Jean-François Champollion est né à Figeac le 23 décembre 1790. Très jeune, il maîtrise déjà le latin, l’hébreu et l’arabe et s’intéresse aux hiéroglyphes égyptiens dès l’âge de dix-sept ans… Il s’installe ensuite à Paris pour étudier les langues orientales. En 1822, il parviendra, à l’aide de la pierre de Rosette (un fragment de stèle) et d’un texte gravé sur une obélisque, à décrypter la plus ancienne écriture du monde. Devenu conservateur du département d’égyptologie du Musée du Louvre, il participe à une expédition sur les rives du Nil, en 1828 et il meurt à l’âge de 42 ans, en 1832.
« DÉCHIFFREMENTS »
Reproduction de la « Pierre de Rosette » dans l’exposition « Déchiffrements ».
Jusqu’au 9 octobre, le musée Champollion à Figeac, dans le Lot, vous propose de partager l’excitation de la découverte des hiéroglyphes par J-F Champollion, il y a tout juste 200 ans. Cette fascinante et intimiste exposition va vous plonger dans l’univers particulier des découvreurs… Vous vous surprendrez à trembler avec celles et ceux qui, un jour, comprennent « comment ça marche » ! Devant la « Pierre de Rosette », pierre gravée en trois langues, (dont l’originale est au British Muséum à Londres) vous allez vous amuser à refaire les liens et à ressentir l’émotion intense que Champollion a du éprouver en découvrant les significations des cartouches égyptiens, mais aussi les interrogations d’autres chercheurs vers d’autres civilisations… Voire ces écritures qui restent encore aujourd’hui un défi pour les historiens!
Détail de la « Pierre de Rosette »
Étude de la « Pierre de Rosette »
Explications du cheminement de la découverte de la signification des hiéroglyphes
FOISONNEMENT CULTUREL Une fois n’est pas coutume: je voudrais souligner le remarquable travail d’une équipe qui, à partir du bicentenaire de la découverte de Champollion, a su tirer les fils et proposer une programmation d’une rare intelligence, autour de la notion de « codes »: conférences, représentations théâtrales, musique etc. ponctueront toute la saison culturelle du « Grand Figeac ».
Le programme de « Eurêka » est à retrouver sur le site: eureka-figeac.fr
Musée Champollion/Les Écritures du Monde Place Champollion 46100 Figeac renseignements et réservations : tél. 05 65 50 31 08
Je ne peux que vous recommander de suivre la visite guidée de l’exposition « Déchiffrements » si vous voulez en apprécier la richesse et comprendre les subtilités des découvertes!
Fernand Léger devant son profil en fil de fer réalisé par Calder. Photo de Walter Limot 1934
Table rase du passé…
Au musée Soulages, à Rodez, vous pourrez retrouver – ou découvrir – le peintre et cinéaste Fernand Léger jusqu’au 6 novembre 2022. 86 oeuvres sont présentées autour de trois thématiques chères à l’artiste: la ville, le travail et les loisirs. Cette exposition présente également un film réalisé par le peintre en 1924: « Le ballet mécanique » ainsi qu’un entretien inédit de Pierre Soulages à propos de Léger, réalisé en 2020. Pierre Soulages a bien connu Fernand Léger avec qui il partagea une galerie et participa à un hommage à Léonard de Vinci en 1952 en réalisant des décors pour un spectacle, et cette interview est très émouvante, surtout quand on réalise que Pierre Soulages avait 101 ans alors!
« Ballet Mécanique » Film de F.Léger. 1924
Entretien de Maurice Frechuret avec Pierre Soulages. 2020
Né en Normandie en 1881, Fernand Léger arrive à Paris dans l’effervescence des années 1900 et se trouve fasciné par la métamorphose des villes et la mécanisation de la société. De là, il s’attachera tout particulièrement à représenter le monde ouvrier, outil de cette modernité, qu’il admire et à qui il voue même une certaine forme de culte, avec une vision idyllique du monde du travail.
Avec l’avènement du Front Populaire, la société va se transformer radicalement et bousculer l’organisation du travail, de la vie sociale et culturelle, et les congés payés vont modifier les loisirs. Fernand Léger puisera dans ce bouleversement une nouvelle source d’inspiration.
« L’ouvrier assis » 1950
« Femme (je te demande…) » 1848
Engagé dans la « déconstruction cubiste » en réduisant ses personnages à des formes tubulaires, son approche va lui valoir maints sobriquets et parfois l’incompréhension même de ses modèles: exposant « Les Constructeurs » dans la cantine de l’usine Renault, il recevra un accueil très mitigé des ouvriers… Pourtant, il reste convaincu de l’émancipation du peuple par l’Art et la Culture et il adhèrera au Parti Communiste où il côtoiera les militant.e.s de base. « Pour parler au peuple, il faut être près de lui » disait-il. Mais une partie de la presse communiste reste réservée sur son oeuvre, et la CGT refusera le don de la série « Les constructeurs« . Fernand Léger attribue ce peu de succès aux sujets abordés et non à son style pictural: » Entre nous, croyez-vous qu’un ouvrier a envie de mettre chez lui un tableau où il se retrouve en train de suer dans une usine? Il préfère un bouquet de fleurs ou un joli paysage » Dans l’extrait suivant du journal « Le Monde », Pascale Nivelle explicite parfaitement le désamour du Parti Communiste de l’époque:
« Les constructeurs » extrait de la série, vers 1950
« Les constructeurs » Détail
Cette exposition, d’une vivacité pétillante, va probablement interroger les plus jeunes générations… La représentation du monde ouvrier, nappé d’un militantisme un peu désuet, fait-il écho dans notre société où il n’y a plus réellement d’ouvrier.ère.s, dans le sens de celui/celle qui oeuvre à la réalisation d’un objet, avec une notion de création (comme dans l’Art, tiens?), mais plutôt des exécutant.e.s d’un travail conçu par d’autres?
C’est le défi peut-être que lance cette exposition durant l’été: donner à voir au grand public une expression artistique engagée et percutante!
« Deux femmes au bouquet » 1921
« Le mécanicien » 1918
PODCAST: Christophe Hazemann, directeur adjoint du musée Soulages, nous raconte l’exposition Fernand Léger…
Aux alentours…
Quand vous quitterez Fernand Léger et Pierre Soulages, n’oubliez pas de visiter le musée Fenaille à Rodez.
Puis si vos pas – ou vos roues – vous mènent plus au Sud, ne manquez surtout pas le splendide et gratuit musée de Millau et ses passionnantes animations d’été et les temps forts de Narbovia à Narbonne!
Notre-Dame de Paris vue de l’Institut du Monde Arabe Photo:(c) Kadia Rachedi.
Deux expositions à ne pas manquer
si vous êtes à Paris en Juillet:
« Le décor impressionniste » Aux sources des nymphéas, au musée de l’Orangerie.
Cette exposition très originale et réellement agréable, nous permet d’explorer une facette méconnue du travail des artistes et, là, des impressionnistes: les commandes « alimentaires ». Comme beaucoup, les impressionnistes ont du exécuter des oeuvres de commande pour pouvoir vivre et continuer à peindre ce qu’ils désiraient! Jugés peu valorisant, car contraignant, ces travaux aiguisent néanmoins leur créativité et leur permettent d’expérimenter des techniques et des sujets… Décorations de murs, de hauts de porte, objets comme les éventails… Les amateurs aisés s’offrent des oeuvres pour décorer leurs intérieurs. Leurs thèmes privilégiés seront les fleurs, en bouquets ou dans des jardins et le Japon mine d’inspiration très à la mode à cette époque.
G.Caillebotte. Panneaux d’une porte
Monet. Haut de porte.
Éventails divers
Diaporama sur « Les quatre saisons » de Cézanne
Détails « Les quatre saisons » de Cézanne
Photos de l’exposition « Le décor impressionniste » (c) Kadia Rachedi.
Le travail de commande de Monet… Extrait du film de Marie-Christine Courtès.
« Notre-Dame de Paris, l’exposition augmentée » au Collège des Bernardins.
Depuis quelques temps, on voit fleurir un grand nombre d’expositions « virtuelles », « en immersion » etc. Ce nouveau style, s’il attire un public non initié vers les musées, risque de devenir un peu mécanique et empêcher le contact émotionnel direct avec l’oeuvre…
Mais là… C’est absolument enthousiasmant! Les tablettes (« Histopad ») de visites virtuelles nous embarquent dans l’histoire de la cathédrale jusqu’à l’incendie de 2019. Reconstitutions, documents d’archives nous plongent d’une façon très ludique auprès des tailleurs de pierre, des créateurs de vitraux, des sculpteurs et… des pompiers… Chacun.e déambule à son rythme dans la grande salle du Collège des Bernardins, en flashant un code qui donne accès à chaque étape de la construction de Notre-Dame. Une course aux trésors va inciter des plus jeunes à suivre très sérieusement ce parcours historique, et les voir retourner sur certaines étapes, commenter leurs découvertes est un vrai plaisir!
En plus d’un moment magique, vous visiterez un lieu magnifique, le Collège des Bernardins, rénové et ré-ouvert depuis peu. N’hésitez pas à vous asseoir à « La table de Cana » restaurant géré par une entreprise d’insertion et accueilli par le Collège des Bernardins, où vous dégusterez des plats délicieux et ridiculement pas chers, servis avec de beaux sourires dans un superbe décor!
Déambulations…
… Dans l’exposition…
Projections dans la chapelle…
Et puis, bien entendu, quand vous quitterez cette expérience, en quelques enjambées vous serez devant la Cathédrale pour admirer l’avancée incroyablement rapide des travaux et en découvrir les étapes sur la BD affichée sur les palissades du chantier, sur le parvis!
La Cathédrale Notre-Dame de Paris en chantier de rénovation
Pratico-Pratique
« Notre Dame, l’exposition augmentée » Jusqu’au 17/07 se trouve au Collège des Bernardins 20 rue de Poissy 75005 Paris Les lundis, mercredis, vendredis et samedis de 10h à 18h, les jeudis et les dimanches de 14h à 18h. Nocturne les mardis de 10h à 21h30. ENTRÉE LIBRE, « HISTOPADS » INCLUS!
« Le décor impressionniste » est au musée de l’Orangerie jusqu’au 11/07. Jardin des Tuileries Place de la Concorde 75001 Paris Du lundi au Dimanche de 9h00 à 18h, sauf le mardi. Entrée: 12,50 et 10 euros.
L’histoire du musée, de son bâtiment, est peu banale. Situé au cœur de Paris, le long de la Seine, face au jardin des Tuileries, le musée a pris place dans l’ancienne gare d’Orsay, un édifice construit pour l’exposition universelle de 1900. Ainsi le bâtiment est, en quelque sorte, la première « œuvre » des collections du musée d’Orsay qui présente l’art des quelques décennies qui s’écoulent entre 1848 et 1914. (Extrait de la présentation du musée: https://www.musee-orsay.fr/fr/articles/histoire-du-musee-60)
Ce qui frappe dès l’entrée au Musée d’Orsay, c’est la lumière qui baigne la grande nef où sont exposées des sculptures. De part et d’autre de cet axe central sont distribuées des salles dédiées aux artistes ou aux courants artistiques du XIX° et XX° siècle, auxquels est consacré le musée.
Hall du musée d’Orsay. Photo: (c) Sylvie Maugis
Cet été, le Musée d’Orsay propose deux expositions: Gaudi et Maillol.
Antoni GAUDI
Gaudí est un architecte catalan né en 1852 près de Tarragone, en Espagne. Il fera des études d’architecture à Barcelone où il se distingue par sa grande maîtrise de la géométrie et des arithmétiques. Il abandonne rapidement le style néogothique et laisse libre court à sa fantaisie et son originalité dans un style architecturale alors en vogue en Europe, l’Art Nouveau ou le Modernisme. La nature et la matière organique prennent le pas dans l’imagination de l’architecte. De nombreuses commandes d’immeubles et de mobilier lui permettront de « pousser » à fond son imagination créative et de magnifier le style « Art Nouveau ». En 2026 devrait s’achever la construction de la Sagrada Familia, monument le plus visité de Barcelone et réalisation absolument époustouflante!
Intérieur de …
… la Sagrada Familia à Barcelone.
Photo: (c) Sophie Crépy.Photo:(c) Sophie CrépyPhoto: (c) Sophie Crépy.L’atelier de Gaudi. Capture doc. vidéo Photo: (c) Kadia Rachedi
Projet patio du Conseil Provincial de BarceloneDétail mosaïque
Vitrail Cathédrale de Majorque
Mobilierdu Palais Guell.
Aristide MAILLOL
Maillol aussi était catalan! Sculpteur, peintre et graveur, il est né à Banyuls-sur-Mer en 1861. Il a été l’un des sculpteurs le plus réputé de son temps. On connaît de son oeuvre les nus aux formes pleines et simplifiées qui ornent les jardins des Tuileries:
« Action enchaînée » 1908.
« Pomone » 1910.
De Maillol, je ne connaissais que les sculptures qu’il avait réalisées avec Dina Vierny comme modèle. Je suivais les cours aux Beaux-Arts et je rêvais d’être sculpteure… Mon père m’avait emmenée rencontrer Dina Vierny, qui était une amie à lui. Cette très belle petite femme toute ronde et avenante nous a reçu dans sa galerie et je l’entends encore me dire que je devrais plutôt m’orienter vers la décoration, car être artiste serait trop dur pour une femme!
Dina Vierny
A.Maillol: « L’air ». Modèle: Dina Vierny
L’exposition du Musée d’Orsay m’a permis de découvrir avec jubilation l’ensemble de l’oeuvre de Maillol et la diversité de ses créations. Les salles présentent un foisonnement de sculptures, de peintures, de dessins, des documents vidéos etc. Cette déambulation joyeuse permet de faire connaissance avec cet artiste mal connu qui traînait une réputation honteuse, car il avait accepté d’assister au vernissage d’un artiste proche du régime du III° Reich… Pour en savoir plus: https://www.liberation.fr/culture/2000/06/15/maillol-le-vrai-du-faux_329972/
Les photos de l’exposition Maillol ont été réalisées par Kadia RACHEDI
Le musée d’Orsay est ouvert du mardi au dimanche de 9h30 à 18 h 1 rue de la Légion d’Honneur 75007 Paris
Entrée: 16 euros (voir les nombreuses réductions sur le site) Gratuit le 1° dimanche de chaque mois.
« REGARDS » à la Maison de Victor Hugo à Paris. Cette très étonnante exposition est prolongée jusqu’au 19 juin.
Née d’une collaboration entre Paris Musée, le Groupe Hospitalier Paris Psychiatrie et Neurosciences, et le groupe d’entraide mutuelle « Le Passage ». Ce collectif a créé une commissaire d’expo fictive qui nous emmène avec beaucoup d’humour dans les méandres du regard et de ses symboliques… J’ai beaucoup aimé l’accent sur ces expressions : « Cela ne te regarde pas », « Il/elle est mal vu.e », « En mettre plein la vue » … Que nous n’analysons jamais! Et si, à travers des oeuvres de peintres ou de dessinateurs, nous regardions le monde autrement?
La pyramide du Louvre au couchant. Photo (c) Musée du Louvre.
… Sans bouger de chez vous!
C’est LE musée qui m’attire à chaque fois que je séjourne à Paris! Et comme je piétine d’impatience d’y retourner, je vous emmène avec moi à travers quelques documentaires vidéos…
Mais d’abord, un peu d’histoire: Le Louvre est un château. Cet ensemble de bâtiments est situé sur la rive droite de la Seine, à Paris, et c’est l’un des monuments les plus symboliques de la capitale française. Inauguré à la fin du XXe siècle, le Musée du Louvre est le musée le plus important de France et le plus visité au monde. La collection du Louvre comprend près de 300 000 œuvres produites avant 1948, mais seulement 35 000 y sont exposées. Cette immense collection est organisée par thèmes et divisée en différents départements : antiquités orientales, antiquités égyptiennes, antiquités grecques, romaines et étrusques, histoire du Louvre et du Louvre médiéval, peinture, sculpture, objets d’art, arts graphiques et arts de l’Islam. La collection permanente constitue un des fonds muséographiques les plus riches au monde, rassemblant différentes collections d’œuvres d’art provenant de civilisations, de cultures et d’époques variées. Depuis sa construction, il y a huit siècles, l’actuel musée est agrandi, détruit puis reconstruit, et c’est de 1981 à 1999, lors du projet du grand Louvre initié par le président François Mitterrand que le palais se voit transformer en musée. Parmi ses pièces les plus célèbres figurent La Joconde, la Vénus de Milo, Le Scribe accroupi, La Victoire de Samothrace …
BIEN INSTALLÉ.E?
En route pour la visite virtuelle que
je vous ai concoctée!
Et, bien entendu, la « mia » Gioconda:
Saviez-vous que Le Louvre s’est aussi installé dans le Nord, à Lens? Cette magnifique réalisation accessible facilement en train de Paris, vaut une visite! En attendant:
Pratico-pratique
Le musée du Louvre se trouve Rue de Rivoli à Paris. Accès métro et bus, arrêts: « Louvre ». Le musée est ouvert tous les jours sauf les mardis, de 9h à 18h Entrée: 17 euros. Gratuit pour les moins de 18 ans, minima sociaux, demandeurs d’emploi, visiteurs handicapés, personnel hospitalier… ET pour toutes et tous le 14 juillet 🙂 Le site: https://www.louvre.fr/
Vous connaissez probablement Millau dans l’Aveyron, car, depuis décembre 2004, la traversée du viaduc le plus haut du monde a éradiqué les bouchons exaspérants, refrains en ritournelles des JT de l’été.
Cette ville toute serrée autour du Tarn, que vous admirez avant de payer le péage, abrite un des musées les plus étonnants de la Région! Derrière la façade un peu austère de l’hôtel de Pegayrolles se nichent de véritables trésors. Au rez de chaussée le personnel d’accueil vous expliquera les différents parcours possibles en accès libres:
Au sous-sol la collection de protohistoire, de l’antiquité gallo-romaine et du Moyen-Âge,
La paléontologie et les expositions temporaires au Rez de Chaussée,
La mégisserie, la ganterie et la salle dédiée à Emma Calvé au premier étage.
Les collections et les vestiges
Dans la semi obscurité, je descends avec précaution vers le sous-sol, pour « revisiter l’histoire », comme me promet le fascicule, avec une certaine appréhension de tomber sur des vitrines poussiéreuses et mal éclairées…
UNE BELLE SURPRISE! De salles en salles, je vais m’émerveiller devant une scénographie lumineuse et intelligente, à la fois didactique et ludique. Panneaux explicatifs clairs et concis, projections vidéo rythment la visite.
Les nombreux fossiles et empreintes de reptiles présentés, datant du Cambrien au Jurassique, les vestiges d’artisanat du bronze de la protohistoire, les céramiques sigillées de l’époque gallo-romaine jusqu’aux éléments de nécropoles médiévales me permettent de retracer les sources de la vie des Grands Causses.
La plupart des objets exposés proviennent des fouilles du site archéologique de la Graufesenque, proche de Millau et visitable également.
Époque Gallo romaine:Reconstitution d’un atelier et d’un four de potier
Mosaïque et vestiges de poteries
PODCAST 1
Katia FERSING, Directrice du musée, nous parle de son métier:
Mégisserie et ganterie
Je suis et resterai toujours fascinée par les écomusées! Ces traces de l’histoire ouvrière, du travail, des savoirs-faire et des luttes me passionnent et, au musée de Millau, j’ai découvert un nouveau pan de cette histoire: la ganterie.
Dans une première salle on entre dans une mégisserie où sont présentés les différents aspects du travail de la transformation des peaux brutes en peaux fines, puis le tannage et la teinture. Au contraire du « tanneur » qui travaille le gros cuir des gros bovins, avec acharnement et obstination – d’ailleurs ne dit-on pas « être tanné » quand on sature de quelque chose? – le « mégissier » traite les peaux souples de petites dimension destinées à la ganterie. Le métier demande de la persévérance et de la précision pour affiner la peau qui servira les gantiers. Les dures conditions de travail font des 21 étapes de la transformation de la peau, une aventure difficile et rude.
Labo de coloration des peaux
Une fois les peaux tannées, entre en scène le travail des gantiers.
« L’odeur du cuir est là: subtile, douce, pénétrante… Si quotidienne sans doute aux narines du gantier, qu’il ne la sent même plus, paraît-il… L’ambiance de l’atelier est celle d’un harmonieux désordre. Nous sommes dans un univers pluriel où tous les éléments matériels s’organisent en équipes (…) Extrait de « Un métier dans la peau » de Élisabeth Baillon.
Au sein des espaces de l’exposition permanente où l’on retrouve des reconstitutions d’ateliers, des projections vidéo, et beaucoup de photos, sont abordés les multiples aspects techniques, fonctionnels, esthétiques ou symboliques du gant ainsi que l’histoire économique et sociale de cette industrie peaussière ayant contribué à faire de la ville de Millau, au début du XX° siècle, la Capitale européenne de la ganterie.
Étapes et outils
XVIII° et XIX° siècle
La haute couture
Un atelier de fabrication….… Qui embauchait du personnel à majorité féminin qui a su s’organiser!
Avant de quitter le « Musée de Millau et des Grands Causses », je vais fouiner dans la toute petite librairie pour dénicher deux ouvrages vraiment passionnants: – « Un métier dans la peau » d’E.Baillon – « Paroles ouvrières, Paroles gantières »de M.Fournier et M.Delmouny
Contact musée: www.millau.fr
PODCAST 2
Katia Fersing nous présente la prochaine exposition temporaire et les animations autour:
Il fait beau sur Millau et après ce moment suspendu dans l’histoire, mon humeur va me porter – bien entendu – vers le Viaduc 🙂
Qui sont les héroïnes du romantisme et comment sont-elles représentées dans les arts au XIXe siècle ? Le Musée de la Vie Romantique explore ces questions en ouvrant, le 6 avril 2022 et jusqu’en septembre, l’exposition: « Héroïnes romantiques« . Rendez-vous au 16 rue Chaptal à Paris, dans la maison d’Ary Scheffer qui abrite, depuis 1987, le Musée de la Vie Romantique. C’est là, dans le quartier de la « Nouvelle-Athènes », nom donné, au 19e siècle, à cette partie du 9ème arrondissement de Paris lorsque l’élite intellectuelle et artistique parisienne (écrivain·es, comédien·es, musicien·es, peintres·es…) s’y installe et y fait construire de somptueux hôtels particuliers, qu’émerge le mouvement artistique Romantique, symbolisé aujourd’hui par la maison d’Ary Scheffer, peintre hollandais disciple de Delacroix, qui s’y installa en 1810.
Le Musée de la Vie Romantique Photo: (c) Kadia RACHEDI
La verrière du Musée. Photo:(c) Kadia RACHEDI
L’exposition, riche d’une centaine d’œuvres – peintures, sculptures, manuscrits et objets d’art – consacre ainsi successivement les héroïnes du passé, les héroïnes de fiction et les héroïnes en scène et interroge le regard sur les femmes dans une société qui leur laisse, à cette époque, peu de place.
C’est un parcours en trois temps et en quatre salles auquel nous sommes convié·es puisque les deux premières salles sont en effet réservées aux héroïnes du passé, l’une dédiée aux héroïnes mythologiques et la seconde aux héroïnes iconiques. Des petites salles, des bibliothèques dans lesquelles sont exposés des livres, des dessins des sculptures. Dans la première salle, un piano recouvert d’un tissu de velours foncé occupe les 2/3 de la surface et un petit poêle très ancien. Dans la seconde salle et dans la troisième toujours des bibliothèques et des vitrines contemporaines dans lesquelles sont exposés des livres. Dans la troisième salle, un élément en métal qui fait penser à un élévateur. C’est en réalité un petit escalier en colimaçon qui nous permet accéder à la quatrième salle… Pas d’inquiétude, il y a aussi un ascenseur !
L’escalier en colimaçon. Photo: (c) Kadia RACHEDI
Une exposition que l’on doit à Gaëlle Rio, directrice du Musée de la Vie Romantique, à Élodie Khun, directrice adjointe et à Cécile Degos pour la scénographie.
Présentation de l’exposition par Gaëlle RIO, Directrice du Musée de la Vie Romantique:
Si les noms des plus grands peintres et sculpteurs du début du XIXe siècle défilent (Eugène Delacroix, Théodore Chassériau, Antoine-Jean Gros…) balisant un monde artistique – gouverné par les hommes – qui joue un rôle majeur dans la diffusion d’un héroïsme féminin aux accents tragiques, l’exposition s’intéresse également aux femmes du XIX ème siècle qui mettent en scène des héroïnes dans leurs œuvres. Sont ainsi mises à l’honneur les artistes Marie d’Orléans, Félicie de Fauveau, Frédérique O’Connell, les écrivaines Madame de Staël, George Sand, Sophie Cottin ou encore les interprètes Harriet Smithson, Rachel et Mademoiselle Mars, qui portent à la scène les grands rôles féminins de l’époque.
V.A Genève-Rumilly: « La mort d’Antigone » (c) Musée de Grenoble
Frederique O’Connell: « Rachel dans le rôle de Phèdre » Photo:(c) Kadia RACHEDI
Héroïnes du passé
Les héroïnes mythologiques, Sapho, Antigone, Cléopâtre… Les héroïnes iconiques, Marie Stuart, Jeanne d’Arc… et leurs représentations dans « le style troubadour », ce mouvement artistique qui émerge sous la Restauration française et qui s’épanouit dans la première moitié du 19e siècle. Ce mouvement tend à réinventer et à s’approprier par les différents arts, une atmosphère idéalisée du Moyen-Âge et de la Renaissance.
PODCAST: Présentation des « héroïnes du passé » par G.Rio directrice du musée et E.Khun, directrice adjointe:
Héroïnes de fiction, héroïnes de scène
Des héroïnes shakespeariennes ou « le goût du drame » que les artistes romantiques, essentiellement des hommes, se réapproprient, réinventent, redécouvrent et mettent en scène dans leurs tableaux comme Desdémone, Juliette et Roméo, Ophélie…
Des héroïnes « inventées » ou, la représentation de l’idéal féminin, de l’amour et de la mort. Au 19ème, le genre du roman est en plein essor. Des écrivains et des écrivaines (Madame de Staël, George Sand, Sophie Cottin pour ne citer que des femmes) inventent des figures féminines (Lélia, Corinne ou l’Italie…) qui seront représentées en peinture et qui deviennent des héroïnes de fiction.
Dans cette salle, comme dans la salle des héroïnes du passé, un lien entre l’accrochage et des ouvrages exposés dans la vitrine contemporaine.
Steuben Charles de, Baron (1788-1856). Nantes, musée des Beaux-Arts. INV1182.
Héroïnes de scène, héroïnes incarnées
Le 19 eme siècle est aussi une époque où le théâtre, le ballet et l’opéra attirent un public nombreux. La scène devient un espace de diffusion des héroïnes romantiques. Mademoiselle Rachel, célèbre pour ses rôles de tragédienne, Mademoiselle Mars, interprète adulée, deviennent de véritables icônes que les artistes représentent dans leurs rôles les plus prégnants. « Vêtues de vaporeux tutus blancs et chaussées de pointes », les danseuses comme Marie Taglioni diffusent une nouvelle manière de danser caractéristique du ballet romantique.
Photos: (c) Kadia RACHEDI
PODCAST: « Les héroïnes de fiction et les héroïnes de scène » G.Rio et E.Khun
Pour terminer la visite, et en contrepoint de la représentation des héroïnes romantiques, une citation…
Ballade à Paris, au milieu d’un cadre de verdure, Prendre une bouffée d’oxygène, Puis, à la fin de la visite, Prendre un petit thé sur un air de campagne dans la maison où Ary Scheffer reçut Delacroix, Listz, Rossini, Sand, Chopin …
Pratico-pratique:
MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE: Hôtel Scheffer-Renan 16, rue Chaptal 75009 Paris Téléphone :01 55 31 95 67
Horaires d’ouverture : Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundis et le 1° mai. Tarifs: 9 et 7 euros.
Jusqu’au 24 avril, le musée Cantini à Marseille – en collaboration avec le MASC (Musée d’Art Contemporain des Sables-d’Olonne) – présente une exposition consacrée à Jules Perahim, peintre surréaliste roumain né en 1914 à Bucarest et décédé à Paris en 2008, et figure importante de l’avant- garde en Roumanie dans les années 30. Pérahim a fui son pays natal , vers Prague puis Paris, à cause des dérives d’un gouvernement trop autoritaire. « Ce n’est pas de cela dont on avait rêvé » disait-il en quittant Bucarest. Plus tard, dans les années 70, ses voyages en Afrique vont enrichir son univers mythologique.
C’est un magnifique voyage onirique que l’on fait en parcourant les nombreuses salles de l’exposition à la rencontre d’un artiste que peu d’entre nous connaissent et qui nous emmène entre cruelle vérité et visions étranges… On plonge dans un monde peuplé de figures et de personnages cousins de Miro ou de Dali… Dramatiquement d’actualité, la peinture de Pérahim, d’un humour grinçant, résonne particulièrement à l’heure actuelle!
L’ange du foyer
Danse de la mort
Lumpenprolétariat et démocratieLa mitraillette
Paradis sans hommes
Ville
Marina Vanci-Perahim, épouse du peintre et historienne de l’Art:
Une époustouflante collection permanente
Une salle de la collection permanente. Photo: (c) Sylvie Maugis
Le musée Cantini abrite dans les étages une collection permanente d’oeuvres d’art contemporain absolument remarquable : Dufy, Derain, Signac, Fernand Léger, Geneviève Asse, Picasso, Chagall, Giacometi, Bacon, Max Ernst… Laissez vous emporter dans une déambulation savoureuse!
Une salle de la collection permanente. Photo: (c) Sylvie MaugisUne salle de la collection permanente. Photo: (c) Sylvie Maugis
Le musée Cantini se trouve 19 rue Grignan, à deux pas du vieux port de Marseille.
Ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h Contact: 04 13 94 83 30 musée-cantini@marseille.fr Tarifs: 6 et 3 euros pour les expositions temporaires Gratuit pour la collection permanente
À noter l’accueil sympathique et la grande gentillesse de tout le personnel!
« Léonard se mit à faire, pour Francesco del Giocondo, le portrait de Monna Lisa, sa femme. On peut dire qu’elle fut peinte d’une manière à faire trembler et craindre tout grand artiste, quel qu’il soit. Il y avait un sourire si agréable que c’était une chose plus divine qu’humaine à voir, et elle était tenue pour une chose merveilleuse, sans différence d’avec la vie » Giorgio Vasary (Vie de Léonard de Vinci 1550)
On l’aime, on l’ignore ou on la déteste… En tous cas, chacun.e de nous est convaincu.e de bien la connaître et elle nous paraît une évidence… Qui imaginerait qu’elle puisse ne pas – ne plus – exister? Depuis sa création, elle a inspiré de nombreux peintres, designers, publicistes et suscité bien des convoitises! Abîmée, kidnappée… Elle est toujours revenue au Louvre, sa terre d’adoption, où elle est chérie, protégée, choyée. On pensait que tout avait été dit, écrit, commenté…
Immersion
Jusqu’au 21 Août 2022, au Palais de la Bourse de Marseille, Le Louvre et la Réunion des Musées Nationaux/Grand Palais immersif proposent une relecture de cette oeuvre majeure de Léonard de Vinci : « LA JOCONDE, EXPOSITION IMMERSIVE ».
Enveloppé dans une « peau-paysage » de 70 mètres, décor mouvant et sonore, le visiteur est immergé dans un dispositif composé de cinq modules de projections et d’une trentaine d’écrans interactifs, offrant plusieurs récits visuels: « L’origine du mythe », « Un portrait vivant », « Sous observation », Obsession Joconde », « On a volé la Joconde! » et « Jocondomania ».
Regarder… Rêver… Jouer… Prendre le temps d’un autre regard, d’une déambulation jubilatoire… S’émerveiller d’un détail ignoré ou méconnu… Se délecter d’une anecdote…
PODCAST
Interview deVincent Delieuvin, Conseiller scientifique de l’exposition et Conservateur en chef de la peinture italienne du XVI° siècle au Musée du Louvre: Quand l’érudition se marie avec l’humour..
En sortant du Palais de la Bourse, j’ai été abordée par deux jeunes filles qui m’ont demandé: « De quoi parlait l’expo? », quand je leur ai dit « de la Joconde », j’ai bien vu une sorte de moue blasée sur leurs visages! puis : « Ça veut dire quoi immersif? » J’ai tenté une explication, leur ai dit qu’elles ne l’avaient jamais vu comme cela et qu’à travers un dispositif numérique elles pourraient presque entrer dans le tableau et le redécouvrir… Leurs yeux se sont écarquillés et elles m’ont dit que « C’était troooo bien et qu’elles iraient dès ce week-end! »
Cette exposition numérique est peut-être la clé d’un accès facilité à l’histoire de l’art, et par là, un formidable outil pédagogique, à utiliser sans modération!
Jeu proposé sur une borne tactile: « Créer sa Joconde » Vue par « l’Art d’être Curieux »
Pratico-Pratique
« La Joconde, exposition immersive » se trouve au Palais de la Bourse 9, La Canebière à Marseille De 10h à 20 h (sauf les lundis et mardis en mars et avril) les vendredis jusqu’à 22 h.
Tarifs 14,50 euros 11 euros ( moins de 18 ans, demandeurs d’emploi, handicapés) 5 euros (RSA/ASS) Gratuité : moins de 6 ans, Handicap 80%, carte Sésam, Icom.
C’est là le bémol: un couple avec deux gamins de 10 et 14 ans = 51 euros Cela peut être un sacré frein pour une famille aux revenus modestes 🙁
Signataire de la charte des « 10 droits des petits visiteurs », mise en place par l’association Môm’Art ( cf vidéo en fin de page) , NARBO VIA à Narbonne (Aude) fait le pari d’un musée joyeux, ouvert aux plus jeunes et à leurs familles. C’est dans ce cadre que, ce mercredi 2 mars, le Musée a donné l’occasion au jeune public de découvrir et d’expérimenter la visite d’un lieu culturel de manière ludique et en toute autonomie, durant un après-midi de fête.
Cécile Lebreton, chargée de Communication à Narbo Via, raconte: « De 14 heures 30 à 15 heures s’est déroulée devant le mur lapidaire une présentation animée par Jennifer, médiatrice chargée de projets éducatifs au musée de Narbo Via, qui a servi d’exemple aux adultes (présents à cette animation avec les enfants) pour rendre ludique une visite muséale.
Démarrage de Muséojeux devant le mur lapidaire
Puis de 15 heures à 17 heures 30, les enfants, accompagnés d’adultes, se rendaient dans le salon de lecture, puis visitaient le parcours permanent du musée. Deux médiateurs, avec leur chariot de médiation mobile, leur distribuaient des cartes, qui étaient des défis à relever : dessiner, répondre à une question… En cheminant dans le musée… Puis les visiteurs revenaient ensuite vers les médiateurs et montraient le.s défi.s réalisé.s.
Le « Kit Défis » MuséoJeux
Au bout de cinq défis réalisés, ils pouvaient se rendre dans l’espace « jeux de société antiques et frappe de monnaie », où ils pouvaient frapper leur monnaie et repartir avec leur pièce en souvenir. »
Une autre Muséofête est programmée le 27 avril 2022 à NARBO VIA. Pour toute la tribu – conseillé à partir de 3 ans. Gratuit avec le billet d’entrée. Entrée gratuite pour les – de 26 ans et les allocataires des minimas sociaux. Renseignement au 04 68 90 28 90. Narbo Via: 2 avenue André Mècle à Narbonne.