À Auvers-sur-Oise, on vit Van Gogh, on respire Van Gogh, on pense Van Gogh…
Chaque lieu qui fut fréquenté par le peintre, pendant les 60 jours où il y vécut avant d’y mourir, est soigneusement « ripoliné »: comme au cimetière où le mur semble neuf et où la pierre tombale de Vincent est nettoyée, (mais pas celle de Théo son frère!) ou dans sa chambre où la chaise en bois est disposée « comme dans un tableau » …
… On en oublierait presque les autres peintres qui y séjournèrent comme Daubigny ou Pissaro…
… Et on en oublierait aussi de regarder la ville: quel visiteur entre dans l’église, plutôt que juste la regarder de l’extérieur pour y trouver les similitudes avec l’oeuvre du peintre?
Construite au XI° siècle, elle allie art roman tardif et art gothique et mérite vraiment de s’y attarder, et mériterait aussi une petite rénovation !
Un grand nombre de sites et blogs de voyage vous permettront de tracer votre promenade à Auvers-sur-Oise, pour un jour ou plusieurs, soit sur « les pas de Vincent » ou bien vers des endroits plus secrets comme les vestiges médiévaux, les bords de l’Oise ou les galeries contemporaines.
LE CHÂTEAU D’AUVERS
Pour ma part je voudrais vous emmener au Château d’Auvers.
Depuis sa rénovation en 2017, le Château d’Auvers propose une installation audiovisuelle dynamique:
« Vision impressionniste, naissance et descendances »
Ce parcours est une approche pédagogique très réussie des périodes impressionnistes, pré et post-impressionnistes grâce à des projections animées autour des tableaux « repères » de ces moments de l’histoire de l’Art.
Des extraits de correspondances des peintres et de leurs proches, lus par Jacques Gamblin, ponctuent la visite et nous font partager leurs recherches, leurs questionnements et leurs réflexions sur la création.
On y apprendra que le photographe Nadar aurait dit devant un tableau:
« je suis impressionné! » et que cette exclamation a donné naissance au mot « impressionniste ».
Durant la déambulation à travers une dizaine de salles, le public se familiarisera avec l’évolution d’un courant artistique essentiel pour l’émergence de l’Art contemporain et ses influences sur les mouvements artistiques postérieurs tels que le pré-cubisme, le fauvisme, ou encore l’abstraction.
Les aménagements et la scénographie conçus par OMEO — Ysabel Sequeira intègrent des technologies sons et lumières innovantes.
Ces expositions ludiques sont importantes car elles permettent à un public « non initié » de faire connaissance avec l’Histoire de l’Art et peut-être aiguiser sa curiosité pour aller vers d’autres propositions culturelles…
« Tout ce qui travaille à la Culture travaille aussi contre la guerre »
Sigmund Freud
Photos de « Vision Impressionniste »:
(c) KADIA RACHEDI et SYLVIE MAUGIS
PODCAST
Passionnée et pétillante, Delphine Travers, Directrice du Château d’Auvers, a bien voulu répondre aux questions du Curieux:
Le Château d’Auvers recèle d’autres trésors comme les somptueux jardins et ce « Nymphée » de pierres et de coquillages.
Dans l’antiquité grecque, le nymphée est un bassin recueillant l’eau d’une source sacrée et par extension le temple destiné à la protéger et à recevoir des offrandes. Ces lieux de culte étaient consacrés aux nymphes, divinités féminines de la nature, qui peuplaient les forêts, les montagnes, les sources et auxquelles on attribuait un pouvoir fertilisant et nourricier.
Au XVIe siècle, en Italie, puis en France, la Renaissance redécouvre l’Antiquité. Parcs et jardins s’ornent de grottes artificielles et de salles fraîches décorées de statues et animées par des jeux d’eau. Cette tradition perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.
Sur le site du château vous retrouverez toutes les propositions culturelles de cet été: ateliers de pratiques artistiques, animations enfants, concerts, expositions, rencontres…
www.chateau-auvers.fr
Nous ne quitterons pas Auvers-sur-Oise sans rendre hommage à Kirk Douglas, interprète majestueux du film de Vincente Minelli: « Lust for life »
(« Envie de vivre ») sorti en France en 1956 sous le titre:
« La vie passionnée de Vincent Van Gogh ».
Le film fut intégralement tourné à Auvers en 1955 avec la participation des habitants / figurants et reste un souvenir vivace dans le coeur des auversois, tant la gentillesse de l’acteur a charmé le village! Et Kirk Douglas, peu avant sa disparition, avait d’ailleurs tenu à revenir à Auvers…