explicatifs clairs et concis, projections vidéo rythment la visite.
Les nombreux fossiles et empreintes de reptiles présentés, datant du Cambrien au Jurassique, les vestiges d’artisanat du bronze de la protohistoire, les céramiques sigillées de l’époque gallo-romaine jusqu’aux éléments de nécropoles médiévales me permettent de retracer les sources de la vie des Grands Causses.
La plupart des objets exposés proviennent des fouilles du site archéologique de la Graufesenque, proche de Millau et visitable également.
PODCAST 1
Katia FERSING, Directrice du musée, nous parle de son métier:
Mégisserie et ganterie
Je suis et resterai toujours fascinée par les écomusées!
Ces traces de l’histoire ouvrière, du travail, des savoirs-faire et des luttes me passionnent et, au musée de Millau, j’ai découvert un nouveau pan de cette histoire: la ganterie.
Dans une première salle on entre dans une mégisserie où sont présentés les différents aspects du travail de la transformation des peaux brutes en peaux fines, puis le tannage et la teinture.
Au contraire du « tanneur » qui travaille le gros cuir des gros bovins, avec acharnement et obstination – d’ailleurs ne dit-on pas « être tanné » quand on sature de quelque chose? – le « mégissier » traite les peaux souples de petites dimension destinées à la ganterie.
Le métier demande de la persévérance et de la précision pour affiner la peau qui servira les gantiers. Les dures conditions de travail font des 21 étapes de la transformation de la peau, une aventure difficile et rude.
Une fois les peaux tannées, entre en scène le travail des gantiers.
« L’odeur du cuir est là: subtile, douce, pénétrante… Si quotidienne sans doute aux narines du gantier, qu’il ne la sent même plus, paraît-il… L’ambiance de l’atelier est celle d’un harmonieux désordre. Nous sommes dans un univers pluriel où tous les éléments matériels s’organisent en équipes (…)
Extrait de « Un métier dans la peau » de Élisabeth Baillon.
Au sein des espaces de l’exposition permanente où l’on retrouve des reconstitutions d’ateliers, des projections vidéo, et beaucoup de photos, sont abordés les multiples aspects techniques, fonctionnels, esthétiques ou symboliques du gant ainsi que l’histoire économique et sociale de cette industrie peaussière ayant contribué à faire de la ville de Millau, au début du XX° siècle, la Capitale européenne de la ganterie.
Avant de quitter le « Musée de Millau et des Grands Causses », je vais fouiner dans la toute petite librairie pour dénicher deux ouvrages vraiment passionnants:
– « Un métier dans la peau » d’E.Baillon
– « Paroles ouvrières, Paroles gantières » de M.Fournier et M.Delmouny
Contact musée: www.millau.fr
PODCAST 2
Katia Fersing nous présente la prochaine exposition temporaire et les animations autour:
Il fait beau sur Millau et après ce moment suspendu dans l’histoire, mon humeur va me porter – bien entendu – vers le Viaduc 🙂