Pour terminer joyeusement cette incroyable année, nous allons retrouver « l’esprit enfantin » du peintre Joan Miro. Considéré comme l’un des représentants majeur du courant surréaliste, Joan Miro, peintre, sculpteur et céramiste catalan est né à Barcelone en 1893 et il décédera 90 ans plus tard, le jour de Noël…
Confiné!
Jeune adulte, Joan Miro, atteint du typhus, doit rester confiné à la campagne. Il découvre alors la région de Tarragone et ses couleurs très particulières de terres ensoleillées et d’oliviers… Et c’est là qu’il va commencer son Oeuvre.
Il s’invente un monde de symboles étranges et multicolores autour de thèmes comme le ciel et les planètes, la maternité, les oiseaux etc. Comme il le dit lui-même, il veut s’abandonner à « la dictée de l’inconscient ». Joan Miro n’a jamais souhaité imposer de « clefs » à la lecture de ses tableaux. Il préférait que chacune et chacun puissent se fabriquer son propre monde imaginaire coloré! En 1920, à la fin de la terrible guerre de 14-18, il s’installera à Paris où il rencontre les Surréalistes et participe activement à ce mouvement . (cf paragraphe sur le Surréalisme et le podcast.)
Dès les années 1940, il va se consacrer plus particulièrement à la sculpture, à laquelle il donnera la force des couleurs primaires éclatantes qu’il chérissait tant!
Joan Miro a réalisé près de 2000 peintures, 5000 dessins, 500 sculptures et 400 céramiques!
La Fondation Joan Miro à Barcelone
Barcelone me manque beaucoup en ce moment et particulièrement ce lieu unique que l’on peut visiter et revisiter sans jamais se lasser! Les grandes salles claires baignées de lumière et les nombreuses terrasses accueillent les oeuvres multiples de l’artiste, qui pétillent devant nos yeux!
La Fondation Joan MIRO a ouvert à Barcelone, en 1975. Elle regroupe un important fonds d’oeuvres offert par l’artiste. D’autres lieux possèdent d’importantes collections d’œuvres de Miró, comme la Fondation Pilar et Joan Miro de Palma de Majorque, où le peintre a terminé sa vie, le Musée National d’Art Moderne de Paris et ceux de Lille et de New-York.
LE SURRÉALISME
« Il y eut la guerre, celle de 14-18. Une génération entière sacrifiée à des fins incertaines. Dans ce contexte de sang et de boue naît le Surréalisme. Littérature et peinture se rejoignent pour remettre en cause activement une civilisation faite de contraintes et d’exclusions. Entre le rêve et l’action, entre la création poétique et la tentation révolutionnaire, les surréalistes veulent transformer le monde. De provocations en expériences psychiques, de déclarations en manifestes, le groupe est traversé par les luttes politiques et les ruptures tonitruantes. Sur les pas des poètes – Breton, Soupault, Éluard, Péret – il y eut des peintres, des photographes et des cinéastes : Dali, Ernst, Tanguy, Magritte, Man Ray, Bunuel »
Texte de présentation du petit ouvrage indispensable de Jean-Luc Rispail: « Les surréalistes. Une génération entre le rêve et l’action » Éditions Découvertes Gallimard
PODCASTS
Le premier podcast est un petit documentaire sur Joan Miro à Paris. Le second une animation sur l’oeuvre de Miro pour les « ninos »… En espagnol 🙂
Confinés, déconfinés, reconfinés … Déconfits! J’avais prévu plein de visites de musées passionnants pour vous faire rêver en cette fin damnée… Mais là, c’est derrière vos ordis que je dois vous faire voyager! Alors, je ne peux que vous inviter à relire les précédents articles du Curieux pour savourer tous les joyaux de l’Art que je vous ai présentés depuis sa création…
Tiens… Joyaux… J’ai écrit « Joyaux »? Bijoux, pierres précieuses, cristal, verre, meubles aux formes incroyablement douces et rondes, flacons de parfum, rambardes de balcons, libellules, paons… D’un clic, je vais vous transporter dans les temples de la folie Art Nouveau… C’est durant un séjour de fin de printemps que mon « amie-belle-soeur » m’avait concocté sur le thème de : « La Lorraine Art Nouveau », que j’ai découvert les façades étonnantes de Nancy, visité la Villa Majorelle et le Musée Lalique…
La « Villa Majorelle »
La Villa Majorelle est une maison emblématique car elle est la première maison entièrement Art nouveau de Nancy. Elle est l’oeuvre de l’architecte Henri Sauvage pour l’artiste Louis Majorelle . Elle futconstruite vers 1901-1902 et est classée Monument Historique. Ouverte au public depuis 1997, rénovée dernièrement, la Villa Majorelle témoigne toujours, tant dans son architecture extérieure que dans sa décoration intérieure, de la notion d’unité de l’art prônée par les artistes membres de « l’École de Nancy ».
« L’École de Nancy »: Ses fondateurs définissent l’école de Nancy comme une « sorte de syndicat des industriels d’art et des artistes décorateurs, qui s’efforce de constituer en province, pour la défense et le développement des intérêts industriels, ouvriers et commerciaux du pays, des milieux d’enseignement et de culture favorables à l’épanouissement des industries d’art » L’inspiration majeure de ces artistes est puisée dans les formes végétales et animales: libellules, ombelles, cucurbitacés etc. Réalisées en verre, cristal, fer, bois ou acier, ces oeuvres permettront à l’art d’entrer dans les maisons.
Le Musée Lalique…
Puis, niché entre l’Alsace et la Lorraine, le magnifique Musée LALIQUE m’a ouvert ses portes! René Lalique: Né en 1860 à Aÿ en Champagne et décédé en 1945 à Paris, René Lalique a marqué de sa personnalité l’Art nouveau puis l’Art Déco, aux styles diamétralement opposés.
L’inventeur du bijou moderne Puisant son inspiration dans la nature et ayant l’audace d’utiliser le corps féminin comme élément d’ornementation, René Lalique apporte à la joaillerie des renouveaux imprévus. Il n’hésite pas à associer à l’or et aux pierres précieuses des matières jusque là peu utilisées et peu considérées, telles que la corne, l’ivoire, les pierres semi-précieuses, l’émail et bien entendu le verre. A ses yeux, mieux vaut la recherche du beau que l’affichage du luxe… L’esprit reprend le pas sur la matière. À ses débuts, les bijoux avant-gardistes de René Lalique plaisent principalement à une élite intellectuelle et artistique, éloignée des conventions, capable d’apprécier la beauté d’un objet malgré la relative pauvreté des matériaux utilisés. Entre 1891 et 1894, la grande comédienne Sarah Bernhardt lui achète diadèmes, colliers, ceintures et autres accessoires de scène aux dimensions spectaculaires, conçus en fonction de ses rôles. Ainsi assure-t-elle à la fois la gloire et la notoriété à René Lalique!
L’Exposition Universelle de 1900 René Lalique connaît un triomphe sans égal à l’Exposition universelle de 1900! Son stand fait sensation, ses œuvres novatrices sont unanimement admirées et le voilà promu Officier de la Légion d’honneur. Dès lors, il reçoit des commandes du monde entier! Qui dit succès, dit également tentatives d’imitation. Mais René Lalique est loin d’en être flatté: inventeur qui ne veut suivre personne, il déteste être suivi. Las d’être plagié, il va progressivement se tourner vers d’autres horizons. Le verre l’attire depuis quelques temps déjà. Une nouvelle carrière se profile…
L’attrait magique du verre Les premières expérimentations de René Lalique dans le domaine du verre remontent aux années 1890. Les procédés de fabrication des bijoux le familiarisent avec les matières vitrifiables, et c’est sans doute grâce à l’émail qu’il découvre le verre. Le gravant et le sertissant, il l’utilise progressivement pour remplacer les gemmes ( pierres fines). Translucide et transparent comme elles, le verre a l’avantage de pouvoir être conçu et fabriqué en fonction du projet final. René Lalique crée également de petits objets, vases et sculptures, selon la technique de la cire perdue. Un peu plus tard, il expérimente la technique du soufflage dans un moule, mais un moule précieux, en argent ciselé, restant solidaire du verre qu’il enserre pour devenir monture.
Peu à peu, René Lalique diversifie ses productions. En 1912, maîtrisant parfaitement les techniques, il décide de se consacrer de façon exclusive au verre. Il organise alors sa dernière exposition de bijoux et le grand public le découvre maître-verrier. Bijoutier d’avant-garde, René Lalique, en devenant verrier, se démarque également de ses prédécesseurs. Il délaisse le verre multicouche aux couleurs variées au profit de la limpidité et de la transparence, qualités naturelles du verre. Au niveau des formes aussi, il affirme sa différence.
Rue du Hochberg à Wingen-sur-Moder ( 67) tel: 03 88 89 08 14 / www. musee-lalique.com
Dans un musée quasi désert, j’ai pu approcher la Joconde et la regarder dans les yeux. Paris s’était vidé ce mois d’Octobre ( Enfin… Les musées, parce que pour les cafés et les restos , c’était autre chose… Chaque patron sortant son exception: brasserie ou café? resto ou brasserie? Et le flou avait rempli les terrasses et les arrières salles des brasseries… ) J’ai terminé mon voyage par la visite du Louvre.
C’est quand même incroyable que ce petit tableau (77 cm x 53 cm) soit aussi mondialement connu et que les amateur.es se précipitent par centaines, font la queue parfois très longtemps, juste pour l’apercevoir et tenter de la photographier! D’ailleurs c’est ce que j’ai fait: en sortant de « La Petite Galerie » du Louvre (voir article précédent) j’ai réussi à me perdre – avec délectation, je l’avoue – dans les grandes salles vides où de magnifiques tableaux avaient presque l’air d’avoir une vie propre, à l’abri des foules bruyantes habituelles… Où les sols des salles de mosaïques pouvaient profiter de la lumière des plafonds de verre.
On peut avancer plusieurs hypothèses quant à cet engouement pour cette « Gioconda »: – Le mystère entourant sa création: le « Portrait de Mona Lisa », de Léonard de Vinci, a été réalisé – d’après les expert.es – entre 1503 et 1506 ou entre 1513 et 1516, voire peut-être même 1519 (!!). Il représente très surement Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, (d’où son nom « La Joconde » puisque « femme de.. » ) 🙂 – Son vol, au début du XIX° siècle par un italien qui voulait le rendre à son pays (cf le podcast en fin d’article) qui fit l’objet d’articles de Presse dans le monde entier, et la rendit célèbrissime, – Ses particularités: c’est un portrait de femme et non d’icône religieuse, Mona Lisa sourit délicatement, et c’est le seul portrait de l’époque où une femme sourit, le paysage en arrière-plan à perte de vue et ce regard bienveillant qu’elle pose rien que sur moi!
N’empêche: « Waouh! Elle est trop belle! » Et on se précipite à la librairie du rez de chaussée, sous la verrière de la pyramide de l’entrée, pour ramener un magnet ou un cahier ou une affiche… … Quelque chose de ce sourire, de ce regard et de ce si délicieux moment!
PODCASTS:
Le Curieux a fait une découverte: « ARTIPS »:http:/artips.fr Des anecdotes savoureuses et authentiques sur l’Art, gratuitement, chez vous…
Et ARTIPS nous propose un lien vers un document incroyable: l’inauguration de l’exposition de la Joconde à Washington, en présence de JF et Jackie Kennedy et André Malraux:
Ce qui m’a peut-être le plus impressionné lors de mon rapide séjour parisien d’Octobre, c’est la visite du musée du Louvre quasiment désert! Déambuler dans d’immenses salles vides ornées de tableaux mythiques, se faire peur en s’imaginant enfermée et chercher Belphégor… Est-ce que je rêve? La Covid a éloigné les touristes de la Capitale et dans la « Petite Galerie » nous n’étions que deux ce matin d’automne.
« La Petite Galerie » du Louvre est un espace de 250 mètres carrés, dédié à l’éducation artistique. Jusqu’au 5 juillet 2021(Prolongation exceptionnelle), elle présente l’exposition: « Figure d’artiste » .
C’est à la Renaissance que les artistes affirment leur indépendance et revendiquent la particularité de leur statut. Cette exposition propose d’explorer la manière dont le créateur est passé du statut d’artisan, pour la plupart du temps anonyme à l’époque antique, à celui d’artiste célébré, à partir de la Renaissance. L’exposition est composée d’une quarantaine d’œuvres réparties dans quatre salles et décrit l’émergence et l’affirmation de la figure de l’artiste, de l’Antiquité au XIXe siècle :
Signatures Signer son oeuvre exprime la volonté de l’artisan d’affirmer son savoir-faire et devient l’identité de l’artiste.
Autoportraits A la Renaissance, les artistes s’échappent de leur statut d’artisan en développant le genre de l’autoportrait, ancêtre de nos « selfies » 🙂 Parmi les plus célèbres autoportraits présents dans l’expo, Albrecht Dürer et son Portrait de l’artiste tenant un chardon (1493), qui est l’affiche de l’exposition, et le Portrait de l’artiste au chevalet de Rembrandt (1660).
Vie d’artistes La littérature aime présenter les artistes comme des créateurs de génie dignes d’être racontés et deviennent ainsi des sujets à part entière. Les vies d’artistes antiques deviennent aussi source d’inspiration.
Cette statuette évoque une anecdote transmise dès l’Antiquité par les auteurs anciens. Elle met en scène Phryné, maîtresse et modèle de Praxitèle, le célèbre sculpteur du IVe siècle avant J.-C. La courtisane, accusée d’impiété, se dénuda pour subjuguer ses juges. Praxitèle, inspiré par ce modèle, aurait ainsi créé le premier nu de la statuaire grecque.
Le Salon « Le Salon » est la première exposition temporaire d’art contemporain et permet la reconnaissance des artistes, agréée par l’Académie Royale de Peinture, et a lieu au salon carré du Louvre. Ce nom va être utilisé plus tard pour désigner des expositions importantes et novatrices: « Le Salon des impressionnistes », » Le Salon des Indépendants », « Le Salon d’automne »etc. C’est à ces occasions que naîtront quelques scandales et la notion de critique d’Art…
« La Petite Galerie » du Louvre est, bien entendu, fermée jusqu’à début décembre!
Si vous habitez loin de Paris, ou en attendant le déconfinement, le Curieux vous propose de regarder ce teaser et vous trouverez également sur Youtube la conférence de présentation de « Figure d’Artiste »… passionnante!
Comme je vous le racontais la semaine dernière, Eugène Delacroix s’était installé rue Furstenberg à Paris pour être proche de l’église Saint Sulpice, car la Ville de Paris, propriétaire de l’édifice, lui avait commandé la déco d’une chapelle: la chapelle des saints anges, à laquelle il travailla de 1850 à 1861. L’église Saint-Sulpice est la plus grande église de Paris et on pense qu’elle fut construite sur cent ans, entre 1646 et 1745! Actuellement, suite à l’incendie de Notre Dame en 2019, elle fait office de cathédrale pour les grandes cérémonies. La façade néo-classique est plutôt austère et l’intérieur assez grandiose est intéressant pour qui aime l’architecture cultuelle .
Dès l’entrée, à droite, on peut admirer le travail de Delacroix dans la chapelle des saints anges: deux grandes fresques représentent l’une le combat de Jacob avec l’ange et l’autre Héliodore chassé du temple puis, au plafond, Saint Michel terrassant le dragon.
LE GNOMON
Saint-Sulpice abrite un élément insolite :un gnomon du 18e siècle. Mais… Qu’est-ce donc qu’un gnomon ? “Gnomon” est un mot grec qui signifie “moyen de savoir”. Il s’agit d’un outil de mesure installé dans l’église Saint-Sulpice en 1727, permettant à l’époque de déterminer la date précise de Pâques. C’est un obélisque en marbre blanc de 10,72 m de hauteur, au pied duquel fut tracée une méridienne matérialisée par une réglette de laiton incrustée dans le dallage de l’église. On installa également dans le vitrail du transept sud une lentille placée à une hauteur de 24m. Les rayons du soleil concentrés par la lentille frappent l’obélisque ou la ligne de laiton au sol. C’est à partir de là que l’on mesurait les solstices d’été et d’hiver ainsi que les équinoxes marquant respectivement le début du printemps et de l’automne.
Dans le film « Da Vinci Code », réalisé en 2006 par Ron Howard, le meurtrier se rend à l’église Saint-Sulpice pour trouver la clé de voûte dissimulée dans l’église qui serait « un monument construit sur les ruines d’un ancien temple dédié à la déesse Isis » (Magie de la fiction!). Et dans le roman d’où est tiré le film, l’auteur, Dan Brown, décrit la ligne du gnomon : » Enchâssée dans le sol de granit, une fine baguette de laiton poli luisait entre les pierres grises, une ligne dorée, graduée comme une règle (… ) » Il la définit comme étant la « Rose Ligne », une ligne partageant la France en deux parties égales. L’actuel curé de Saint-Sulpice a placé des panneaux explicatifs afin de rétablir la vérité : « La ligne matérialisée sur le sol de l’église et sur la pyramide où elle se prolonge fait partie du gnomon astronomique, établi ici en 1793. Elle n’a jamais été appelée « Rose Ligne ».
Église St Sulpice: Place St Sulpice 75006 PARIS
Il est recommandé de visiter en dehors des heures de messes, car certains accès sont alors réservés!
Lien vers un site richement documenté sur l’église Saint Sulpice: https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Paris/Paris-Saint-Sulpice
Les maisons d’artistes sont fascinantes! Après le musée Bourdelle, je suis allée rencontrer Eugène Delacroix dans sa jolie maison au fond d’une cour donnant sur la place Furstenberg à Paris. Sur deux étages et surplombant un jardin caché et fleuri, elle reflète bien la vie de ce peintre dont l’oeuvre n’est pas si connu! Eugène Delacroix s’est installé rue de Fürstenberg en 1857, pour se rapprocher de l’église Saint-Sulpice dont il avait été chargé de décorer une chapelle. Il y vécut jusqu’à sa mort en 1863. Aujourd’hui, le musée Eugène Delacroix est rattaché à l’établissement public du musée du Louvre.
L’appartement s’organise autour d’un petit corridor qui servait du temps de Delacroix d’antichambre à son appartement. L’ancienne salle à manger, la chambre et le salon de Delacroix abritent aujourd’hui les collections du musée – peintures, dessins, estampes, écrits de l’artiste. La dernière salle de l’appartement, autrefois bibliothèque du peintre, donne sur le jardin, et lui en permet l’accès.
Évidemment, vous ne retrouverez pas dans ce musée les tableaux les plus réputés de l’artiste comme: « La liberté guidant le peuple », car elles sont dans les grands musées du monde. (Et celui-là au musée du Louvre à Paris.)
Par contre, dans ce musée-atelier, on pourra voir les esquisses de ses principaux tableaux, ses outils de peintre , des objets personnels etc.
Très belle visite virtuelle du musée Delacroix https://Youtu.be/lbCdJZeYfr8
Musée DELACROIX: Place Furstenberg. Paris. Du mercredi au lundi de 9h30 à 17h30.Réservation obligatoire: 01 44 41 86 50
(…) « C’est bien connu, le chat squatte depuis bien longtemps le monde de l’art : des pyramides égyptiennes aux peintures de Goya, des estampes de Steinlein aux photographies de Willy Ronis… Avec ceux de Colette (Kiki la Doucette), le Bé-bert de Céline, le Lucifer de Disney et le Fritz de Crumb, le chat est passé depuis longtemps d’objet à sujet. Il existe par lui-même. Le Chat de Philippe Geluck, en est un, un sacré sujet. Aussi générique que singulier. En toute inertie et conscience de soi, ce chat pérore, commente et explique. Le Chat de Geluck a un avis autorisé. Ce chat noir est une figure notoire, entre l’encyclopédie sur pattes (qu’on voit mal, les pattes bien sûr, cachées par le bidon) et les brèves de comptoir. Le Chat, comme d’autres disent pompeusement Le Bon Sens, a un avis sur l’art, l’histoire des arts, les artistes. Le Chat est philosophe, vaut bien des kilomètres de rayons de livres sur l’esthétique des arts, péroraison partagée par quelques-uns. Et c’est ainsi qu’il est devenu l’ami de Soulages qui comme chacun le sait travaille dans le noir – je connais un chat appelé Outrenoir faisant banquette dans un appartement parisien-. Geluck a réalisé peintures et dessins du Chat commentant lestement, doctement l’œuvre du peintre. Cet hiver, Le Chat de Geluck tracera son chemin dans les œuvres du peintre, au musée Soulages… Avec ses commentaires avisés. Mystère et patte de velours, comme dit Fantômas. Surprise !Le parcours du Chat de Geluck dans l’univers de Soulages est un ensemble de dessins, des inédits de l’été, et quelques peintures sur toile dispersées dans le musée, dans le hall, en contrepoint des œuvres du Maître : contrepieds allégoriques et roulades sémantiques. A cette occasion un journal collector sera publié, avec des notices, des textes et des images, des tutos et des jeux pour le jeune public. Un tabloïd de musée écrit par des spécialistes confirmés, exempts de toute ratiocination. Hop ! »
Texte deBenoit DECRON Conservateur en chef du Patrimoine. directeur du musée Soulages de Rodez
Franchement j’avais peur…
Peur que Le Chat broie du noir! (ne cherchez pas de contrepêtrie avec « brou de noix »: il n’y en a pas!) Le Chat, au contraire, est en pleine forme : il exposera ses sculptures en bronze sur les Champs-Élysées à Paris au printemps prochain (Et j’espère vivement qu’il aura réalisé celle où Le Chat écrase une voiture avec ce titre: « C’est la première fois qu’un chat écrase une voiture » ) et ouvrira à Bruxelles SON musée en 2024… À Rodez, le dessinateur belge Philippe Geluck a choisi de lancer un jeune peintre nommé Pierre Soulages. Son célèbre personnage « Le Chat » accroche ses remarques, ses plaisanteries, ses jeux de mots et ses réflexions sur l’Histoire de l’Art et sur l’oeuvre de Pierre Soulages, au Musée de Rodez, jusqu’au printemps 2021.
J’ai eu le privilège de suivre la visite de l’exposition des peintures de Philippe Geluck dans la collection Soulages, en présence de Benoît Decron (Directeur du musée Soulages) et du dessinateur en personne. Philippe Geluck est quelqu’un d’une fine intelligence, très cultivé et drôle. Il nous propulse, l’air de rien, dans son univers avec humour et auto-dérision.
Le Chat c’est lui, lui c’est Le Chat… Incisif mais jamais méchant, critique mais jamais revanchard. Il (Geluck ou le Chat? Le Chat ou Geluck?) a toujours été proche des grands maîtres de l’Histoire de l’Art, les regardant à travers ses yeux perçants et son crayon aigu: La Vénus de Milo, La Joconde, Picasso, Munch, Courbet, Mondrian et Soulages. Il dit de Soulages: « On sait tous où on était le jour de l’assassinat de Kennedy ou le 11 septembre 2001, moi, je me souviens du jour où j’ai vu un tableau de Soulages! » Tout aussi sérieusement, il dit » Le bleu d’Yves Klein, c’est jamais qu’une soupe de Schtroumpfs » Coup de griffe? Non, juste une façon d’être joyeusement irrévérencieux car le « Bleu Klein » est à jamais une merveille, une invention étonnante!
Une bulle de bonne humeur
Cette visite a été un moment suspendu dans cette période un peu morose, tant Philippe Geluck irradie la sympathie! Né à Bruxelles en 1954, il est dessinateur, peintre, humoriste et l’on sent – tout au long de la visite – qu’il fut aussi comédien! Il emmène son public à la découverte de l’oeuvre de Pierre Soulages en racontant des anecdotes et en nous faisant partager ses émotions et ses coups de coeur pour le peintre et pour son épouse Colette.
Et, réellement, c’est émouvant les apparitions du Chat dans ces grandes salles de musée! Cette complicité entre les deux artistes bouscule notre vision des « outrenoirs » et je suis convaincue que les visiteurs, grâce à l’humour décalé du félin, désacralisent le côté imposant de l’oeuvre et le regardent peut-être de façon plus détendue, car Le Chat met à l’aise… Et d’ailleurs, ce vendredi de vacances scolaires, plein de monde se pressait au musée, beaucoup de jeunes et d’enfants, contrairement aux musées parisiens vidés de leurs publics… Et les visiteurs ne cachaient pas leur étonnement et leur ravissement de voir que l’auteur du Chat était là, et la « visite de Presse » s’est prolongée en séance de dédicace avec le public enthousiaste!
LE CHAT rencontre Soulages
Le Chat aussi se moque de son géniteur et de Pierre Soulages ! J’aime particulièrement ce dessin où Pierre Soulages et Philippe Geluck – tous deux de dos – regardent des portraits du Chat accrochés à côté de peintures de Soulages. Soulages: « Au fond, est-ce que Le Chat, ce n’est pas toujours un peu la même chose? » Geluck lui rétorque: « Je ne sais pas si tu es le mieux placé pour me dire ça! »
Se moquer? Caricaturer?
En fin de visite, un journaliste demande à Philippe Geluck son ressenti après l’assassinat de Samuel Paty.:
Et je ne peux terminer cet article sans vous faire partager la dédicace de Philippe Geluck pour l’Art d’être curieux:
Quand j’ai commencé à réfléchir sur ce blog, il y a six mois, j’ai écrit un texte… Ce soir, il est malheureusement d’actualité… Je voudrais le dédier à Samuel Paty.
« LE PROF DU LYCÉE Le prof du lycée c’est celle ou celui qui, quarante ans plus tard, vous revient en mémoire au détour d’une anecdote … J’en ai… Plein au final ! La première c’est Madame Souriau, la prof de philo du lycée expérimental de Sèvres.. 50 ans, « Vierge et fière de l’être » avait-elle crié, s’adressant exclusivement aux filles, après avoir fait sortir les garçons, juste après Mai 68… Toujours au Lycée de Sèvres: une prof. d’anglais débutante qui nous a apprivoisé.es avec les textes des Beatles… » When I’m sixty four »… Je continues à en connaître les mots par coeur… Et à écouter les Beatles… Une jeune Assistante Sociale qui pensait nous faire découvrir la sexualité, alors que nous étions consterné.es de devoir nous cotiser pour permettre aux copines d’aller avorter en Angleterre… Mais restait à l’écoute de nos interrogations cachées. Et cette prof d’Italien qui nous avait fait apprendre par coeur: « Era una volta, un gato che aveva una moglie capriciosa » ( « Il était une fois un matou qui avait une épouse capricieuse ») En plein essort des mouvements féministes… Je comprends pourquoi je suis toujours aussi mauvaise en Italien 🙂 L’atelier vidéo avec Monsieur Bellanger, le soir dans le lycée désert, avec lequel on avait réalisé un délirant documentaire sur Diderot, et que j’ai retrouvé des années plus tard sur un festival de cinéma où je présentais un de mes films ! Et son regard si fier… Waouh! Et puis le lycée technique après le bac Arts Plastiques. L’envie de l’Art… Mais comment…? Là… Une année.. Juste pour tout expérimenter ! Monsieur Moninot qui m’encourage sur une sculpture de femme enceinte qui fait rigoler les copines… Et qui me dit: « N’écoutes pas.. Fais ce que tu veux et comme tu veux, toujours, tu entends : TOUJOURS ! » Monsieur … le grand maître tapissier et sa grande gentillesse… Et celles et ceux dont j’ai aussi oublié le nom, mais qui ont façonné mon adolescence et mon amour de l’Art… Toutes et tous m’ont permis de grandir avec la Culture et l’Art… Toutes et tous m’ont permis de pouvoir analyser … Toutes et tous m’ont permis d’être juste un être humain curieux de tout… Je leur dédie ce modeste blog.«
Sous un petit crachin insidieux, je suis allée dans le quartier Montparnasse me réfugier dans le musée-atelier du sculpteur Antoine Bourdelle. Plusieurs ailes de bâtiments, nichées dans un incroyable jardin-jungle, abritent ce musée. Une première salle, très haute de plafond, accueille ses sculptures monumentales et les autres permettent de faire connaissance avec ce sculpteur, contemporain de Rodin.
Actuellement, une exposition présente ses nombreuses déclinaisons de bustes de Beethoven… Curieux « pour le coup »!
Pour la petite histoire rapide, le jeune Antoine Bourdelle (né en 1861 à Montauban) était tellement passionné par le dessin que ses instituteurs le laissaient crayonner, dans son coin, sans essayer de le forcer à ingurgiter l’enseignement, plutôt rébarbatif, de l’époque! Il quittera tout de même l’école à 13 ans pour seconder son père ébéniste. Beaucoup plus tard, il sera reçu second au concours de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris, (et je témoigne que ce n’est pas de la tarte!) et en 1900 participe à l’Exposition Universelle de Paris, qui marquera un tournant dans sa carrière, comme ses rencontres avec Auguste Rodin et Camille Claudel. Il enseignera aussi et un certain Alberto Giacometti sera son élève… Il loue un modeste atelier à Montparnasse, qui est devenu aujourd’hui propriété de la Ville de Paris et – il faut le noter – gratuit, comme tous les Musées de la Ville de Paris, ce qui n’est pas le cas des musées nationaux trop souvent hors de prix… Ce n’est pas négligeable, comme avait l’air de le penser mon banquier à mon retour de ma semaine de parisienne!
Le PODCAST du CURIEUX
Cette visite du musée Bourdelle nous donne l’occasion de parler des techniques de moulage et d’écouter Hugues Pétérelle,mouleur statuaire et plasticien.
Quelques moulages réalisés par Hugues Pétérelle Photos: Hugues Pétérelle
Musée Bourdelle: 18 rue Antoine Bourdelle 75015 PARIS Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h Entrée libre. https://www.bourdelle.paris.fr/ Leur site est très bien réalisé et attractif.
Gageure ou inconscience que de « monter » à Paris en ces temps de pandémie et d’alerte maximale? Mais les gens sont très prudents et respectueux et les musées… Vides… Un véritable régal !
1) ARCHITECTURE ET PATRIMOINE
Très émouvant pour moi de retrouver la « Cité de l’Architecture et du Patrimoine » à côté du Théâtre de Chaillot, place du Trocadéro, où j’ai passé de longues heures, adolescente, avec ma professeure d’Histoire de l’Art, à dessiner les tympans, les nartex et autres joyaux de l’architecture romane. Ce qui a été surprenant pour moi, c’est que bien que j’ai vu, revu, dessiné, étudié leurs moulages… Ces lieux de l’art roman m’ont quand même provoqué une vraie émotion quand je les ai vu « en vrai ». Je n’oublierai jamais ma « rencontre » avec l’abbaye de Vézelay et sa « petite soeur » de Saint-Père sous Vézelay, en Bourgogne. À tel point que, si je passe à moins de 100 km, je ne peux m’empêcher d’y retourner!
Mais revenons à Paris, dans la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Tout le rez-de-chaussée nous raconte l’art roman puis l’art gothique et à l’étage nous propose des reproductions de bâtiments plus récents qui ont marqué notre architecture. On est saisi.es, dès l’entrée, par les majestueux moulages grandeur nature des abbayes de Vézelay, d’Autun, de Moissac et bien d’autres, datant du Moyen-Âge. Plus loin, en ordre chronologique, nous admirerons les réalisations de l’art gothique des Cathédrales de Chartres, de Reims ou de Strasbourg.
NOTRE–DAME de PARIS
Une salle est dédiée à la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, détruite par un incendie en avril 2019.
Sur tout le parcours du musée, des bornes multimédias, des vitrines didactiques et des tables lumineuses permettent d’approcher des détails de ces oeuvres et d’en comprendre l’histoire ou les techniques de réalisations, comme le moulage ou le vitrail. Des guides de « médiation » vous proposent également des explications ou accompagnent votre visite.
ÉCOUTONS…
Avant de monter vers les réalisations architecturales plus récentes, le Curieux vous propose de rencontrer Anne, Docteure en Histoire de l’Art Médiéval et Éducatrice de Jeunes Enfants…Passions… Déceptions… Et… Passions!
ARCHITECTURE MODERNE
Au premier étage, la Galerie d’Architecture Moderne et Contemporaine présente les réalisations les plus remarquables, depuis 1851. » (…) C’est un musée d’architecture unique en son genre, qui invite son public, néophyte ou amateur, à observer les édifices et le cadre urbain qui les entoure, pour en comprendre les enjeux et mieux les protéger (…) » (Extrait d’un entretien avec Corinne Bélier, conservatrice de la galerie d’architecture moderne et contemporaine, édité par la revue « Beaux Arts »)
Cité de l’Architecture et du Patrimoine Place du Trocadéro. Paris. Métro: « Trocadéro ». Ouvert tous les jours, sauf mardis, de 11h à 19h. Entrée: 9 euros.
Toutes les photos (sauf celles de Vézelay) et l’interview de Anne ont été réalisées par Sylvie Maugis.