Société Protectrice des Animaux


Portes Ouvertes de la SPA les 7 et 8 octobre 2023,
Partout en France!

Il est parfois compliqué de changer nos petites habitudes… Mais l’amour nous fait pousser des ailes ! 
Rendez-vous aux Portes Ouvertes de la SPA les 7 et 8 octobre prochains et découvrez si vous vous sentez prêt.e à changer pour l’un des 8 000 animaux qui attendent actuellement dans les refuges de la SPA une nouvelle famille à aimer…

Vous pouvez aussi venir juste pour rencontrer les salarié.es et les bénévoles, passer un moment pour découvrir leurs quotidien, faire un don…

CHAGALL . KLEE

ATELIER DES LUMIÈRES À PARIS
JUSQU’AU 7 JANVIER 2024

C’est dans l’ancienne fonderie du Chemin Vert que Culturespaces a installé le Centre d’Art Numérique de Paris.
Une fois encore, la magie d’un lieu de labeur ressuscité s’imprime dès l’entrée : cheminées, fours de fusion… Les traces de l’usinage et la projection d’oeuvres d’art sur les murs sont un hommage incontestable et émouvant au travail des ouvriers et des artistes !

Une fonderie…
Introduction Chagall.Klee à l’Atelier des Lumières

UNE CRÉATION ARTISTIQUE

Je n’aime pas beaucoup l’expression : «exposition immersive» car trop de lieux actuellement s’approprient cette façon d’attirer les visiteurs en plaquant quelques effets numériques sur un tableau…

Ce qui est présenté là est une réelle création artistique réalisée à partir de focus sur un œuvre peint, à l’aide de l’outil numérique.
Le choix minutieux des détails, des mises en mouvements et des superpositions accordé aux rythmes musicaux nous propulse à travers les œuvres, et nos déambulations accentuent cette impression d’explosions lumineuses.

Tour à tour, les auteurs nous racontent la vie des artistes à travers des projections de photos en noir et blanc, puis nous entraînent dans leurs univers créatifs : le bestiaire en gros plans de Chagall, les drôles de personnages de Klee nous suivent ou nous précèdent et l’on se prend à essayer de leur jouer des tours en s’arrêtant ou en reculant au rythme des musiques! Mais ils reviennent, puis s’évanouissent pour laisser place à d’autres figures de cirque ou de poissons dorés… Somptueux !

Dans une rotonde centrale, on peut voir les tableaux entiers, fixes et légendés. Sympathique initiative qui permet aux visiteurs de mieux apprécier le spectacle:

«Chagall, Paris-New York» est réalisé par Gianfranco Iannuzzi,
«Paul Klee, peindre la musique» est une création de Cutback.

Marc CHAGALL

Marc CHAGALL
« Les mariés de la Tour Eiffel » 1938

Né en Bielorussie en 1887, il est mort en France en 1985.
C’est un artiste inclassable, proche des surréalistes, influencé par la religion juive et le folklore russe, ses tableaux sont des allégories symboliques très colorées.
Il abordera la peinture et le vitrail, la sculpture , la mosaïque et la céramique. Il répondra à de nombreuses commandes (plafond de l’Opéra de Paris, églises catholiques, synagogues, théâtres…)

Plafond de l’Opéra de Paris . Détail
Plafond de l’Opéra de Paris

Paul KLEE

Paul Klee
« Chameaux dans un paysage rythmé d’arbres » 1920

Paul Klee est né en 1879 près de Berne en Suisse. Il mourra en 1940 à Locarno.
Ses œuvres qualifiées d’énigmatiques sont d’abord dites « constructives » (formes géométriques/traits) puis viennent s’y poser des formes souples, plus « spirituelles ».
Il travaillera le dessin, la lithographie et la gravure. Sur les 10000 œuvres réalisées, on ne compte pratiquement aucune sculpture…

Savourez….
MERCI À CHRISTIAN VOULGAROPOULOS
voulgaropoulos@gmail.com

Atelier des Lumières
38 rue Saint Maur
75011 PARIS

www.atelier-lumière.com

MOUVEMENTS

ANNA WAISMAN

C’est à la « Drawing House« , qui – comme son nom ne l’indique pas – est un hôtel, que vous pourrez découvrir le travail d’une artiste étonnante et méconnue du « grand public ».
Née à Strasbourg en 1928, elle mourra à Paris en 1995 à l’âge de 63 ans.
Anna est danseuse à l’Opéra de Strasbourg puis dans les « Ballets d’Amérique latines » avant d’explorer les possibilités créatrices que lui offre la sculpture.

Par hasard, elle rencontre le sculpteur Zadkine, qui l’encouragea à trouver un atelier pour pouvoir travailler. Mais où ? Et comment le payer?
Elle va alors faire quelque chose d’incroyable: s’installer sur les berges de la Seine, au Viaduc d’Auteuil, dont elle récupère les énormes blocs de pierre qu’elle sculptera sur place, dehors, malgré le vent ou la pluie! Cette audace lui vaudra quelques articles de Presse qui la sortent alors de l’anonymat…

Anna Waisman explorera tour à tour le graphisme, la peinture puis ce que l’ordinateur peut lui permettre d’exprimer.

Cette petite exposition (on regrette de n’en voir pas plus!) donne réellement envie de mieux connaître le travail foisonnant d’Anna Waisman, et on peut regretter la maladresse de l’éclairage qui « projette » des barres lumineuses à travers les oeuvres graphiques et une installation vidéo qui massacre le film sur sa vie 🙁
Heureusement, Sibylle Blumenfeld, sa belle-fille, était présente lors de notre visite et a eu la gentillesse de nous autoriser à diffuser ce film:

Sans hésiter, prenez le temps cette semaine de rencontrer
ANNA WAISMAN
à l’hôtel Drawing House
21 rue Vercingétorix
Métro Gaité

ENTRÉE LIBRE

REGARDS CROISÉS…

PLANTU-REZA

Artistes humanistes et engagés, Plantu et Reza ne cessent d’appeler à la fraternité et au dialogue.

Quel autre musée que le Musée de l’Homme à Paris pour accueillir jusqu’au 31 décembre une exposition engagée dans laquelle deux témoins essentiels des grands bouleversements de ces dernières décennies font dialoguer leurs pratiques et leurs visions du monde avec le désir commun de préserver leur liberté de parole et leur liberté d’informer en dépit des menaces.
Les œuvres croisées des deux journalistes sont réparties en cinq sections : Documenter les conflits, Dénoncer les inégalités, Suivre les migrations, Mettre l’environnement au premier plan, Défendre la liberté d’expression.
On le voit, ce ne sont pas des sujets faciles, et ils sont toujours d’actualité quelques quarante ans après leurs premiers travaux.
Tous les sujets sont agrémentés de commentaires de Reza et Plantu sur leurs œuvres respectives, ce qui aide à mieux comprendre ce qui les rapproche. Une exposition brillante, aidant à notre propre réflexion sur les sujets abordés.

Plantu et Reza

L’un, Reza, photographie le monde. Il a connu la torture, l’enfermement et l’exil : En 1974, à l’âge de 22 ans, il est emprisonné pour 3 ans et torturé, dans son pays natal, l’Iran, pour avoir affiché, sur les murs, des photographies dénonçant la misère. Il rencontre de grands intellectuels iraniens, eux aussi emprisonnés. Il déclare: « C’était extraordinaire de se trouver si jeune au milieu des plus prestigieux écrivains, philosophes, romanciers et cinéastes du pays « . Il apprend le français et décide de s’engager aux côtés des populations en détresse. Depuis lors, il n’a jamais cessé de couvrir les conflits pour les rendre visibles aux yeux du monde entier, avec les dangers que cela implique. En 1981, il fuit l’Iran et s’exile à Paris.

Les outils..
de Réza.

L’autre, Plantu, dessine. Il a connu les menaces de mort et les attentats. Il est, depuis plusieurs années sous protection policière. Il a illustré quotidiennement l’actualité à la Une du journal « Le Monde » de 1985 à 2021. Il a obtenu le prix du document rare au Festival du scoop et du journalisme d’Angers en 1991 et le prix de l’engagement démocratique à Strasbourg, en 2019.
Il a créé la « Fondation Plantu » dont l’objet est d’établir des passerelles entre jeunes « oublié.es de la République » et artistes, sportifs et professionnels de la cuisine.

Les outils de Plantu.

Plantu et Reza se croisent pour la première fois en avril 2011, aux « Rencontres Internationales du Dessin de Presse » au Mémorial de Caen.
Naît, à cette occasion, une complicité qui les conduira, en 2020, à projeter leurs travaux sur un même écran, puis à les marier de manière plus intime, dans un véritable entrelacement artistique.
Cette création aboutit à une série d’œuvres communes, publiées dans un livre en 2021 chez Gallimard, et présentées dans cette nouvelle exposition. (Extrait du dossier de presse-avril 2023).

« Dans un contexte où couvrir l’actualité est une prise de risque quotidienne pour les journalistes comme pour les artistes, le Musée de l’Homme tenait à mettre en valeur le travail de ces deux grands défenseurs de la liberté d’expression. »
« C’est une alliance intellectuelle et artistique singulière que le Musée de l’Homme met à l’honneur : celle d’un photojournaliste et d’un dessinateur de presse qui ont choisi de marier leurs œuvres… Que celles-ci se rejoignent, se complètent ou s’opposent, (qu’elles aient plusieurs décennies d’écart), elles renouvellent l’occasion de prendre conscience des bouleversements climatiques, politiques, économiques et sociaux de notre temps. (
Aurélie Clémente-Ruiz. Directrice du Musée de l’Homme).

Plantu et Réza

Reza et Plantu ont couvert la majorité des grands confits de ces dernières décennies, chacun à sa manière. Si le regard du dessinateur implique par nature un recul et une analyse, celui du photographe le projette forcément sur le terrain, au cœur de l’événement. Deux postures différentes, mais une volonté et un but communs : dénoncer les injustices et faire entendre les voix de ceux qui ne peuvent s’exprimer.

Plantu : « Au début, je voulais faire quelque chose d’assez sage, mais Reza m’a dit : « Non, rentre dans mes photos ». On a gesticulé ensemble entre son idée de photographe, et mes croquis. Mais on retrouve les deux propositions graphiques. Même si j’ajoute les couleurs à ses photos, même s’il y a une fusion, je ne touche pas à l’essentiel. Ce travail sur l’image est mis au service de valeurs démocratiques. La démocratie si on s’endort, on sera balayé. Donc il faut toujours être éveillé. D’où l’intérêt de faire des photos, des dessins, de la chanson, des opéras, du rap…  » La proposition la plus importante pour nous, c’est l’imagination du visiteur. »
« Chacun de nous connait le danger, précise Reza. Nous connaissons l’impact de ce que nous faisons. Ce travail a créé une nouvelle forme d’image qui a plusieurs couches de lecture, surtout pour les jeunes qui sont beaucoup plus habitués à la bande dessinée et à la photographie par les réseaux sociaux. »
« J’ai fait le lien entre une photographie et l’une de mes caricatures. Les coïncidences historiques et esthétiques entre nos deux parcours se sont révélées troublantes » déclare Plantu, tandis que Reza a « le sentiment de partager avec Plantu une forme de compréhension du monde ».


Effectivement, on constate des similitudes inattendues dans un grand nombre de situations présentées ici.

La colombe.Plantu
« Blancs et noirs: égalité« 

Par exemple, ci-dessus, Reza photographie en 1984 un enfant effaçant un portrait du dictateur Sekou Touré, qui vient de mourir, tandis que Plantu représente en 1990 un blanc juché sur le dos d’un noir pour peindre un dessin exprimant l’égalité entre les blancs et les noirs !

Dans d’autres exemples, à partir d’une photographie de Reza, Plantu dessine sa propre vision du même sujet ou complète celle de Reza.

Chacun.e son arme

Plantu:
« On voit cet Afghan avec sa femme et leur bébé. Ils sont quelque part sous la neige dans la montagne ou pas loin de Kaboul.
Ils ont une histoire et j’aime bien penser à l’histoire plus globale de tous ces migrants qui arrivent à Paris, que l’on peut voir porte de la Chapelle, sous le métro. Je l’ai mis en dessin. Chacun de ces migrants a son histoire. Reza nous en donne une. Il y a notre regard sur l’arrivée des migrants d’Afghanistan. Puis il y a l’imaginaire qui travaille. »


Parfois, c’est une photo magnifique de Reza d’un enfant avec un peu de terre dans sa main de laquelle sort une petite pousse que Plantu prolonge avec un dessin qui présente le tragique de l’agrobusiness sur les pays en développement.

Quelquefois, au cliché aérien, Plantu répond par un pas de côté humoristique, ou grinçant. Plus loin, ce sont des regards féminins, ou des corps de femme comme celui, splendide et comme en apesanteur, de Sahar Dehghan en train de danser. » Plantu réagit par un conseil d’administration entièrement masculin dont le chef dicte à une secrétaire « Et comme dit le poète : « La femme est l’avenir de l’homme »… Notez Brigitte ! »

Moderniser les outils !

ARTICLE KADIA RACHEDI
PHOTOS: KADIA RACHEDI et MUSÉE DE L’HOMME

« PLANTU-REZA REGARD CROISÉS »

au Musée de l’Homme jusqu’au 31 décembre 2023
17 Place du Trocadéro
75016 PARIS

La sculpture dans la peau

GERMAINE RICHIER À MONTPELLIER

C’est au film « Germaine Richier » écrit par Laurence Durieu et réalisé par Marthe Le More que j’emprunte le titre, tant il vrai que l’exposition présentée par le musée Fabre à Montpellier jusqu’au 5 novembre éclabousse les visiteurs de sa passion!

Salle de projection du film « Germaine Richier »
(Quark Production, coproduit avec le Centre Georges Pompidou)
Michel HILAIRE, directeur du Musée FABRE à Montpellier présente l’exposition :

« Élevée à Castelnau-le-Lez, aux portes de Montpellier, issue d’une famille de minotiers et de viticulteurs, Germaine Richier est marquée dès le plus jeune âge par la nature sauvage et indisciplinée qui entoure son enfance, et les paysages arides de la garrigue. Languedocienne par sa mère et Provençale par son père, Richier grandit dans une propriété aux bords du Lez, dotée de grands platanes, dont elle regarde l’écorce noueuse, où grouille également une faune d’insectes qui nourrira ultérieurement sa pratique artistique.
(…) Entre 1921 et 1926, Richier se forme à l’École des beaux-arts de Montpellier, alors située dans le même édifice que le musée Fabre dont les salles sont mitoyennes. Elle étudie auprès du sculpteur Louis-Jacques Guigues, ancien élève d’Auguste Rodin, et directeur de l’école.
Installée à Paris à partir de l’année 1926, où elle se forme auprès d’Antoine Bourdelle, Richier n’aura en effet de cesse de s’inspirer de sa Provence natale où elle se rend régulièrement.
(…) Dès les années 1930, elle est sollicitée pour orner le pavillon Languedoc Méditerranéen lors de l’exposition universelle de Paris en 1937, autour du thème de l’influence de la mer. Elle réalise à cette occasion une allégorie de la Méditerranée, incarnée par une femme nue qui porte la coiffe de l’Arlésienne.
(…) Le bestiaire de Germaine Richier n’aura en outre de cesse de puiser ses sources dans la faune méridionale, qu’il s’agisse de La Sauterelle, La Cigale, mais également La Mante, insecte qu’elle découvre durant sa jeunesse montpelliéraine. D’un point de vue matériel, Richier travaille par ailleurs à l’incorporation d’éléments naturels dans le plâtre au moment du modelage, des essences de bois flotté et de branchages, envoyés par sa famille depuis les côtes méditerranéennes. »

Extrait de la présentation de Maud Marron-Wojewodzki, conservatrice du patrimoine et commissaire de l’exposition)

« La mante religieuse » vers 1946

À travers cette remarquable rétrospective de 200 oeuvres, réalisée en collaboration avec le Centre Pompidou, nous allons faire la connaissance d’une artiste vibrante, peu connue du grand public, et qui fut la première femme exposée de son vivant au musée National d’Art Moderne en 1956…

Elle a créé un univers peuplé de personnages étranges, parfois brutaux, qui nous attrapent pour nous immerger dans son imaginaire et le contraste est saisissant entre le visage doux et lumineux de l’artiste et ses créatures!

Germaine Richier
« Plomb avec verre de couleur fixé sur équerre N° 64 ». 1959

Le parcours de l’exposition nous emmène rencontrer Germaine Richier autour de plusieurs thématiques qui illustrent la richesse de son oeuvre et les différentes traversées de son inspiration: sculptures d’après modèles vivants, puis son évolution vers des représentations plus abruptes et plus violentes pendant les années de guerre et son exil, les « hybridations », sortes de personnages mi-humains, mi animaux ou végétaux, les mythes et symboles comme le fameux Christ qui fit scandale, les « sculptures à fil » et, enfin, des expérimentations autour des matériaux et de l’abstraction.

Même s’il est difficile de classer Germaine Richier, elle me fait un peu penser à Giacometti par l’aspect filiforme de certaines oeuvres et la force brute qui s’en dégage.

« L’échiquier grand » Plâtre original peint. 1959
« La sauterelle, grande » 1955-1956
« La chauve-souris » 1946
« Méditerranée » 1937
« Composition n° 8 » 1958
« L’ombre de l’ouragane » 1956
« La vrille » 1956

LE « SCANDALE » DU CHRIST D’ASSY

Son rapport aux mythes et aux symboles s’exprimera pleinement dans la commande publique en 1950 d’un Christ pour l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce à Assy.
Ce Christ longiligne, au visage gommé et le corps blessé, suscite la colère et l’indignation de groupes catholiques traditionalistes et déclenche « la querelle de l’art sacré ».
Retiré du maître-hôtel en 1951, il n’y sera replacé que dix ans après la mort de Richier, en 1969.

« Notre époque, au fond, est pleine de griffes. Les gens sont hérissés comme après les guerres. Pour moi, dans les œuvres violentes, il y a autant de sensibilité que dans les œuvres poétiques. Il peut y avoir autant de sagesse dans la violence que dans la douceur. » Germaine Richier

C’est curieux de se rappeler qu’en 1994, Pierre Soulages fit scandale en présentant ses vitraux de l’abbaye de Conques…

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« Le christ d’Assy » 1950
No coment !

À MONTPELLIER BIENTÔT…

La Ville de Montpellier annonce qu’elle va installer un nouveau tirage d’une oeuvre de la sculptrice Germaine Richier, La Spirale. Cette oeuvre prendra place en 2025 sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, en Centre Ville de Montpellier, transformée et végétalisée dans le cadre de son réaménagement urbain.
Pour concrétiser ce projet, et depuis le lancement de l’exposition, le musée Fabre propose aux entreprises comme aux particuliers de participer à l’acquisition de cette nouvelle oeuvre bientôt accessible et visible de tous, sous forme de souscription publique, d’un partenariat ou sous la forme d’un mécénat personnalisé.

AUTOUR DE L’EXPOSITION

Plusieurs rendez-vous vous sont présentés autour de l’exposition: visite poétique, sortie atelier fonte et bronze, spectacle de danse, conférences etc.

Dans l’exposition même vous pourrez donc voir le film « Germaine Richier », et un salon vous propose l’écoute d’une dizaine de lettres écrites par l’artiste à sa famille, à certains de ses élèves, à son mari Otto Bänninger… Passionnant et émouvant partage de son regard sur l’Art !

MÉDECINES D’ASIE…L’ART DE L’ÉQUILIBRE

Exposition au Musée National des Arts asiatiques-Guimet
à Paris, jusqu’au 18 septembre 2023

Musée Guimet à Paris

Des oeuvres d’art que l’on regarde comme des objets…
Et réciproquement.

« Conçue comme une expérience originale, un voyage introspectif entre corps et surnaturel, Médecines d’Asie est la première exposition majeure consacrée en France aux trois grandes traditions médicales asiatiques : indienne, chinoise et tibétaine. À travers un parcours scénographique par-delà les frontières et le temps, l’exposition transporte le visiteur dans un univers où se rencontrent pratiques médicales millénaires et œuvres d’art exceptionnelles, évoquant la méditation et le chamanisme, l’équilibre des énergies et la pharmacopée, le massage et l’acupuncture, l’astrologieet l’exorcisme.
L’exposition propose une plongée à travers quatre grands thèmes, dans un saisissant face à face avec 300 œuvres pour la plupart montrées pour la première fois, émanant des collections nationales françaises et de grandes institutions patrimoniales européennes. »
(Dossier de presse)

Yannick LINTZ.
Président
e du Musée GUIMET.
Madame Lintz présente l’exposition.

Pour la visite, c’est à l’entresol qu’il faut se rendre… Quelques marches à descendre et nous quittons la lumière du jour du hall d’accueil pour nous retrouver dans une lumière tamisée, une sorte de pénombre qui engage à baisser le ton, à se déplacer silencieusement pour passer de salle en salle, attiré·es par les éclairages des vitrines pour y découvrir les œuvres exposées selon une scénographie « par de-là les frontières et le temps » mêlant œuvres d’art exceptionnelles, pratiques médicales millénaires, spiritualité, dialogue entre médecines occidentale et orientale…

Aurélie SAMUEL
Conservatrice du Patrimoine. Musée GUIMET
Aurélie Samuel présente le parcours scénographique de l’exposition.

Le parcours scénographique nous entraîne de la Chine à l’Inde en passant par le Tibet, à la découverte des croyances et des traditions de ces trois grands pays.
Entre sciences et croyances, l’exposition présente ces traditions anciennes, qui peuvent encore perdurer aujourd’hui. Chaque objet est porteur d’histoires incroyables, souvent méconnues en France.
Au cours de cette exposition…
– On explore ces traditions médicinales sous leur aspect historique et mythologique. Des sculptures aux dorures extraordinaires racontent l’histoire des dieux guérisseurs,

Le general Wen Qiong 17° siècle et Zwenwu, le Dieu du Nord
Paldem Lahmo, déesse du boudhisme tantrique . 19° siècle
Masques chamaniques.
  • On découvre les systèmes de diagnostics et de soins, massage ou de pharmacopée qui sont utilisées pour soigner le corps
Armoire à pharmacie
Flacons et boîtes à médicaments
Matériel médical
« Le maître des remèdes » Japon 19° siècle
  • On découvre aussi comment les pratiques d’acupuncture, d’astrologie, de chamanisme, d’exorcisme, sont utilisées pour soigner le corps et l’esprit 
Mannequins d’acupuncture. Chine 18° siècle
Croquis pour formation d’acupuncture
Manuscrit Vietnam 19°/20° siècle
Traité de moxibustion . Chine 10° siècle
(la moxibustion consiste à réchauffer les points d’acupuncture)
Manuel d’astrologie 18°/19° siècle Cambodge
Chemise talismanique 15°/16° siècle Inde du Nord
  • On admire les vêtements qui protègent particulièrement les enfants : d’anciens vêtements témoignent des croyances et des protections spéciales dont bénéficiaient les enfants 
Coiffes pour enfants à décors de chiens et de tigres et chaussures à têtes de tigres. Chine 19°/20° siècle
  • On écoute le dialogue entre médecines occidentales et orientales…
    L’exposition « Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre » évoque aussi le contexte historique des pratiques plus populaires, comme la méditation, le yoga… Des disciplines qui ont traversé les siècles et les continents, très en vogue et de plus en plus pratiquées en Occident.
Postures Yoga. Inde vers 1820

Après avoir pris le temps d’admirer chaque œuvre, laissez-vous guider dans l’espace de méditation pour mieux vous imprégner de ces cultures.

Avant de quitter l’exposition « Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre »
nous vous proposons quelques minutes de méditation 🙂

RÉDACTION ET PHOTOS: KADIA RACHEDI

Le MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASIATIQUES-MUSÉE GUIMET se trouve

6 Place d’Iéna à PARIS 16° Arrondissement

Il est ouvert de 10h à 18h tous les jours sauf le mardi.

LES ARTS PRÉCIEUX

UN CABINET DE CURIOSITÉS

DES TEMPS MODERNES

C’est à Toulouse, dans une ruelle du quartier des Carmes, que LE MUSÉE DES ARTS PRÉCIEUX, abrite depuis 1944 la collection hétéroclite de Paul Dupuy, qui donne son nom au musée.
Ce riche négociant fit fortune à la fin du XIXe siècle en vendant des cornichons et des cerises au Royaume-Uni et à la Russie.  
Très vite, la collection fut complétée par l’important fonds d’arts graphiques de la Ville, puis en 1954, par la collection d’horlogerie d’Édouard Gellis.

Après trois ans de travaux, ce drôle de musée a ré-ouvert ses portes en Novembre dernier, et une mise en espace très travaillée va permettre au public de découvrir les quatre espaces du Musée.

Le rez de chaussée

Au rez-de-chaussée et une partie du sous-sol, le Cabinet de préciosité est divisé en quatre espaces : « Le salon de faïence », « Précieuse nature », « Enfermer la préciosité » et « Préciosité profane, Préciosité sacrée ». La collection d’arts décoratifs du musée est composée de trésors religieux médiévaux, d’ivoires, de faïences toulousaines et régionales, mais aussi de verreries, du parement d’autel des Cordeliers (XIVe siècle), de la pharmacie des Jésuites du XVIIe siècle, de sculptures sur bois, d’armes…

Préciosités sacrées…
Faîences….

Le sous-sol

Au sous-sol, le fonds du musée dédié aux procédés d’optique du pré-cinéma, rarement exposé, est présenté dans Le Cabinet de projection. Deux salles sont consacrées à ces objets : « Vous avez dit peep-show… » et « Du Pathé de campagne au projecteur urbain ».
Une plongée délicieuse et humoristique dans le monde des ancêtres du cinéma nous fait découvrir ces machines à fabriquer du mouvement: zootropes, stéréoscopes, praxinoscopes… Qui font toujours la joie des enfants lors des animations scolaires!
Puis des projecteurs de divers formats: 8mm et super 8 et 16mm… Et quelques affiches qui changent suivant les périodes de l’année (Halloween, par exemple, a permis d’exposer des affiches de films d’horreur…)

Chronoprojecteur
Stéréoscopes. Début du 19° siècle
Zootrope
Appareils de projection et affiches.

Le premier étage

Au 1er étage, la collection d’horlogerie ancienne, fleuron du musée, est présentée dans Le Cabinet du Temps. Horloges et montres de prestige, cadrans solaires et chronomètres racontent l’histoire de la mesure du temps de la Renaissance au XXe siècle, de l’Europe jusqu’au Japon.
On y trouve ainsi une très étonnante pendule du magicien Houdin, sans mécanisme apparent, que je vous mets au défi de comprendre !

Horloge mystérieuse de J-E ROBERT-HOUDIN 1840

C’est aussi à cet étage que sont exposés des objets liés au « temps public »: heures des gares, des tribunaux, des églises par exemple!
Et cette incroyable machine à.. diviser les engrenages… Eh oui! Il en fallait bien!

Machine à diviser les engrenages. Fin 18°/Début 19° siècle
Dans le cadre, une aiguille de l’horloge de St Sernin.
Horloge d’édifice, Paris 1900

Différents outils de visite complètent la scénographie claire et élégante, signée Eric Benqué : vidéos, bornes numériques, projections, application dédiée.
Ces dispositifs offrent aux visiteurs une expérience de visite augmentée.

© Eric Benqué
© Eric Benqué

Dernier étage

Le dernier étage, enfin, reçoit les expositions temporaires.
Jusqu’au 12 novembre 2023, vous pourrez voir cette incroyable exposition:
« HAUTE VOLTIGE »
Oeuvres en plumes de Maxime Leroy, le plumassier du Moulin Rouge à Paris!

« Dans la coquille escargot »
« Voyage, voyage »
Paul DUPUY

Le musée des Arts Précieux Paul Dupuy se situe
13 rue de la Pleau à Toulouse
Il est ouvert du mardi au dimanche 10h à 18h.

ÉTERNEL MUCHA

De Prague à Paris

Une immersion dans l’oeuvre

d’Alphonse Mucha

« Au moyen de projections immersives, de dispositifs interactifs, ludiques et olfactifs, ainsi que d’une création musicale originale, Le Grand Palais Immersif à Paris, nous invite à (re)découvrir la vision humaniste de Mucha, l’influence permanente de son art, de l’affiche à la peinture monumentale, ainsi que son impact sur la culture contemporaine.
L’exposition est organisée en 5 sections réparties dans les différents emplacements des lieux:
Mucha : Icônes / 1900 / Utopies
Dans une salle modulable au rez-de-chaussée, toute première rencontre avec l’exposition en immersion avec un film projeté sur trois écrans monumentaux disposés en triptyque qui nous aspire littéralement. On regarde, captivé·es par les couleurs et la musique, les trois actes qui traversent la vie et l’œuvre d’Alphonse Mucha, depuis sa naissance en Moravie jusqu’à sa mort en 1939.
L’œuvre de Mucha en détail
Dans le couloir du rez-de-chaussée des écrans interactifs permettent aux visiteurs et visiteuses de choisir les œuvres du film présent dans la salle modulable afin d’en approfondir sa connaissance. Au bout du couloir, Mucha attend les visiteurs et leur parle en tchèque (voix originale) grâce à un hologramme produit à partir d’un portrait photographique de l’artiste. Un écran tactile permet au public de feuilleter le fac-similé du Pater, ouvrage publié en 1899 qui marque un tournant dans la pensée philosophique de Mucha, créé avant la décoration qu’il développera pour le pavillon de la Bosnie-Herzégovine, et qui est un lien indispensable avec le chef-d’œuvre que sera plus tard l’Épopée slave.
Les inspirations de Mucha
Dans la salle triangle se déploie une animation 3D réalisée à partir des plus beaux décors de l’artiste, rythmés par l’apparition de quatre personnages des fameuses affiches de Mucha : Gismonda, sa première affiche pour Sarah Bernhardt, Lorenzaccio, également dessinée pour la grande actrice, Rêverie et Automne, deux des plus beaux panneaux décoratifs de l’artiste. Les comédiennes (filmées) sont habillées de véritables costumes réalisés à partir des œuvres de Mucha, comme des incarnations de la beauté magnifiée par l’artiste dans toutes ses créations.
L’atelier de Mucha
La salle dite « le salon » est dédiée au processus de création développé par l’artiste : esquisses, dessins préparatoires, photographies de villes, de passants, mises en scènes photographiées servant de modèle aux futures œuvres, etc. : tous les outils utilisés par Mucha sont présentés au public dans un jeu de projections enveloppantes, mis en regard des œuvres définitives également projetées. Une ambiance olfactive, inspirée des fragrances propres aux ateliers d’artistes au tournant du siècle, vient surprendre le public et accentuer sa perception sensitive de cette section.
L’héritage de Mucha
Dédiée à l’héritage de l’artiste, cette dernière section située dans la mezzanine, met en lumière la grande influence des inventions graphiques et de l’œuvre de Mucha sur les graphistes et artistes depuis la fin des années 60. Au travers d’une sélection d’œuvres des années 70 (le mouvement « Flower Power » : pochettes de disques, affiches de concerts etc.), de mangas, de street art, de comics, d’œuvres contemporaines et même de tatouages, le visiteur découvre cette influence.
 »
(Extraits du Dossier de Presse)

EXTRAIT DE LA CRÉATION ORIGINALE DE BENOIT DE VILLENEUVE ET BENJAMIN MORANDO
STUDIO DE RADIO FRANCE

ALPHONSE MUCHA, maître de l’affiche à Paris, est né dans un petit village dans le sud de la Moravie. Après avoir étudié aux Beaux-Arts de Munich, il arrive à Paris en 1887 pour poursuivre ses études au sein de l’Académie Colarossi et de l’Académie Julian. Dans la capitale, où la création est stimulée par l’exposition universelle de 1889, il travaille comme graphiste, crée des affiches publicitaires et illustre des catalogues, des calendriers et des livres. Il se fait embaucher par la première grande maison d’édition parisienne, Armand Colin.
En 1894, la tragédienne Sarah Bernhardt commande de toute urgence une affiche pour sa nouvelle pièce, « Gismonda » jouée au théâtre de la Renaissance qu’elle dirige. Par un hasard de circonstances, c’est Mucha qui compose l’affiche. Séduite par son style sophistiqué, elle embauche l’artiste pour six ans. Les affiches valent à Mucha une notoriété certaine. Elles deviennent rapidement des objets de collection et font connaître son style délié, où les courbes féminines répondent aux motifs floraux.

« Les saisons »

Alphonse MUCHA pionnier de la publicité
Par son travail d’affichiste, Alphonse Mucha est considéré comme l’un des pionniers de la publicité.
Il imagine aussi, dès 1896, une affiche publicitaire pour la marque de papier à cigarette JOB.
Cette affiche représentant une femme blonde en train de fumer est l’une des plus célèbres de l’auteur et il n’en existe pas moins de cinq variantes.

Alphonse Mucha et l’exposition universelle de 1900 
Le gouvernement autrichien lui confie la décoration du pavillon de Bosnie Herzégovine au sein de l’Exposition universelle de 1900. L’artiste en fera un manifeste des aspirations slaves. Mucha loue un hangar, il fait défiler des modèles qu’il photographie pour ensuite les intégrer dans d’immenses fresques qui relatent les temps préhistoriques, l’arrivée des Slaves, la coexistence des religions, les légendes.
Ces décors préfigurent le cycle monumental de l’Épopée slave. « Au seuil de ce nouveau siècle, je pensais désormais avec assiduité, à la façon dont je pouvais être utile à mon peuple ».

Fresque du Pavillon Bosnie Herzegovine.
Modèle.
Modèles…
Modèles.

Les « femmes Mucha » 
Dans cette salle, les «femmes Mucha» incarnées par des comédiennes vêtues de costumes réalisés à partir des œuvres de Mucha, prennent vie en descendant l’escalier devant nous, comme « Gismonda » et « Lorenzaccio« , personnages joués par Sarah Bernhard.
Les décors animés permettent de découvrir toute une gamme de motifs inspirés des différents styles et cultures dans lesquels Mucha puisait : mondes celtiques, égyptiens, grecs, islamiques… L’artisanat populaire d’Europe de l’Est, la mosaïque byzantine, les décors baroques et les estampes japonaises s’invitent aussi dans la ronde.

« Gismonda »
« Lorenzaccio »
« Rêveries »…

L’épopée slave 
En 1910 Alphonse Mucha rentre définitivement à Prague.
L’autre vie d’Alphonse Mucha commence… Elle va durer trente ans!
Mucha réalise alors un ensemble peint monumental, « l’Epopée slave » : 20 tableaux de 8 mètres sur 6 chacun. Pour financer ce programme, il part six fois aux États-Unis, entre 1904 et 1910, enseigner, vendre, chercher et trouver un mécène. Cette œuvre grandiose fait polémique dans les années 1930, la République Tchèque subissant l’influence de la montée du nazisme en Allemagne. Mucha est alors considéré par les nazis comme un artiste décadent, aux tendances judéophiles et franc-maçonnes.

C’est aussi cette fervente adhésion à l’émancipation des peuples qui lui vaut d’être arrêté par la Gestapo dès l’entrée des troupes allemandes à Prague, en 1939.
Brisé par son incarcération, celui qui croyait en l’union des forces de la Raison et de l’Amour, meurt quelques mois plus tard.

« L’Épopée slave… »
« Apothéose…
… Épopée slave »

Après (ou avant) de vous rendre au « Grand Palais immersif » à Paris, nous vous proposons de visiter trois expositions sur Alphonse Mucha :

Paris, 1980: Rétrospective au Grand Palais:

Paris, 2018 au Musée du Luxembourg:

Prague 2022: « e-MOTION immersive exhibition »:

Article réalisé par Kadia RACHEDI (écriture et photos)

Pratico-pratique

Le Grand Palais Immersif se trouve 110 rue de Lyon à Paris

(12° arrondissement) M° Bastille
Tous les jours… sauf les mardis 🙂
Voir les horaires sur le site du grand palais immersif

VESTIGES DU FUTUR

Parcours d’art contemporain

« Narbo Via » à Narbonne dans l’Aude et le Musée Régional d’Art Contemporain (MRAC) de Sérignan dans l’Hérault ont réalisé une exposition très particulière que vous pourrez voir jusqu’à la fin de l’année.
Iels ont sélectionné une vingtaine oeuvres d’artistes contemporains et les ont mis en résonance avec les oeuvres antiques du musée Narbo Via.
Pour être honnête, j’y suis allée très perplexe… Un peu d’appréhension vis à vis de ce que je nommerais un « phénomène de mode », trop souvent vide de sens et de talent…
Et bien, je suis repartie enchantée et amusée par cette audacieuse initiative très réussie!

« C’est une véritable rencontre entre deux collections d’œuvres antiques et contemporaines que les visiteurs sont invités à découvrir. Au total, 21 œuvres sont exposées dans l’espace des collections du musée Narbo Via, selon des affinités thématiques ou formelles, basées sur un contenu (le portrait, le voyage en mer, le décor), ou sur une technique (la peinture, la sculpture, la céramique), proposant un nouveau regard sur les vestiges de la cité romaine de Narbo Martius, et interrogeant l’histoire de l’art par la citation, le détournement, la rupture ou encore le second degré. » (…) Depuis l’entrée du musée Narbo Via, en passant par la galerie lapidaire et son mur monumental, puis tout au long du parcours des collections, des peintures, installations, dessins et sculptures dialoguent ainsi avec les vestiges archéologiques, mais également avec le bâtiment du Musée. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de questionner notre rapport à l’histoire et à la création. Au regard de la collection archéologique présentée au public, y a-t-il un continuum et une vision unifiée de la création artistique ? Ce parcours entre art contemporain et art romain témoigne ainsi de la façon dont les artistes d’aujourd’hui s’inspirent d’œuvres anciennes »
(Extraits du dossier de présentation.)

Une nouvelle belle rencontre que je vous invite à découvrir à travers des oeuvres parfois moqueuses et parfois émouvantes… Mais toujours très justement installées.

« Mur de céramique » de Nathalie du Pasquier. 2021
Situé en face du mur lapidaire


« Psychic shift in the blue room » de Rosson Crow. 2013
« Muse I » de N.Devereux et W.Almendra. 2018
Série » Psychoarchitectures » de Berdaguer et Péjus .2010
« Automnale n°4 » de G.Ayat. 2003

Le livret de visite en mains, lisez les biographies et les notes d’intention qui vous permettront de mieux apprécier les « dialogues » proposés entre le contemporain et l’antique… Et savourez les clins d’oeil des artistes ou leurs préoccupations !
D’autres oeuvres sont exposées à l’Horreum et à Amphoralis.

Pratico Pratique

« Narbo Via » est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 19h
2 avenue André Mècle 11000 Narbonne
tel: 0468902890

BELLES RENCONTRES

Ancien évêché d’Uzès (Gard)

C’est dans l‘ancien évêché d’Uzès dans le Gard que vous ferez ces belles rencontres!
Après des travaux de rénovation colossaux qui ont duré plusieurs années, un étage entier de l’ancien évêché est désormais consacré aux expositions.
La première a eu lieu en 2022, autour de « morceaux choisis » de l’Histoire de l’Art du XIX° et XX° siècle: Dufy, Picasso, Renoir, César…

Escalier d’accès aux salles d’exposition


L’exposition présentée jusqu’au 15 octobre fait se rencontrer deux artistes vraiment différents, et pourtant leur juxtaposition apparaît comme une évidence!

« CÉSAR et CHABAUD,

deux artistes en liberté »

Plus de 70 oeuvres – peintures et sculptures – de ces deux artistes nés dans le Sud, se répondent au gré des salles, et si l’on est surpris au premier abord, la mise en espace très étonnante permet un regard croisé vraiment passionnant! Comme par exemple, une sculpture de César représentant une théière rouge, jaune et noire positionnée juste devant le tableau de Chabaud  » Carnaval » dans les mêmes tons exactement…

À noter que la Presse n’a eu le droit de photographier que très peu d’oeuvres… Car elles sont la propriété de collectionneurs privés qui redoutent la copie de faussaires à partir d’une photo et l’organisation d’un trafic!
En effet, le démantèlement d’un réseau de faussaires, qui a écoulé des centaines de faux César dans des galeries d’art et chez des commissaires-priseurs, a eu lieu en Septembre 2001. Le procès aboutit à la condamnation de marchands, faussaires et intermédiaires accusés d’avoir contrefait des œuvres du sculpteur. Le principal accusé, le faussaire Éric Piedoie le Tiec, déjà condamné pour contrefaçons, écopera de 4 ans de prison. (Source:Wikipédia)

Auguste CHABAUD est né à Nîmes en 1882. Il rentre aux Beaux-Arts pour se consacrer à sa passion qu’est la peinture. En 1899 il s’installe à Paris où il rencontrera des artistes comme Matisse, Derain et surtout Van Dongen qui l’inspirera fortement.
Il va exposer au « Salon des Indépendants », là où ces artistes seront appelés « les Fauves » à cause de leurs partis pris de couleurs violentes et contrastées… On dira de lui que « C’est l’un des fauves le moins soucieux d’être dompté! »
Il marquera une fascination pour celles que l’on nommait « Les filles de joie » autant que pour les mondaines et ses portraits aux forts à plats rouges et noirs font ressortir leurs traits et par là leurs destinées de femmes de la « Belle-Époque »…
Il s’attachera aussi à des figures comme les pompiers, les spahis, les bourgeois en hauts de forme, les défilés de Carnaval ou les conducteurs de fiacre… Tous ces hommes qui peuplent les rues au quotidien.

« Le pompier devant la grande échelle » 1907.1908
« La femme à l’étole de fourrure » 1907.1908
« Le fiacre » 1906


C’est à Marseille qu’est né César Baldaccini, dit « CÉSAR ». Lui aussi suivra les cours des Beaux-Arts à Marseille, et très vite il obtiendra des prix en dessin, en architecture et en gravure. Lui aussi « montera » à Paris pour entrer à l’École Supérieure Nationale des Beaux-Arts…
Devant l’impossibilité pour lui de travailler la pierre, en raison de son coût, il se tournera vers d’autres matériaux comme le plâtre et le fer et s’initie à la soudure à l’arc. Sa visite à Pompeï et la vision des corps saisis dans la lave va être une source d’inspiration importante…
Connu pour ses « compressions » de voitures, il l’est moins pour ses sculptures et cette exposition nous permet d’en voir de très belles!
Le sculpteur est aussi le créateur du trophée en bronze de la cérémonie du cinéma français, nommée donc: « Cérémonie des Césars ».

« César » d’honneur 1993 décerné au réalisateur Gérard Oury.
« Compressions »
« Le poisson »
« Compression Segafredo »

En guise de conclusion…
Comme je m’étonnais qu’il n’y ait qu’un vigile, car les photos étant interdites et que c’est un travail de surveillance colossal, je me suis rapprochée de Karim, le gardien de l’exposition.
Et là, j’ai fait la rencontre que tout amateur d’Art rêve de faire!
Karim travaille pour une société de surveillance privée et a l’habitude, comme il dit, de surveiller de façon énergique des magasins etc. Avec un grand sourire, il me raconte sa découverte étonnée du milieu de l’Art, du côté très calme du boulot, et de la rencontre avec Chabaud.
Il m’emmène vers un tableau de Chabaud: « Les hauts de forme » et me montre malicieusement ce qui l’a bouleversé: la luminescence des bouts incandescents de leurs cigares.

PRATICO-PRATIQUE

Il faut choisir absolument la visite commentée par le commissaire de l’exposition Marc Stammegna (voir les jours sur le site de la Ville d’Uzès) pour faire la connaissance d’un « personnage » dans le sens théâtral du terme: il vous guidera à la rencontre des deux artistes avec beaucoup d’humour et de passion, truffant sa déambulation d’anecdotes et de « focus » historiques.
Jamais pédant, et d’une telle Culture que l’Histoire de l’Art devient savoureuse et si accessible!

L’exposition est ouverte du lundi au dimanche (sauf le mardi) de 10h à 19h.
Ancien évêché d’Uzès. 1 place de l’évêché à Uzès ( Gard)